Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la défense, un des hommes de confiance du président François Hollande, se montre particulièrement actif sur le continent, en ce mois d’août. Le 09 mai il a été reçu en Côte d’Ivoire par le président Alassane Dramane Ouattara avant de débarquer, deux jours plus tard à Dakar (Sénégal) où le président Macky Sall lui a réservé l’accueil des grands jours.
Le lendemain 12, c’est à Nouakchott que le président Mohamed Ould Abdelaziz le reçoit, lui aussi en grande pompe. Il se repose quelques jours puis revient au galop en Afrique, à Bangui, le 17 mai. Après une petite pause de seulement quelques jours, le ministre français de la défense est attendu au Mali le 25 mai.
Dans tous ces pays, des anciennes colonies françaises, la France espère signer des accords de coopération militaire et sécuritaire qui lui permettront de reconstituer son ex-empire colonial. La France ne fait rien au hasard et choisit malicieusement ses dates.
Au Mali où il va effectuer son neuvième voyage depuis sa nomination au ministère de la défense en mai 2012, il sera encore question de la signature d’un accord de coopération en matière de défense et de sécurité. Encore parce qu’une première tentative avait échoué en début d’année.
En effet, la signature de cet accord avait été programmée pour le 20 janvier dernier mais a dû être repoussée en raison de la levée de boucliers qu’elle a suscitée dans certains milieux de la classe politique et des organisations de la société civile. Le 20 janvier est une date symbolique pour les Maliens car c’est le 20 janvier 1961 que dernier soldat de l’armée coloniale française a quitté le sol malien. Depuis, cette date de souveraineté militaire a été choisie comme fête de l’armée. Le peuple malien, au nationalisme sourcilleux, jaloux de son indépendance malgré les récents événements au cours desquels ses armées ont été mises à mal, ne pouvait donc accepter que cette même date soit aussi celle du retour et de l’installation de l’armée française sur le territoire souverain du Mali.
Devant cette levée de boucliers, les autorités politiques maliennes et françaises ont dû battre en retraite. Mais la France n’a reculé que pour mieux sauter, elle aussi connait la symbolique qui entoure les dates. Aussi n’a-t-elle point désarmé, c’est le cas de le dire, en choisissant le 25 mai, et en l’imposant aux autorités maliennes. Lesquelles semblent être d’accord avec l’ancien maitre pour signer l’accord de coopération en matière de défense et de sécurité à la date prévue. Pourtant, le président Ibrahim Boubacar Kéita, son gouvernement, son assemblée national, son parti et ses alliés ne sont pas sans savoir que le 25 mai est la date commémorative de l’unité africaine, de l’union africaine.
De la souveraineté nationale. Il est vrai qu’à la création de l’OUA (organisation de l’unité africaine, l’ancêtre de l’Union africaine), tous les pays africains n’avaient pas accédé à l’indépendance. Mais un des objectifs justement de la création de l’OUA était de réaliser l’unité en vue de libérer tout le continent du joug colonial. Amener tous les pays africains sans exception à l’indépendance totale et à la souveraineté nationale. Le 25 mai symbolise cette lutte et son objectif qui est la libération. Au Mali, cette date va bientôt symboliser autre chose : l’ouverture volontaire du territoire national à une armée étrangère. Il est vrai que présentement, par la force des choses, des dizaines d’armées étrangères squattent le territoire national soi-disant pour protéger sa souveraineté et l’intégrité de son territoire. Mais les derniers événements de Kidal ont largement démontré que le Mali peut se passer de ses encombrants et inutiles alliés qui n’ont pas levé le petit doigt pour empêcher que son Premier ministre soit agressé, que ses fonctionnaires soient assassinés, que des travailleurs soient enlevés, que les bâtiments de la souveraineté nationale soit occupés, que des civils soient tués.
La France a-t-elle choisi le 25 mai pour montrer son désir de contribuer à l’union africaine ?
Le fait que Jean-Yves Le Drian parcourt le continent de long en large, de bas en haut, ne prouve nullement l’attachement de son pays à la construction d’un panafricanisme en panne par la faute de dirigeants inconséquents à la vision limitée. Il traduit la volonté de l’ancien colonisateur de reconstituer son ancien empire colonial même si au Mali les effectifs français seront réduits de 1400 à 1000 éléments. Mais ce serait quand même un millier de soldats qui auront le droit de stationner dans une zone malienne longtemps convoitée, Tessalit, avec une mission sélective de lutte contre les groupes armés terroristes dont est volontairement exclus le Mnla.
Dans sa nouvelle architecture de reconstitution de son empire néocolonial, la France comptera 350 soldats au Sénégal, 75 en Mauritanie, 1000 au Mali, 150 au Niger, 800 en Côte d’Ivoire, 150 au Burkina, 1250 au Tchad, 2000 en Centrafrique. Elle sera également présente au Gabon et à Djibouti.
Cheick TANDINA
Du malheur ou du mal, en tout cas ça fait mal;
En réalité on est devant eux, mais ils ne voient que leurs intérêts, pas nous.
Dieu, on vous appelle en toute intemporalité.
Du malheur ou du mal, en tout cas ça fait mal;
En réalité on est devant eux, mais ils ne voient que leurs intérêts, pas nous.
Dieu, on vous appelle en toute intemporalité.
Mr. Tandina, vous êtes dépassé par les évènements. Comment encore un journaliste peu écrire de telles salades, voire inepties ?
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