‘’Lune de miel ouaga-laise’’…la montagne n’aura accouché que d’une souris !!!

Le début de la semaine a été très pauvre en déclarations, encore moins en conflagrations médiatiques auxquelles s’adonnent nos hommes politiques depuis quelques temps. Et pourtant, il ne manquait pas de sujets ou d’opportunités. Mieux, les maliens pour une fois attendaient avec beaucoup d’espoirs les réactions des différents ‘’pèlerins du weekend à Ouagadougou’’. Malheureusement, ce fût la déception et la désolation.

Déception, eu égard aux multitudes espoirs du peuple malien en ce qui concerne les objectifs de cette conférence. Désolation, compte tenu de la circonstance dans laquelle s’est tenu  ce voyage. En d’autres termes, la lune de miel socio-politico-militaire n’aura pas été consommée et, finalement, la montagne n’aura accouchée que d’une souris.

Ils étaient environ une centaine de personnes composées de toutes les forces vives de la nation (société civile, partis politiques, autorités militaires…) à effectuer le déplacement sur la capitale burkinabè pour une résolution de la crise que connait notre pays. Présenter l’accord-cadre signé entre la CEDEAO et le CNDRE tout en donnant l’opportunité aux différents acteurs de se prononcer quant aux zones d’ombres, se mettre d’accord sur les modalités de gestion du pays au terme de la vacance présidentielle du Professeur Dioncounda Traoré, trouver un premier ministre consensuel, jeter les bases d’un gouvernement d’union nationale, dégager un chronogramme et un plan d’action pour la situation sécuritaire du nord Mali, fixer un timing pour la durée et une feuille de route de la transition… tels étaient, entre autres, les objectifs de cette initiative dite conférence de Ouaga. Malheureusement, les attentes du peuple malien se sont transformées en indignations poussant du coup tous les maliens à la question suivante : quelle était donc l’opportunité de ce voyage si aucune perspective d’issue n’a été trouvée pour la sortie de crise et la résolution du problème du nord qui n’a, en réalité, que trop durée ?

La résolution de la situation du nord, le fonctionnement normal de l’administration, la relance du secteur économique, les urgences humanitaires, le rétablissement du tissu social,  la bonne tenue des élections futures, l’accompagnement de l’armée malienne…devraient en principe être les conséquences immédiates du retour à l’ordre constitutionnel. Mais, hélas et tant pis pour le peuple malien. ‘’L’ordre constitutionnel’’ établit, s’installent le désordre politique et l’hypocrisie sociale qui ont toujours caractérisé le Mali et dont le seul intérêt demeure l’exploitation de la majorité par une minorité et pour des intérêts purement personnels et claniques.

Conséquences : le pays se trouve toujours dans le statu quo. Les perspectives d’une résolution diligente de la crise sont incertaines pour le moment. La psychose persiste au sein des populations. Les calculs politiciens prennent le dessus sur l’intérêt du Mali. Les 2/3 du pays sont toujours entre les mains de bandits armés et d’islamistes radicaux, plongeant du coup nos siens à l’exil ou l’humiliation. Autant dire que le facilitateur, et non moins président du Faso, n’aura pas failli à sa mission en renvoyant toute la délégation en méditation d’ici la prochaine conférence ou rencontre. J’espère seulement que ce sera cette fois ci la conférence de Bamako, Sikasso, Kayes ou pourquoi pas Kidal, Gao…afin d’épargner les maigres ressources du contribuable malien de sponsoring politique et que les dépenses serviront à aider le COREN ou le collectif cri de cœur dans leurs nobles missions d’assistance de nos populations en situations difficiles.

FOUSSEYNI MAIGA 

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