PARIS – Le PCF a estimé lundi que la “crise politique malienne ne pouvait en aucun cas être résolue par la seule action militaire”, alors que le Parlement doit se prononcer lundi sur la prolongation de l’opération militaire française au Mali.
“Dès le début de l’engagement militaire français au Mali, le PCF a fait valoir, tout en partageant l’inquiétude des Maliens devant l’avancée des jihadistes, que l’action de la France soulevait de nombreux risques et des interrogations”, a indiqué le PCF dans un communiqué.
Le PCF a alerté sur le fait que la crise politique malienne ne pouvait en aucun cas être résolue par la seule action militaire et, “quatre mois plus tard cette préoccupation reste entière”, écrit-il.
Le Parti communiste “s’inquiète” d’une “implantation de longue durée” de la France au Mali.
“Le silence et l’inaction de la France vis-à-vis des États connus pour fournir armes et appuis aux groupes armés jihadistes qu’elle combat sur le terrain, mais qui par ailleurs, comptent parmi ses partenaires commerciaux restent incompréhensibles”, ajoute-t-il.
Le PCF dénonce également “l’élection présidentielle fixée en juillet sans qu’aucune initiative n’ait été prise pour mettre autour d’une même table l’ensemble des forces démocratiques maliennes afin qu’elles conviennent elles-mêmes du processus d’ensemble de mises en place des installations élues”, qui “comportent par conséquent un autre risque majeur, celui d’exclure du vote une très grande partie de la population, notamment les populations rurales du nord du Mali”.
“Pour emprunter le chemin de la paix, il faut dorénavant mettre en place une tout autre politique du développement qui équilibre, entre les collectivités territoriales et l’État, une politique audacieuse de coopérations. Elle implique d’associer autant que possible les autorités locales et les populations bénéficiaires”, selon le PCF.
“Pour faire reculer les jihadistes de façon durable et répondre aux espoirs de sécurité et de paix du peuple malien, il n’y a pas que les armes à combattre, mais aussi leurs idéologies. Il est de la responsabilité de la France de donner toutes ses chances à la démocratie, en soutenant les intelligences citoyennes maliennes, la liberté de la presse, la liberté de circulation, la possibilité de s’organiser dans la pluralité et de réévaluer sa politique d’accueil à l’égard des migrants”, fait valoir le PCF.
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