La France n’admet pas la perspective d’accord de défense entre le Mali et la société privée russe Wagner, pour assurer la sécurité sur notre territoire national. Selon la ministre des armées françaises, la formalisation de contrat avec Wagner va sans doute provoquer un séisme dans la bande sahélo-saharienne. A Bamako, on s’enjaille.
Pas de panique ! Le ministre de la défense et des anciens combattants, Colonel Sadio Camara, reste droit dans ses bottes sous le leadership avéré du Président de la Transition, colonel Assimi Goita.
En effet, l’arrivée des russes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Mali est un vœu ardent des populations maliennes, lesquelles l’ont démontré par des manifestations dans des rues de Bamako.
Un appel entendu donc des autorités du pays. « Le Mali entend désormais diversifier et à moyen terme ses relations pour assurer la sécurité du pays. Nous n’avons rien signé avec Wagner, mais nous discutons avec tout le monde », a indiqué Sadio Camara, ministre de la défense et des anciens combattants.
Créé en 2016, le Groupe des Patriotes du Mali (GPM) est un mouvement qui réclamait le renouvellement de la coopération entre le Mali et la Russie en matière de défense et de sécurité. Son coordinateur, Souleymane Traoré, avait lors d’une rencontre, évoqué l’importance et la nécessité de renouveler la coopération entre nos deux Etats. « Nous avons confiance en la Russie au regard de lien d’amitié que les deux pays tissaient au temps du premier président Modibo Keita. A cette époque, il n’y avait pas deux de notre armée au niveau de la sous-région. C’est pourquoi nous réclamons le renouvellement de cette coopération qui pourra nous aider à relever plusieurs défis », avait-t-il expliqué.
De loin, la nouvelle de coopération avec la Russie à travers la société Wagner suscite de réactions. Certains encouragent les autorités de la transition à matérialiser cet accord annoncé. « Que Assimi Goïta ne cède pas au chantage de la France et prenne l’exemple sur la Centrafrique. Si la Transition militaire passe un contrat avec les Russes, on se retire du pays. Très chers Maliens, n’écoutez pas les ‘’soubaga’’ et les ‘’bahéfouê’’ (ce dernier mot, c’est pour les Ivoiriens), ils sont dans votre pays depuis environ 10 ans et les terroristes sont toujours là », réagit André Silver Konan, journaliste ivoirien, patron de presse sur sa page Facebook.
Notre confrère d’expliquer qu’ « aujourd’hui en Centrafrique, ce que l’armée française n’a pas réussi en dix ans, les “mercenaires” russes l’ont réussi, en moins d’un an. Aujourd’hui, les FACA contrôlent plus de 80% du pays, alors que depuis 2003, les rebelles contrôlaient 80% du pays ».
Et André Silver Konan d’alerter : « Prenez vos responsabilités. Celui qui veut quitter le Mali, qu’il s’en aille, ne cédez ni à la pression, ni au chantage de ceux qui n’ont jamais pu aider à libérer totalement un pays africain, ces dernières années, si ce n’est s’interposer et contraindre les parties à négocier indéfiniment ».
Malgré la menace de la France de mettre fin à l’opération Barkhane si les ‘’mercenaires’’ russes de la société Wagner venaient à se mêler de la lutte contre les ennemis du Mali, nombreux sont des citoyens qui se réjouissent déjà, à l’arrivée probable de plus de mille soldats du pays de Vladimir Poutine pour épauler les FAMa.
Ousmane Morba
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DANS LE SILLAGE DE L’ARRIVEE DE WAGNER
La France annonce la mort du chef du Groupe EIGS
La mort annoncée du chef du Groupe Etat islamique au Grand Sahara(EIGS), Adnan Abou Walid al-Sahraoui, par Barkhane au nord du Mali est un succès majeur dans le combat contre les groupes terroristes, selon le Président français, Emmanuel Macron. Une nouvelle qui tombe à pic quand le pouvoir de Bamako affirme avoir engagé de négociation avec la société Wagner en vue de sceller un accord de coopération militaire.
L’arrivée des russes au Mali pour lutter contre les groupes terroristes, former les militaires maliens ne semble point du goût de la France. Les autorités françaises estiment qu’un probable accord avec la société Wagner contredit l’engagement de la France au Mali et dans le Sahel.
La mort annoncée d’Adnan Abou Walid al-Sahraoui, chef du groupe EIGS, mercredi 15 septembre dernier, n’est-elle pas une manœuvre de séduction ? Quel est le rapport entre l’arrivée annoncée des ‘’mercenaires’’ russes au Mali et la mort Adnan Abou Walid al-Sahraoui ? Nous ne saurions répondre. Mais le Président français est convaincu d’une chose.
« Il s’agit d’un nouveau succès majeur dans le combat que nous menons contre les groupes terroristes au Sahel », souligne Emmanuel Macron.
Il faut rappeler que l’EIGS est considéré comme l’auteur de la plupart des attaques dans la zone des trois frontières, à cheval sur le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Ousmane Morba