Ivoiriens et Maliens sont plutôt optimistes depuis le 22 décembre, date à laquelle une forte délégation ivoiro-togolaise a été reçue par le Président Assimi Goïta au sujet des militaires ivoiriens capturés le 10 juillet 2022 à l’aéroport international Modibo Keïta-Sénou avant qu’ils déclenchent l’opération pour laquelle Alassane Dramane Ouattara et Emmanuel Macron les avaient envoyés pour déstabiliser les autorités de la Transition malienne. C’est seulement la façon de procéder pour la libération des mercenaires qui diverge.
Pour les Maliens, après avoir acquis la certitude que toutes les actions qu’ils avait envisagées avec ses complices pour faire libérer, de gré ou de force, Alassane Dramane Ouattara ait décidé de négocier sincèrement pour préserver les liens séculaires entre la Côte d’Ivoire, pays de la cola, et le Mali, pays du sel, il faut, dans un geste fraternel hautement élégant, libérer les célèbres et encombrants prisonniers. Mais cela doit se faire, puisque le Mali est un Etat de droit qui a aujourd’hui à sa tête des officiers et des civils particulièrement attachés au respect de la justice, dans le strict respect des institutions judiciaires nationales avant l’application des arrangements politiques enclenchés par Ouattara le dimanche passé, avec l’accompagnement de la médiation togolaise à travers le Professeur Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères du Togo, qui n’est pas encore totalement guéri de la céphalée qu’il a attrapée à Bamako il y a trois mois, le 29 septembre 2022, quand il a été doublement et douloureusement confronté, avec les présidents ghanéen et gambien venus au nom de la CEDEAO, à l’épreuve humiliante des nano micro d’espionnage qu’on leur a retirés de dessous les chapeaux, cravates et ceintures, puis aux preuves irréfutables qu’il s’agit bien de mercenaires capturés et non des militaires destinés à la relève du contingent ivoirien de la Minusma. Ensuite, les Maliens ne souhaitent pas que leurs autorités se fassent humiliées devant l’opinion publique internationale car ils considèrent ADO comme un rusé capable de tous les coups. En effet, si les autorités de la Transition font passer la politique avant le judiciaire, elles risquent de perdre la crédibilité devant l’opinion africaine et internationale après avoir accusé officiellement des individus en les qualifiant de mercenaires (accusation dont elles disposent bien évidemment les preuves indéniables), les privant de leur liberté, sans déployer le dispositif judiciaire pour leur permettre de se défendre : cela ressemblerait à l’irresponsabilité, ce dont ne peuvent se rendre coupables ni le Colonel Assimi Goïta, ni Dr. Choguel K. Maïga, ni aucune autorité malienne. En commettant l’erreur de prêter le flanc à un mémorandum seulement politique qui fait fi du respect de la procédure judiciaire, ADO et Guterres auront raison d’accréditer la thèse du chantage éhonté et ne manqueront pas d’exploiter avec cynisme cette faille. Mais il faut espérer que nos autorités ne soient pas dupes des arguments faussement humanitaires du président ivoirien et qu’elles soient plus intelligentes. Pour nombre d’observateurs maliens, la vigilance quant à cet aspect est de mise car, en diplomate suffisamment averti, Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale en a touché un mot alors que les membres de la délégation ivoirienne n’en ont pipé une lettre. On sait tout juste que Téné Ibrahim Ouattara a parlé de la lettre que son grand-frère de président de la Côte d’Ivoire l’a chargé de transmettre au Colonel Goïta pour lequel il a eu une apostrophe élogieuse. Mais, comme on dit en bambara, on n’a pas besoin d’être présent à l’abreuvoir des poulets pour savoir qu’ils n’utilisent pas de louches pour se désaltérer. Si on ne connaît pas le contenu de la lettre d’ADO à Goïta, on n’hésitera point d’affirmer que le ton est à l’apaisement et à la conciliation, à l’exact opposé des propos intimidants, voire va-t’en guerre développés par le numéro depuis le 10 juillet 2022, soit quelques six mois durant. On peut même croire la littérature du président ivoirien a éloquemment versé dans le pathétique avec les bons procédés diplomatiques en la matière.
Côté ivoirien, c’est l’humour qui prévaut depuis le 22 décembre. L’humour est la politesse du désespoir et les Ivoiriens savent en user. Sur les bords de la lagune Ebrié, on est convaincu que Assimi Goïta va « libérer nos frères qui viendront fêter le 31 décembre avec nous. Il n’a pas le choix car quand Vieux père met beaucoup d’eau dans son ‘’gnamakoudji’’, Fiston s’interdit d’y ajouter du Wishky ». Mais pourquoi avoir perdu tant de temps à reconnaître son tort alors que le Mali n’exigeait pas autre chose, sinon de s’engager en plus à respecter sa souveraineté ? Les explications sont multiples, toutes tendant à culpabiliser Alassane Dramane Ouattara et ses équipes. « Mais on connaît maintenant qui est poule et qui est épervier. Qui est David et qui est Goliath », tranche un activiste ivoirien. Mais dans tout ça, demande un autre, pourquoi Ouattara n’a pas fait le geste élégant de libérer Pulchérie Gbalet en réponse à la libération par Assimi Goïta des trois dames ivoiriennes des 49 mercenaires ? Si Ouattara libère Pulchérie aujourd’hui, le FAMA en chef va libérer les 46 le 30 décembre à 19h, j’en suis sûr… Parole d’un initié ?
Salifou Cissé
Toi aussi tu vas dire que tu es journaliste !!!
C’est comme sa qu’on fait un rapport ?
Vraiment certains journalistes privé la c’est pas croyable, regarde la façon dont tu commentes les faits….
Comments are closed.