Mali : la France repart au combat

3
Soldats français au Mali. Photo d'illustration. © Joël Saget / AFP
Soldats français au Mali. Photo d’illustration. © Joël Saget / AFP

Engagées au Mali dans l’opération Serval depuis janvier 2013 contre des groupes armés djihadistes, les forces françaises voient leur mission s’éterniser.

 

 

Mercredi, l’armée française, appuyée de troupes maliennes et de forces de l’ONU, a lancé l’opération militaire Hydre contre des groupes djihadistes dans le Nord-Mali. Plus de 1 500 soldats ont été déployés pour, selon les mots de l’Élysée, “éviter (une) résurgence” des “mouvements terroristes”. Un terrorisme djihadiste bien “installé” dans la région, selon François Hollande.

 

 

Si les combats semblaient se faire plus rares au Mali, Mathieu Pellerin, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri), rappelle qu'”il y a eu de nombreuses opérations menées par les hommes de la mission Serval ces derniers mois. Certaines ont d’ailleurs été très concluantes. Simplement, elles n’ont pas été médiatisées, pour des raisons qui appartiennent aux autorités françaises. Face à la recrudescence des attentats ces dernières semaines, la France a voulu communiquer davantage”.

 

 

En effet, depuis près d’un mois, les troupes françaises (4 500 hommes au plus fort des combats) engagées sur place depuis janvier 2013 notent une hausse importante du nombre d’attaques djihadistes. Dernière en date, à Tessalit (nord-est du Mali), où deux soldats tchadiens de la Minusma (Mission de l’ONU au Mali) et un enfant sont morts.

 

 

Le terrorisme n’a pas disparu

Cette recrudescence des attaques s’explique par “la reformation des groupes, très affaiblis après les premières semaines de l’opération Serval”. “Il leur aura fallu du temps pour se réorganiser et pouvoir de nouveau planifier des attaques”, explique Antonin Tisseron, spécialiste du Sahel à l’Institut Thomas More. À cela s’ajouterait un “facteur climatique évident”, complète Francis Simonis, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille et spécialiste du Mali. “Après les mois d’été caniculaires et la saison des pluies, qui rendent difficile tout trajet à travers le pays, le retour de la saison fraîche (à partir d’octobre) permet aux djihadistes de se déplacer et donc de reprendre le combat.”

 

 

En août dernier, la tenue dans le calme de l’élection présidentielle avait pourtant laissé croire à une relative stabilisation du pays. Mais, à l’approche des législatives de novembre, rien n’est moins sûr. “Cette stabilité n’est que partielle, rappelle Francis Simonis. Si les grandes villes du nord du pays sont calmes depuis l’opération Serval, dans l’intérieur des terres, rien n’est fait. Rien ne garantit que des attentats ou de petites attaques isolées ne se reproduisent.”

 

 

“1 000 soldats français au Mali” à long terme

 

 

Si François Hollande a rappelé que les troupes françaises n’avaient pas vocation à rester sur le sol malien, force est de constater que l’armée préserve le pays du pire. Et après l’annonce par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, du maintien sur le long terme de “1 000 soldats français au Mali”, l’idée d’un allongement de l’opération Serval (qui a déjà coûté la vie à sept militaires français) prend de l’ampleur. Antonin Tisseron rappelle d’ailleurs : “L’idée d’une mission longue a été acceptée depuis longtemps dans l’état-major français. Quitter le pays précipitamment, ce serait laisser la situation se dégrader à coup sûr.”

 

 

Mais l’opération Serval pèse sur les finances françaises. Pour la seule année 2013, plus de 400 millions d’euros auraient été dépensés, soit plus d’un million d’euros par jour de guerre. Malheureusement, la Minusma, censée prendre la succession des troupes françaises, n’est pas prête. “Son chef (Jean-Bosco Kazura) n’a pu que constater l’échec de la mission. Une mission qui manque d’hommes (6 000 sur 12 000 attendus), d’équipements, notamment d’hélicoptères primordiaux dans la lutte contre les djihadistes, mais aussi de préparation, rappelle Antonin Tisseron. Les soldats de la Minusma ne sont pas assez formés et ne peuvent effectuer les missions réalisées actuellement par les forces françaises.” Quant à la future armée malienne, entraînée par des militaires de l’UE, seuls deux bataillons sont actuellement opérationnels. Pas de quoi sécuriser “les 800 000 kilomètres carrés du Nord-Mali”, tranche Francis Simonis.

 

Source: Le Point.fr – Publié le 25/10/2013

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

    • Pourquoi vous aimez baisser vos pantalons devant ce minable viellard blanc qui abuse des gamines maliennes avec son argent…

      C’est aussi cette France qui a détruit la libye, parachuté des milliers de tonnes d’armements, participer à la balkanisation de la France, participée à l’assassinat des dirigeants africains: Touré, Nyobe etc…

      Plus de 17 000 maliens sont morts pour libérer la France à 2 réprises de la destruction… Tu ne dois rien à la France…

      Chacun defend ses intérêts dans ce monde. C’est ce sue fait la France et c’est ce que tu devrais faire…

Comments are closed.