Mali : Amadou Haya Sanogo, du coup d’État à la prison

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 Amadou Aya Sanogo
Amadou Aya Sanogo

Interpellé à son domicile, emmené devant le juge et inculpé de “complicité d’enlèvement de personnes”, le général Sanogo dort désormais en prison. Retour sur le parcours de ce militaire qui, en renversant le président Amadou Toumani Touré en mars 2012, a précipité son pays dans une crise sans précédent.

 

 

Le général a chuté. Celui qui s’imaginait en De Gaulle malien, restaurant la grandeur de son pays humilié, dort désormais en prison. Le 27 novembre, après plusieurs refus aux convocations de la justice pour être entendu dans l’affaire dite des “Bérets rouges”, disparus le 2 mai 2012, Amadou Haya Sanogo a été cueilli à son domicile par des soldats et conduit dans le bureau du juge d’instruction Yaya Karembe. Auditionné puis inculpé pour “complicité d’enlèvement de personnes”, il a ensuite été placé sous mandat de dépôt.

 

 

Pour l’auteur du coup d’État de mars 2012 contre le président Amadou Toumani Touré (ATT), la fin de l’histoire est brutale. Du camp de Kati à sa promotion au grade de général en passant par son rôle obscur durant la transition, retour sur le parcours de ce capitaine putschiste qui précipité le Mali dans la tourmente.

 

 

Mali : Amadou Haya Sanogo, du coup d’État à la prison

Interpellé à son domicile, amené devant le juge et inculpé de “meurtres et assassinats”, le général Sanogo dort désormais en prison. Retour sur le parcours de ce militaire qui, en renversant le président Amadou Toumani Touré en mars 2012, a précipité son pays dans une crise sans précédent.

 

 

21 mars 2012 – Cela fait une semaine que la colère gronde au camp militaire de Kati, près de Bamako. Emmenés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, plusieurs officiers exigent d’être reçus par le chef de l’État, Amadou Toumani Touré (ATT), et réclament plus de moyens pour lutter contre la rébellion touarègue qui fait rage dans le Nord. Ce mercredi 21 mars 2012, peu après midi, une colonne de soldats se dirige vers la capitale. Ils prennent d’abord le siège de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) avant d’investir le palais présidentiel de Koulouba, déserté dans la soirée par ATT.

 

 

22 mars 2012 – Jeudi matin, les Maliens découvrent à la télévision le visage des nouveaux maîtres du pays. Parmi eux, le capitaine Amadou Haya Sanogo, 39 ans, chef des mutins regroupés au sein d’un “Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État” (CNRDRE). Alors qu’une ambiance de guerre civile règne à Bamako, Sanogo annonce que “toutes les institutions” ont été suspendues, ainsi que la Constitution, et qu’un couvre-feu a été décrété. Selon lui, la junte prend “l’engagement solennel de restaurer le pouvoir” aux civils et de mettre en place un gouvernement d’union nationale.

 

 

28 mars 2012 – Le CNDRE publie son ordonnance numéro 0001 présenté comme l'”Acte fondamental” de l’État du Mali. Cette nouvelle Constitution consacre le comité comme “organe suprême de la transition” et érige son président, le capitaine Amadou Haya Sanogo, au rang de “chef de l’État”.

 

 

1er avril 2012 – Dix jours après le putsch contre ATT, le capitaine Sanogo convoque la presse à son quartier général de Kati. À ses côtés se tient le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, émissaire du président Blaise Compaoré et médiateur de la Cedeao dans la crise malienne. Devant les journalistes, le chef du CNDRE promet de rétablir la Constitution et les institutions de 1992 ainsi que de remettre le pouvoir aux civils. Il évoque alors des “consultations avec toutes les forces vives du pays (…) pour permettre la mise en place d’organes de transition” et l’organisation d’élections auxquelles la junte ne participera pas”. Le tout en se gardant bien de fixer un calendrier.

 

 

12 avril 2012 – Amadou Haya Sanogo perd son statut – autoproclamé – de chef de l’État. En vertu d’un accord de sortie de crise signé le 6 avril avec la médiation ouest-africaine, le capitaine laisse le pouvoir aux civils. Dioncounda Traoré est nommé président de la République par intérim et Cheick Modibo Diarra prend la tête du gouvernement de transition. Mais malgré les apparences, le capitaine Sanogo ne semble pas décidé à lâcher le pouvoir…

 

 

30 avril – 2 mai 2012 – Les Bérets rouges, des militaires restés fidèles au président ATT, tentent un contre-coup d’État et attaquent les Bérets verts putschistes. Les affrontements sont sanglants. Durant trois jours, les hommes de Sanogo arrêtent, détiennent et torturent de nombreux militaires pro-ATT. Selon des enquêtes menées par plusieurs organisations de défense des droits humains, le 2 mai, au moins 21 militaires, majoritairement des bérets rouges détenus au camp de Kati, sont emmenés dans des camions militaires. Leur trace n’a jamais été retrouvée.

