Libération de Tinzawaten: quand le secret des opérations inonde les réseaux

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Les forces armées maliennes (FAMa) auraient lancé ce lundi 30 septembre une offensive contre les groupes terroristes du CSP/JNIM retranchés dans les derniers kilomètres à libérer du territoire national, et sous la protection et la bénédiction de qui on sait.

L’objectif de cette opération que la manipulation outrancière a appelé ‘‘vengeance’’ (qui n’est pas une langue nationale malienne, or toutes les opérations militaires dans notre pays sont baptisées dans une langue nationale ou se réfèrent à une réalité nationale) serait de prendre le contrôle de Tinzawaten, dernière localité malienne à quelques 8 km à la frontière algérienne. Ce convoi massif des FAMa, estimé à 80 véhicules blindés et accompagné de drones Bayraktar TB2, témoignerait de la détermination des forces maliennes à reprendre Tinzawaten.

Après un arrêt stratégique à Tin-Essako, il a repris sa route vers Tinzawaten, où il a retrouvé un autre détachement parti de Tessalit. Face à l’avancée des Forces Maliennes (FAMa) vers Tinzawaten, l’Algérie a érigé une barrière de sable pour marquer de manière visible la frontière entre les deux pays, ont rapporté plusieurs médias.

Cette mesure vise à empêcher tout débordement et à clarifier les limites territoriales. Depuis ce lundi 30 septembre, les réseaux sociaux sont en ébullition, les activités et les experts en stratégie de défense se relayent sur les pages pour expliquer que l’affaire est pliée, la victoire est déjà dans le sac (a be palan konon)…

S’il faut saluer le patriotisme des uns et louer l’optimisme de tous face à une situation qui reste comme une écharde dans la blessure, en français sahélien une arrête dans la gorge de tout Malien, la perspicacité et la clairvoyance devraient motiver chacun à moins d’enthousiasme fanfaron.

L’armée malienne a-t-elle communiqué officiellement à travers la DIRPA (Direction de l’Information et des relations publiques des Armées) sur une quelconque opération de récupération de Tinza ? Depuis quand les opérations des forces de défense et de sécurité font l’objet de publicité sur les réseaux sociaux ? Serions-nous le seul pays au monde où il n’y a pas de secret-défense ?

Au Mali qui savait que la France allait intervenir le 13 janvier 2013 dans notre pays ? C’est pourquoi, nous devons revoir autant notre communication sur les opérations militaires, envers ou se rapportant à l’armée malienne, creuset de la nation, mais aussi revoir notre façon de soutenir les FAMa. Ce n’est pas avec ou par des tapages, des vuvuzelas et élucubrations hasardeuses qu’on soutient les soldats. La Communication aide à la victoire, mais ce n’est pas cette communication-là, qui dévoile et expose les soldats sur les théâtres des opérations.

Car il est inacceptable que la stratégie, l’effectif des soldats, le nombre d’engins, leurs types, les positions de nos hommes soient sur les réseaux sociaux, connus de tous, amis et ennemis et parfois avec des précisions qui jurent avec la traitrise, l’intelligence avec l’ennemi. Si les terroristes connaissent toutes les données sur notre armée, comment voulez-vous qu’on les battent car ils sauront à l’avance comment se défendre, et adieu l’effet de surprise.

Pire, cela a permet aux terroristes de miner l’itinéraire des hommes comme le cas de la reprise de Kidal… d’encercler nos hommes comme dans le cas de Tinzawaten. Il est temps que nous apprenions de nos erreurs, et savoir enfin que l’aide la plus utile et la plus précieuse qu’on puisse aujourd’hui apporter aux FAMa, c’est de s’abstenir de divulguer des informations sur leurs opérations.

Laissons la DIRPA communiquer pour l’armée. C’est de cette façon que nous aiderons les gagner sans coup férir. Pour ce qui est des autorités, il est temps de faire primer l’intérêt supérieur de la nation sur les considérations divertissantes de liberté d’expression.
S’il faut couper les communications (téléphone et internet) pour permettre aux FAMa d’opérer A ye a tige. Il faut traquer et expurger de nos rangs et sur les réseaux sociaux toutes les taupes et tous les complices des terroristes. Les FAMa peuvent gagner, les FAMa doivent gagner et les FAMa vont gagner. Mais aidons-les à gagner de la plus des manières, en leur soutenant et non en les livrant aux terroristes.

PAR SIKOU BAH

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2 COMMENTAIRES

  1. Il est évident que les cannibales communiquent trop, la discrétion n’est pas leur fort, plus fort dans la grillade de foie ….. Le cannibalisme est-il toujours de rigueur ?

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