Le gouvernement allemand doit décider mercredi d’augmenter son contingent au Mali de 180 à 250 militaires, a annoncé mardi la ministre de la Défense Ursula von der Leyen. Le Conseil des ministres doit adopter un texte en ce sens lors de sa réunion hebdomadaire, a-t-elle ajouté lors d’une visite au commandement de l’opération à Schwielowsee, non loin de Berlin.
Les détails du déploiement de ces forces supplémentaires dans un pays toujours confronté à l’insécurité un an après le début d’une intervention internationale contre les islamistes armés, seront connus d’ici «deux à trois semaines», a expliqué la ministre. Environ cent soldats allemands sont actuellement déployés sur place, où ils assurent la formation de l’armée malienne dans le cadre d’une mission de l’Union européenne.
Le pays dénombre 5.000 soldats à l’étranger
Von der Leyen avait fait savoir fin janvier que l’Allemagne allait accroître son action militaire en Afrique, en particulier en envoyant des instructeurs supplémentaires au Mali et en fournissant un Airbus médicalisé en Centrafriqueen soutien à la mission militaire française Sangaris. Alors que les crises se multiplient en Afrique, l’Allemagne «ne peut pas détourner les yeux quand meurtres et viols sont quotidiens, ne serait-ce que pour des raisons humanitaires», avait argumenté la ministre.
Le président de la république Joachim Gauck a fait récemment des déclarations allant dans le même sens, mais sur le fond rien n’a changé: la Bundeswehr est une armée sous contrôle parlementaire, et les députés ont des comptes à rendre à une population majoritairement opposée aux interventions militaires dans les zones de conflit.
L’Allemagne, souvent critiquée pour sa réticence, après la Seconde Guerre mondiale, à envoyer des troupes à l’étranger, s’était isolée sur la scène internationale en 2011 en refusant d’intervenir en Libye aux côtés notamment de la France. Actuellement, quelque 5.000 soldats allemands sont déployés à l’étranger, pour la plupart en Afghanistan et au Kosovo.