 

 

21 mai 2012 – La transition est chaotique. Contrairement à ce qui était prévu, les élections n’ont pas lieu au mois de mai. Le 21, des centaines de manifestants, opposés au maintien au pouvoir de Dioncounda Traoré, marchent sur Koulouba. Le président par intérim est lynché par des dizaines d’individus en furie. Après avoir frôlé la mort, il est transféré à Paris, où il restera plusieurs mois en convalescence.

 

 

11 décembre 2012 – Dans la nuit du 10 décembre, le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, est arrêté à son domicile par les militaires. Quelques heures plus tard, au petit matin, il est contraint à la démission par le capitaine Sanogo. Le soir même, à la télévision, l’ex-putschiste multiplie les banderilles contre son ennemi, cet homme qui n’avait “aucun égard pour le peuple”, “ne reconnaissait pas l’autorité du chef de l’État” et qui “[étranglait] le pays par des ambitions personnelles démesurées”.

 

 

13 février 2013 – La guerre contre les groupes jihadistes armés, menée par la France et plusieurs forces africaines, est en cours depuis un mois dans le nord du pays. À Bamako, le capitaine Sanogo reste au cœur du jeu politique. Le 13 février, lors d’une cérémonie en grande pompe à Koulouba, il est officiellement investi à la tête du “Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité”, un poste qu’il occupait officieusement depuis six mois.

 

 

26 juin 2013 – À l’occasion d’une cérémonie solennelle de réconciliation entre Bérets verts (pro-Sanogo) et Bérets rouges (pro-ATT) au palais présidentiel, à Bamako, l’auteur du coup d’État de mars 2012 demande “pardon au peuple malien”.

 

 

14 août 2013 – Le capitaine putschiste prend du galon et est promu général quatre étoiles en Conseil des ministres. Sa promotion intervient trois jours après le second tour de l’élection présidentielle, remportée par Ibrahim Boubacar Keïta. S’il avait promis de se tenir en retrait, l’ombre du désormais “général Sanogo” a pourtant plané sur la campagne électorale.

 

 

18 novembre 2013 – Au début du mois de novembre 2013, le juge d’instruction Yaya Karembe s’est vu confier une information judiciaire ouverte contre vingt militaires pour leur responsabilité présumée dans l’arrestation et la disparition, le 2 mai 2012, d’une vingtaine de Bérets rouges. Parmi eux figure le général Sanogo. Le 18 novembre, ce dernier est convoqué par le juge Karembe mais refuse de se présenter devant le magistrat.

 

 

27 novembre 2013 – Plusieurs dizaines de militaires maliens se rendent au domicile de Sanogo, dans le centre de Bamako, pour procéder à son arrestation et le conduire devant le juge Karembe. Selon une source au ministère de la Justice, citée par l’AFP, l’ordre de l’arrêter “a été donné au plus haut niveau de l’État”. Après avoir été présenté au magistrat, le général est inculpé de “complicité d’enlèvement de personnes” et placé sous mandat de dépôt. Après avoir rêvé d’un destin de sauveur national, l’ex-putschiste prépare désormais sa défense en prison.

 

 

Benjamin Roger

 

Source: Jeuneafrique.com

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5 COMMENTAIRES

  1. Nous disons et rappelons la vérité fait mal aux malhonnêtes et les met hors d’eux même mais apaise et rend et heureux les honnêtes

    Nous disons bien et rappelons lorsque des guerriers des soldats des militaires des voyous prennent l’initiative d’attaquer d’autres ce n’est pas pour aller les embrasser mais c’est pour les faire passer de vie à trépas car ils sont sûrs d’eux

    Nous disons et rappelons tout le monde sait avec 1brin d’honnêteté même les tarés idiots de naissance et ceux qui refusent de connaitre la vérité d’1situation pour des raisons primaires égoïstes que ceux qui sont attaqués ne vont pas croiser les bras et se faire passer de vie à trépas Ils vont se défendre avec hargne pour préserver leur vie

    Nous disons et rappelons tout le monde sait avec 1brin d’honnêteté même les tarés idiots de naissance et ceux qui refusent de connaitre la vérité d’1situation pour des raisons primaires égoïstes que depuis l’humain est sur cette ce type d’affrontement ne respecte aucune règle Il est violent et ne prend fin que quand l’adversaire est anéanti sans aucun état d’âme ou en déroute totale

