L’intervention militaire française au Mali aura coûté cher, très cher au pays de François Hollande. En plus de 9 de ses soldats tués, la France a investi pour la seule année 2013, 647 millions d’euros soit plus de 423 milliards de F CFA pour rendre opérationnelle la force Serval.
Celle-ci, après une mission accomplie avec succès se retire, pour faire place désormais à une autre opération d’envergure régionale dénommée “Barkhane”.
La France a consenti d’énormes sacrifices pour que l’opération Serval soit un succès. Sur le plan financier, elle a coûté 647 millions d’euros en 2013 soit plus de 423 milliards de F CFA.
En pertes humaines, l’Armée française déplore la mort de 9 soldats : Le chef de bataillon Damien Boiteux, l’adjudant Harold Vormezeele, le caporal-chef Cédric Charenton, le Maréchal des logis Wilfried Pingaud, le caporal-chef Alexandre Van Dooren, le sergent Stéphane Duval, le maréchal des logis Marc Martin-Vallet, le sergent Marcel Kalafut.
En effet, au cours de l’intervention française au Mali, 220 tonnes de munitions ont été saisies, dont 30 tonnes reversées aux Forces armées maliennes (FAMA), comprenant 1 300 grenades, 1 000 roquettes, 7 700 obus, 200 mines et engins explosifs improvisés, 20 bombes. Au niveau de l’armement, Serval a intercepté 100 fusils, 150 mitrailleuses, 30 roquettes, 20 mortiers, 20 canons et 3 missiles SA-7 (missile sol-air portatif russe). Ajoutons plus de 9 000 litres de carburant ; 200 moyens de communication ; 12 tonnes de nitrate d’ammonium pour la fabrication d’engins explosifs.
De plus, les groupes jihadistes ont fortement été affaiblis. Leurs bases d’entrainement et d’armement ont été entièrement détruites, de nombreux chefs de guerres ont été, soit, tués (le cas d’Abou Zeid) soit arrêtés et remis aux forces maliennes comme Abou Dar Dar. Aussi, depuis le déclenchement de l’opération Serval, plus de 600 jihadistes ont été tués.
Autre succès réalisé grâce à l’opération Serval, c’est la tenue, sans encombre, des élections présidentielles et législatives par les autorités de transition déjouant ainsi les pronostics les plus pessimistes.
L’Armée française dans une logique de lutte contre le terrorisme régional
Au plus fort de l’affrontement contre les jihadistes, Serval comptait 5000 hommes. Une première réduction d’effectifs a eu lieu en août 2013, après l’élection présidentielle malienne, mais un dispositif d’environ 3.000 militaires a ensuite été maintenu jusqu’au second tour des législatives, mi-décembre. L’effectif français a ensuite été ramené à 2500 hommes en début janvier. Ces réductions d’effectifs s’inscrivent dans la logique de passage de relai entre l’Armée hexagonale et les Forces Armées Maliennes et celles des Nations-Unies.
Le président Hollande annonçait il y a quelques semaines que « l’opération Serval, qui avait permis au Mali de retrouver son unité, son intégrité territoriale est terminée dans la phase qui a été celle de l’affrontement et du combat ».
Le rôle de la France est désormais « de poursuivre le contre-terrorisme » dans le Mali, mais aussi au-delà : 3.000 militaires français doivent être impliqués, dans le nord du Niger et au Tchad la base de Niamey devrait accueillir « les principaux moyens de renseignements », tandis que celle de Ndjamena « reste la principale base aérienne ».
Ces soldats resteront « le temps qu’il faudra », sans « date limite », dans cette « bande sahélo-saharienne » qui est une « zone de dangers, de trafics en tous genres », selon Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense.
Dans le nord du Mali, les effectifs seront réduits à 1000 comme prévu avec comme principal base, Gao.
Cette nouvelle l’opération “Barkhane” aura pour mission, de lutter contre le terrorisme dans l’ensemble du Sahel, avec “3000 militaires en tout”, a annoncé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
“Le président de la République a souhaité qu’il y ait une réorganisation de nos forces dans la zone” du Sahel, avec “l’opération Barkhane” dont “l’objectif est essentiellement du contre-terrorisme”, a déclaré le ministre Le Drian.
L’opération Serval est donc terminée selon le ministre français de la défense pour qui, “maintenant il y a le souci pour nous et pour les pays de la zone de vieller à ce qu’il n’y ait pas de recrudescence” du terrorisme car il y a toujours des risques majeurs de développement de jihadistes dans la zone qui va de la Corne d’Afrique à la Guinée-Bissau.
A noter que, l’opération Barkhane qui sera en place dans les prochains jours, en plus de ses 3000 militaires disposera de drones, d’hélicoptères, d’avions de chasse.
Malick Camara