S’il n’y prend garde, la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée est en train de passer maître dans l’art de la désinformation du public malien. Certes la structure évolue dans un domaine très sensible, mais de là à choisir la diffusion de fausses nouvelles il y a la mer à boire. Tenez, au même moment où les canaux d’information du gouvernement faisaient état de 24 éléments perdus dans l’opération de Tabankort, la Dirpa en était à sept (7) seulement alors qu’elle est censée détenir la primeur des informations sur le théâtre. On ne saurait lui faire l’insulte de penser qu’elle est sous-informée sur son propre terrain. On le met donc au compte du traitement choisi par les confrères de l’armée en vue de minimiser les effets psychologiques du drame. Sauf qu’en communication de crise la vérité est de mise, à défaut d’opter pour l’omerta propre aux armées.
Avec 58 morts, Tabankort détient le record des carnages
Le bilan macabre officiel des affrontements de Tabankort s’écarte largement de la réalité. Pendant que les autorités ont comptabilisé moins d’une quarantaine de morts, des sources locales parlent d’un peu moins d’une soixantaine, soit 58 militaires que les FAMa ont perdus dans l’opération. Il est vrai que le nombre de dépouilles transportées à Gao pour la cérémonie funéraire était proches des proportions officiellement déclarées, mais il n’inclut pas les corps dont l’état ne se prêtait pas à un déplacement. Nos sources indiquent, en effet, que la plupart ont été enterrés sur place tandis que d’autres se sont retrouvés en territoire nigérien. En tout état de cause, le bilan de Tabankort représente la perte la plus lourde parmi les drames que l’armée a essuyés depuis le début de la crise. Abstraction faite bien sûr de celui d’Aguelhoc sous ATT.
La Rédaction