Des hauts gradés, logeant dans les camps et bâtiments de l’Etat, ont curieusement bénéficié des fameuses primes. Par la faute des agents recenseurs, dira-t-on. La mesure ayant pris effet en juillet dernier, ils auraient eu droit à trois mois de rappels par inadvertance. Et lorsqu’il a été question de passer à la coupe de leurs soldes, ce fut un niet catégorique. Un léger retard a ainsi été constaté dans le paiement de toutes les soldes du mois d’octobre. D’où des interrogations !
Dans le cadre des réformes entreprises des forces de défense et de sécurité, les plus hautes autorités du pays avaient mis un accent particulier sur les conditions de vies des hommes en tenue et leurs familles. C’est ainsi qu’il a été décidé de leur octroyer des primes de logements. La mesure, prise récemment, avait un effet rétroactif. Elle démarrait exactement au début juillet 2015. D’après les textes, les primes variaient de 50 à 65.000 F CFA suivant les grades.
Dans notre livraison du lundi 21 septembre 2015, nous avions parlé de ” couac des primes de logements “. Effectivement, il y avait couac puisque le recensement des hommes avait été mal fait. Il se trouvait que certains n’avaient pas de logements de l’Etat, n’habitaient pas dans les camps, et ils n’avaient pas leurs noms sur la liste des bénéficiaires de primes. D’autres déjà installés dans les camps ou bâtiments administratifs, bénéficiaient curieusement des primes. Et lorsque l’Etat-major général des Armées s’en était rendu compte, il fut décidé d’opérer des coupes des soldes des intéressés indélicats. Les coupes devaient intervenir en ce mois d’octobre.
En début de semaine dernière, les soldes devaient tomber. Mais, un léger retard fut constaté partout. Raisons, des hauts gradés, ayant indûment bénéficié des rappels de primes, auraient bloqué le travail. Autrement dit, ils auraient refusé d’admettre qu’on coupe leurs soldes.
Finalement, ordre aurait été donné de surseoir aux retenues sur leurs soldes. De l’argent gratuitement gagné donc !!. la question est de savoir comment a-t-on pu laisser partir ainsi l’argent public. Les structures financières des garnisons ont-elles fait leur travail ? Cela dit, voilà que des hauts gradés refusent de subir la loi, pouvait-on imaginer un seul instant des sous-officiers ou hommes de rangs agir de la sorte ? Ne serait-ce pas de l’insubordination ?
Mais au fait, qui sont ces hauts gradés ? Ayant réussi à faire plier la hiérarchie, ou du moins les plus hautes autorités, seront-ils désormais des intouchables ? Tous les citoyens, civils et militaires, ne sont-ils pas égaux devant la loi ?
B.KONÉ