    Nous disons et rappelons les lettrés mutants politiques Hommes en armes sociétés civiles religieux de l’ex mouvance d’ATT dont le FDR ayant été privés du « Gâteau Mali » par Sanogo « Général pépinière » et ses « Soudards ont envoyé les bérets rouges soldats familiaux claniques politiques d’ATT à aller faire passer de vie à trépas Sanogo « Général pépinière » et ses « Soudards » aux fins de récupérer le « Gâteau Mali » et sûrs d’eux ils n’ont pas point hésité à faire la « sale besogne »

    Nous disons et rappelons que mal leur a pris car ils furent défaits sans aucun état d’âme par Sanogo « Général pépinière » et ses « Soudards » comme cela se passe partout dans le monde depuis que l’humain est sur cette terre

    Nous disons et rappelons partout dans le monde depuis que l’humain est sur cette terre si 1groupe de personnes attaque d’autres avec des armes dans l’intention de les tuer ils sont en droit de se défendre C’est le principe de la légitime défense Chaque être doit défendre sa vie quand il est attaqué par 1tiers ET le droit à la vie est 1droit fondamental

    Nous disons et rappelons donc les responsables de bérets rouge responsables de l’attaque des bérets verts devront être aussi arrêtés et entendus dans le cadre d’1vraie justice

    Nous disons et rappelons ces « cyniques » lettrés mutants politique de l’ex mouvance d’ATT dont le FDR n’ont point hésité à sous équiper en armes de guerre eux les militaires dans la crainte 1jour de se voir arracher le « Gâteau Mali savoureux succulent » car conscients de leur mauvaise gestion du pouvoir et n’ont pas hésité à les envoyer avec des armes obsolètes se faire égorger massacrer par leurs complices de criminels narcotrafiquants proxénètes d’algériens d’Aqmi de MNLA et consorts

    Nous disons et rappelons ces « cyniques » lettrés mutants politiques et consorts usurpateurs sans vergogne du titre « d’intellectuels » de l’ex mouvance dont fait partie le FDR et tous responsables de la déliquescence du Mali les prennent pour des « imbéciles heureux aux nez troués et buvant l’eau par leurs narines » En effet

    Nous disons bien et rappelons ces « cyniques » lettrés mutants politiques ont eux aussi des divergences entre eux mais jamais au grand jamais ils n’ont pris des armes pour régler leurs différents pourtant ils sont aussi des hommes

    Nous disons et rappelons ces « cyniques » lettrés mutants politiques et consorts de l’ex mouvance d’ATT dont fait partie le FDR tous responsables de la déliquescence du Mali avec leurs « fidèles klébars et doungourous » passent par eux les « imbéciles heureux de soldats aux nez troués buvant l’eau par leurs narines » pour régler leurs différents
    Nous disons et rappelons donc aux soldats des différents corps des différents couleurs de bérets de « quitter dans ça » Et les rappelons qu’1vraie armée est basée sur les principes de la fraternité de l’unité de la solidarité

    Nous disons et rappelons les juges civiles non militaires et le lettrés mutant politique nouveau président choix de la « France-Afrique » 1des responsables de la déliquescence du Mali dans 1vraie équité devront ré arrêter les bandits sans foi ni loi voleurs violeurs tueurs handicapeurs à vie sur des bases tribales raciales enfants ingrats égoïstes paresseux impénitents assistés permanents mafiosi collabos apatrides de MNLA qui ont égorgé tué des soldats maliens qu’ils ont libéré sous ordre de leurs soit disant amis les « Autres »

    Nous disons et rappelons les juges civiles non militaires et le lettré mutant politique nouveau président choix de la « France-Afrique » et 1des responsables de la déliquescence du Mali dans 1vraie équité devront arrêter pour avoir envoyé les soldats non familiaux non claniques avec des armes obsolètes à l’abattoir chez ses complices narcotrafiquants et proxénètes

    Nous disons et rappelons que non les juges et le lettré mutant politique nouveau président choix de la « France-Afrique » et 1des responsables de la déliquescence du Mali ne les feront point car ils ne peuvent qu’évoluer dans l’injustice l’inéquité de 2poids 2mesures de la démocratie bananière des tropiques encouragés en cela par leurs soit disant amis les »Autres »

  2. PENDANT QUE LES INGRATS PERDENT LEUR TEMP A CRITIQUER LE PATRIOTE SANOGO QUI A PERMI DE GOUTER A DES ELECTIONS CREDIBLES DANS TOUTE VOTRE VIE.
    LE MNLA ET CERTAINS FASCISTES EUROPEENS TENTENT DE DIVISER LE MALI. 👿

  3. Il merite d’etre juge par la cours martiale, une pendaison a la suite
    Sacre Sanogo le boucher de Kati.

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