Au Mali, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et son antenne malienne – l’AMDH – se sont réjouies, jeudi 20 mars, des avancées constatées dans les affaires dites des «bérets rouges». Plusieurs responsables de la junte militaire – à l’origine du coup d’Etat de mars 2012 – ont été inculpés dans le cadre de ces affaires. Les deux organisations ont également salué l’ouverture d’une procédure judiciaire, la semaine dernière, sur la mutinerie survenue à Kati, en septembre dernier. En revanche, d’importants manquements ont été pointés sur les procédures qui concernent les crimes commis dans le nord du pays.
Une quarantaine de procédures, au moins, ont été ouvertes sur les crimes commis dans le nord du Mali depuis janvier 2012. Le problème, selon l’Association malienne des droits de l’homme, c’est que les juges d’instruction en charge des enquêtes sont basés à Bamako et qu’aucun transport judiciaire, dans les régions du nord, n’a jusqu’ici pu être organisé.
« Il n’y a pas une réelle volonté politique qui soit mise en place pour faire évoluer normalement ces dossiers. Il n’y a pas de moyens adéquats mis à la disposition des juges d’instruction que nous avons rencontrés. Nous pensons que la paix que nous recherchons passe d’abord par la justice », a déclaré à RFI, Moctar Maricko, président de l’AMDH.
Autre problème, celui des exactions commises par des soldats de l’armée malienne qui n’ont, jusqu’ici, fait l’objet d’aucune sanction. « Nous avons entendu, comme tout le monde, les annonces qui ont été faites par le parquet militaire. Des procédures auraient été ouvertes mais nous n’avons pas plus d’informations à ce stade. Il y a un risque d’impunité au sein de l’armée malienne et un risque aussi d’une perception d’une justice à deux vitesses. Il est important que tous les responsables des graves crimes commis au Mali puissent être jugés, quel que soit leur camp », a confié à RFI, Antonin Rabecq, de la Fédération internationale des droits de l’homme.
La FIDH et l’AMDH demandent enfin qu’une jonction des procédures en cours soit effectuée, afin notamment que les chefs des groupes armés qui ont sévi dans le nord du Mali, puissent être jugés pour l’ensemble de leurs œuvres, et non pour des actes pris isolément.
Source: rfi.fr