Mali, Burkina Faso, Niger : L’alliance fait la force

5

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger viennent de franchir un pas gigantesque dans le raffermissement de leurs relations notamment sur le plan de la défense opérationnelle des territoires communs. Cette volonté commune s’est manifestée par la création d’une organisation dénommée «Alliance des États du Sahel (AES)». Ce nouveau regroupement est institué par un document intitulé «la Charte du Liptako Gourma». Elle a été paraphée samedi par les chefs d’état des trois pays signataires. Il s’agit du colonel Assimi Goïta du Mali, du capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso et du général Abdourahamane Tchiani du Niger.

La déclaration a été faite au cours d’un point de presse animé le même jour par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, dans la salle de conférences de son département. Il avait à ses côtés le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara. L’évènement de portée historique a aussi enregistré la présence de fortes délégations venues de Ouagadougou et de Niamey. I

l s’agit notamment de Mme Olivia Rouamba, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, du colonel-major Abdourahamane Amadou, ministre de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture, porte-parole du gouvernement du Niger, assurant l’intérim du chef de la diplomatie nigérienne ainsi que du colonel Sani Sahani, secrétaire permanent du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger et bien d’autres responsables.

Peu de temps avant le point de presse, les délégations étaient Koulouba où elles ont assisté à la signature de la Charte par le président de la Transition. « J’ai signé ce jour avec les chefs d’État du Burkina Faso et du Niger la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES) ayant pour objectif d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice de nos populations », a publié le colonel Assimi Goïta sur les réseaux sociaux.

La Charte du Liptako Gourma est un document de 17 articles. Selon l’article 2, l’objectif de l’AES est d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle aux parties contractantes. Les parties contractantes devront mettre en place ultérieurement les organes nécessaires au fonctionnement et mécanismes subséquents de l’Alliance et définir les modalités de fonctionnement, indique l’article 3 de la Charte. Les parties contractantes s’engagent à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée dans l’espace commun de l’Alliance.

Dans son préambule, les parties signataires de la Charte du Liptako Gourma réaffirment leur attachement à la légalité internationale et régionale, consacrée notamment par la Charte des Nations unies, l’Acte constitutif de l’Union africaine et le Traité révisé de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ainsi, considérant les menaces multiformes à leur espace commun, les trois pays se disent conscients de la responsabilité de protéger les populations civiles en toutes circonstances, et résolus à défendre l’unité nationale et l’intégrité des États respectifs. Cela, dans le but de renforcer les liens séculaires entre les peuples des trois pays, dans un esprit de fraternité, de solidarité et d’amitié.

À cet effet, les parties signataires œuvreront en outre à la prévention, la gestion et au règlement de toute rébellion armée ou autre menace portant atteinte à l’intégrité du territoire et à la souveraineté de chacun des pays membres de l’Alliance. Ce, « en privilégiant les voies pacifiques et diplomatiques et, en cas de nécessité, à user de la force pour faire face aux situations de rupture de la paix et de la stabilité », dispose l’article 5.

Dans la même veine, « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes, sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance », précisent les dispositions suivantes.

Par ailleurs, la Charte prévoit qu’elle peut être dénoncée par toute partie contractante. À ce propos, la dénonciation doit être notifiée par son auteur à toutes les autres parties signataires de la Charte, par lettre transmise par voie diplomatique avec accusé de réception et un préavis de six (06) mois, note le document. Il souligne également que la Charte sera complétée par des textes additionnels, en vue de la mise en œuvre des dispositions prévues à l’article 3.

Selon les dispositions de l’article 17 du document, la République du Mali, est désignée « dépositaire de la Charte du Liptako Gourma ». À cet effet, elle est chargée de transmettre des copies certifiées aux autres états parties. Par conséquent le Mali reçoit et soumet à la décision unanime des états parties toute nouvelle demande d’adhésion à l’Alliance, conformément aux dispositions prévues à l’article 11 de la Charte.

Les parties acceptent les termes de la présente Charte qui est entrée en vigueur dès sa signature ce samedi 16 septembre 2023 par les trois chefs d’État.

À travers les réseaux sociaux, beaucoup de nos compatriotes ont salué la création de cette organisation pour lutter efficacement contre le terrorisme dans la zone des trois frontières. Pour eux, l’Alliance des États du Sahel peut réussir là où le G5 Sahel, formée en 2014, a échoué.

Aboubacar TRAORE

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. l’alliance entre les etats de l’union sovietiique n’a pas pu vaincre des mijaheedines en afghanistan.

  2. Tres bien dit en effet comme on le dit tres bien en Haiti: un sel nu feb ensenm nu fo ensenm ensenm nu se lavalas!

Comments are closed.