La force de frappe des drones américains est une équation difficile à résoudre par le mouvement terroriste, Al-Qaïda. Zoom sur les ex-responsables ciblés, traqués, et écrasés par les drones américains. Le mouvement terroriste international, qui prône l’idéologie d’islamisme et panislamisme, vise l’établissement de régimes islamistes dans les pays à majorité musulmane, le rétablissement du Califat, la destruction de tout ou partie de la puissance occidentale ayant emprise sur une terre musulmane.
Deux «Afghans», ABUDALLAH YUSUF AZZAM et son ancien étudiant OUSSAMA BEN LADEN, fondent Al-Qaïda en 1987. L’appel au Djihad, pour la libération des Lieux Saints musulmans, signé par BEN LADEN et ses compagnons, transforme les cellules terroristes en une véritable organisation terroriste internationale.
Le texte de l’appel au Djihad, initié par le Front Islamique Mondial de lutte contre les Juifs et les Croisés (Occidentaux), proclame: «tous les crimes et exactions commis par les américains représentent une délation de guerre franche contre Dieu, son Prophète et les Musulmans. En conséquence, et en accord avec les commandements d’Allah, nous publions la Fatwa suivante à destination de tous les musulmans: tuer les Américains et leurs alliés, civils et militaires, est un devoir individuel pour chaque musulman qui peut le faire partout où il lui est possible de le faire, jusqu’à la libération de la Mosquée Al-aqsa et la Mosquée Al- Haram de leur mainmise».
C’est le début, en 1998, d’une campagne frénétique d’attentats contre les intérêts américains et leurs alliés. Les difficultés d’entente sur la nature du Djihad apparaissent au sein d’Al-Qaïda. L’un des fondateurs, ABUDALLAH YUSUF AZZAM, est assassiné en novembre 1989. Son élimination serait liée à son opposition aux conflits entre musulmans, notamment au renversement des régimes des dirigeants arabes non islamiques, contrairement à certains leaders, en l’occurrence des fondamentalistes d’origine égyptienne. Dès lors, on pourrait comprendre que les turbulences actuelles au sein d’Al-Qaïda, dont les causes sont nombres, ne datent pas d’aujourd’hui.
Les fonds, de soutien du mouvement, sont tirés des «activités» de prises d’otages occidentaux (on débourse des milliards pour leur libération), de braquages, de sociétés écrans, d’appuis des riches donateurs privés de la Péninsule arabique, d’organisations caritatives (International Islamic Relief Organization ),de dons des dirigeants des monarchies du Golfe (ils achètent leur quiétude pour s’épargner des attentat et rester beaucoup plus longtemps au pouvoir, comme le Qatar).
En remontant dans le temps, Al-Qaïda est sorti des entrailles de l’Organisation Makhtab Al Khadamat (MAK), créée en 1980, lors de la première guerre d’Afghanistan, par ABUDLLAH YUSUF AZZAM. Le MAK, soutenu par des Organisations islamiques et la CIA, organisait et entraînait les Moudjahiddines, ce pour contrer la puissance de l’ex- URSS sur l’Afghanistan.
Al-Qaïda, qui signifie en arabe «la base» est d’inspiration sunnite fondamentaliste. Il considère que les gouvernements occidentaux, les Etats-Unis en tête, interfèrent dans les affaires intérieures des Nations arabes, rien que pour sauvegarder les intérêts des sociétés occidentales.
Ainsi, Al-qaida recourt au terrorisme international pour faire entendre ses revendications. Résultat, ce sont des milliers de personnes innocentes qui perdent leur vie dans des attentats, insensés et ignobles, revendiqués par le mouvement ou en son nom.
On pourrait pour passer sous silence les dégâts matériels des ses 3323 opérations menées, à travers le monde, depuis sa création. Les attentats les plus retentissants et les plus meurtriers, de l’histoire du monde contemporain, ont été perpétrés, le 11 septembre 2001, sur le sol américain. Retenez-bien votre souffle, c’est simplement un rappel: plus de 3000 personnes de plusieurs nationalités ont péri dans le sinistre.
Que dire des blessés? Ensuite viennent les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca (Maroc), ceux du 11 mars 2004 à Madrid (Espagne), ainsi que les attentats du 7 juillet 2005 à Londres (Grande Bretagne).
Sans doute, de tristes souvenirs que des générations futures du monde moderne n’oublieront jamais. On pourrait aussi comptabiliser, parmi les opérations les plus violentes, les attentats perpétrés dans les ambassades américaines à Nairobi (Kenya) et à Dar- Es- Salam (Tanzanie), en Août 1998, ayant fait 300 morts et 5000 blessés.
En réponse aux réactions aveugles et inhumaines d’Al-Qaïda, les USA décident de frapper fort et de traquer les responsables: bombardement des camps d’entraînement des Moudjahiddines, en Afghanistan, repérage, arrestation, assassinat des principaux leaders du mouvement par des forces spéciales de l’armée ou des drones américains.
Pour mémoire, le N°1, du moins l’ex N°1 d’Al-Qaïda, OUSSAMA BEN LADEN, a été tué, au Pakistan, le 2 mai 2011, à la suite d’un assaut mené par les forces spéciales américaines, dans un bâtiment fortifié d’Abboutabad. Les chefs, d’Al-Qaïda, tués par des drones américains, là, on s’intéresserait seulement aux premiers responsables pourchassés et rattrapés par le temps.
Ce sont plusieurs grandes figures du mouvement terroriste qui ont été ciblées, traquées et écrasées par des drones américains durant ces deux dernières années 2011-2012. On retiendra entre autres Atiya _Al- Rahman, ex- numéro 2, tué au Pakistan par un drone américain, le 22 Août 2011; Abou Hafs Al Chahri, ex -chef opérationnel de la nébuleuse pour le Pakistan, tué au Pakistan par un drone américain, le 11 septembre 2011; Badr Mansour, ex- haut responsable du Tekri Taliban et ex- chef opérationnel d’Al-Qaïda pour le Pakistan, tué le, le 9 février 2011, par un drone américain à la frontière pakistano-afghane; Fahd Mohamed Ahmed AL- Ouss, ex -chef des opérations extérieures de la péninsule arabique (AQPA), tué le 6 mai 2012, par un drone américain au Yémen; Abu Yahiya Al LIBI, ex- numéro 2, idéologue et porte-parole, tué, le 4 juin 2012, au Pakistan par un drone américain. La liste est longue…
Conséquence de cette équation des drones américains, difficile à résoudre, Al-Qaïda est et demeure partout et nulle part pour rendre difficile le repérage et le bombardement de ses leaders, qui deviennent des «sans domiciles fixes». En dépit de leur dispersion, à travers le monde, les six acteurs du mouvement: le N° 1 Ayman Al Zawhiri, les responsables de la branche militaire, de la propagande, des finances, le responsable opérationnel de la nébuleuse, le chef du commandement général ainsi que les douze chefs régionaux ou Emirs sont dans l’œil du cyclone des drones américains.
Yoro Dabo