Maintien de la paix: A quand la tenue des promesses de contributions ?

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Le contingent guinéens à Kidal
Le contingent guinéens à Kidal

La promesse est une dette, dit-on. Plusieurs pays ont, dans le cadre du maintien de la paix, tenu des promesses de contributions. Mais force est de constater que ces promesses restent non-tenues. A quand la tenue de ces promesses de contributions?

En effet, sur les 46 pays qui ont promis il y a neuf mois des Casques bleus et des équipements supplémentaires pour les opérations de maintien de la paix de l’ONU, 14 n’ont pas encore tenu leurs promesses ou ne l’ont fait que partiellement.

Sous l’impulsion des Etats-Unis, qui avaient organisé un sommet le 28 septembre dernier, l’ONU s’était vu promettre plus de 40.000 hommes et du matériel (hélicoptères, hôpitaux de campagne) pour renforcer ses 16 missions dans le monde. Selon un décompte obtenu par nos confrères l’AFP, l’Azerbaïdjan, le Brésil, la Chine, la Colombie, la Géorgie, la Norvège, l’Espagne, l’Ouganda ou le Vietnam notamment n’ont pas encore confirmé formellement tous leurs engagements. « Il y a un progrès important mais nous voudrions que tous les pays donnent suite le plus vite possible », explique un responsable américain qui souligne que deux-tiers des contributions sont déjà enregistrées ou en cours de réalisation. Les Etats-Unis financent à près de 30% l’énorme budget du maintien de la paix, qui s’élève à 8 milliards de dollars par an. Le chef d’état-major inter-armées américain Joe Dunford et le chef d’état-major adjoint britannique, le général Gordon Messenger, ont participé vendredi au siège de l’ONU à une réunion à huis clos pour évaluer les progrès. Une réunion ministérielle de suivi est prévue à Londres début septembre.

Certains pays ont d’ores et déjà déployé des troupes supplémentaires au Mali, comme le Bangladesh ou le Sri Lanka, ou au Darfour comme la Chine. Pékin a promis à l’ONU pas moins de 8.000 hommes, qui ne sont pas encore tous prêts. « Mais personne ne pense que cet engagement ne sera pas tenu », souligne un diplomate. L’Espagne avait promis des hommes, des hélicoptères et du matériel de reconnaissance pour la Force intérimaire de l’ONU au Liban (FINUL) mais elle a renoncé parce que l’ONU ne lui a pas donné le commandement de cette Force. « Nous avions bien précisé au sommet (de septembre 2015) que notre offre (en) dépendait », a expliqué l’ambassadeur espagnol Roman Oyarzun Marchesi.

L’ONU espère à partir de ces nouvelles contributions constituer d’ici la fin de l’année une force permanente de quelque 15.000 Casques bleus, capable de se déployer rapidement. Un minutieux processus de sélection est en cours pour choisir les pays et les unités qui pourraient y participer. L’objectif est d’avoir une réserve suffisante pour faire face rapidement à la multiplication des conflits, en particulier en Afrique (Centrafrique, Mali). Il s’agit aussi de pouvoir se passer de contingents soupçonnés d’exactions ou d’abus sexuels, comme cela a été le cas en Centrafrique pour les soldats de la République démocratique du Congo. L’ONU a promis de rapatrier les brebis galeuses au moindre soupçon mais encore faut-il pouvoir les remplacer au pied levé.

Agmour

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