Les Sofas de la République à propos de l’intérim des 40 jours et de la transition : “C’est l’élection du nouveau président de la République qui met fin à l’intérim”

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Dans une déclaration qu’ils nous ont fait parvenir, les sofas de la République, lier la durée de la transition au délai d’organisation des élections des 40 jours, c’est trahir l’esprit de la loi et programmer un vide à la tête de l’Etat. Un vide qui sera hautement préjudiciable au peuple malien. Pour eux, indépendamment de celui qui assure actuellement l’intérim à Koulouba, un président de la République intérimaire ne cède son fauteuil qu’au nouveau président de la République élu. A propos des récents affrontements fratricides entre militaires à Bamako, les sofas appellent à des concertations entre les hommes en uniforme. Lisez plutôt la Déclaration des sofas.

En ce qui concerne la situation politique, Les Sofas de la République, conformément à l’article 24 de la constitution qui dispose:

” Tout citoyen, toute personne habitant le territoire malien a le devoir de respecter en toute circonstance la constitution.” Conscients de ce devoir et constatant avec beaucoup d’inquiétude l’interprétation réductrice de l’article 36, il nous paraît urgent d’attirer l’attention de l’opinion publique sur les violations programmées des dispositions de la constitution de 1992.

En effet, l’article 36 qui organise l’intérim du Président de la République en cas de vacance ou d’empêchement, dispose qu’ “il est procédé à l’élection du nouveau président dans un délai minimum de 21 jours et maximum de 40 jours.”

L’interprétation la plus répandue aujourd’hui, qui consiste à lier la durée de la transition au délai de 40 jours, est une violation de l’esprit de l’article 36, qui traduit deux soucis majeurs.

Le premier souci est l’élection du nouveau président et le retour rapide à la normalité. Le second est relatif au temps et aux moyens de ce retour, autrement dit aux élections devant aboutir à l’investiture d’un nouveau président de la République. C’est donc l’objectif qui détermine la durée et les moyens et non l’inverse. Lier la durée de la transition au délai d’organisation des élections de 40 jours, c’est trahir l’esprit de la loi et programmer un vide à la tête de l’Etat. Un vide qui serait préjudiciable au plus grand nombre.

Les Sofas de la République, légalistes, sans considération de la personne du président par intérim, retiennent de l’interprétation juridique et intellectuelle de l’article 36, trois domaines.

La durée de la transition.

L’article 36, alinéa 1er stipule : “… il est procéder à l’élection du nouveau président élus pour un mandat de 5 ans…” ; de cet alinéa, il ressort très clairement que la durée de la transition est liée à l’entrée en fonction du nouveau président qui met fin à l’intérim et marque le retour à l’ordre normal.

La fonction du président de la République par intérim.

Réduire la fonction du président intérimaire à l’organisation des élections, est mal comprendre l’article 36 qui dit “… les pouvoirs du président sont dévolus au président intérimaire…”

Pendant l’application de l’art 36, les articles 38, 41, 42 et 50 ne s’appliquent pas, ce qui signifie que tous les autres pouvoirs relatifs à la fonction de la présidence sont de facto transférés au président intérimaire en vertu du principe “… tout ce qui n’est pas interdit est permis…”         Le délai d’organisation des élections : 40 jours.

L’alinéa 3 de l’art 36, relatif à l’organisation des élections dans un délai minimum de 21 jours et 40 jours au maximum, traduit le souci du législateur d’un retour rapide à l’ordre normal. Le président intérimaire a l’obligation d’organiser les élections dans le délai légal de 40 jours. Il ressort de cette disposition deux obligations, celle d’organiser les élections et le temps pendant lequel ces élections doivent être organisées. Dans le contexte sécuritaire et politique de notre pays aujourd’hui, la non organisation des élections dans le temps légal n’affecte pas la mission en tant que telle et ne démet pas le missionnaire (Président de la République par intérim) de ses prérogatives. En effet, selon la constitution de 1992 dans son article 33, les élections sont déterminées par la loi (déroulement du scrutin, dépouillement et proclamation des résultats) : il revient donc aux députés, dans le cas présent, d’adopter une loi fixant les nouvelles dates des élections devant être organisées sous la présidence intérimaire de la république exercée par le président de l’assemblée nationale en vertus de l’article 36. Telle est donc la procédure légale prévue par la constitution.

En conséquence les Sofas de la République estiment que les dispositions de l’article 36, qui organisent l’intérim jusqu’à l’élection et l’entrée en fonction du nouveau Président de la République démocratiquement élu, ne souffrent d’aucune ambigüité.

Devant le constat partagé de l’impossibilité matérielle d’organiser les élections dans le délai constitutionnel initialement prévu, les députés doivent, en vertu de leurs pouvoirs et dans le cadre de leurs missions, adopter une loi fixant les nouvelles dates des élections et également renouveler les instances internes de l’Assemblée Nationale pour en assurer le bon fonctionnement pendant toute la durée de la transition. Ce renouvellement des institutions, dont la présidence de l’Assemblée Nationale permettra, dans l’esprit de la constitution, d’éviter un vide institutionnel. Le nouveau Président de l’Assemblée Nationale élu assumera donc l’intérim de la Présidence de la République en vertu de ce même article 36. S’il est vrai que les formations politiques ont été écartées de la gestion directe de la transition, le rôle qu’elles ont à jouer demeure d’une importance capitale. Ainsi, et selon l’article 121 de la constitution qui dispose : “le fondement de tout pouvoir réside dans la constitution.”, les Sofas de la République invitent tous les partis et associations politiques à mettre immédiatement en place un cadre national de concertation et d’échanges, pour que chaque formation apporte ses propositions, afin qu’une solution définitive soit rapidement trouvée, dans l’intérêt supérieur des Maliens en général et de ceux du nord en particulier…

A propos des récents affrontements fratricides entre les bérets rouges et les bérets verts à Bamako, le collectif les Sofas de la République

 

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13 COMMENTAIRES

  1. merci bien les sofas.si la junte s’eternise au pouvoir cè l’enfer pour le pays.avec sanogo comme president on peut dire baye baye pour le nord car personne ne viendra nous aider or on en a besoin.

  2. Or donc, il y a au Mali beaucoup d’hommes intègres qui comprennent la constitution. Alors pourquoi se laisser berner par cet aventurier Sanogo ? Peuple du Mali, lève-toi pour faire barrage à l’imposture de Sanogo !!!

  3. le sofas regroupement d’oportuniste votre chef même qui est rasta bath qui a prit l’argent avec moussa pour quoi il nous pas ça epuis c’est quelqu’un qui ne fait que biché (ras-le-bol)

    • C’est pas lui le chef des Sofas,il est porte parole.
      Merci infiniment les Sofas pour ce travail bien réfléchi.N’ecoutez pas le bla bla de certaines personnes qui n’ont rien à nous donner et qui ce permettre de critiquer le bon travail des gents.
      Vive les Sofos
      Vive le Mali
      Peace and love.Yes I !!!

  4. Merci les Sofas, vous avez dit le droit. Toute entréprise contraire à cet esprit est un coup d’état.

    Vous décortiquez sainement le droit mieux que nos soi disants braves avoacts, Konaté et autres.

    • Lecture limpide et lucide du droit. Je suis d’accord avec COPA SY, toute entreprise contraire à cet esprit est un nouveau coup d’Etat.

  5. Merci les sofa, vous etes des fils dignes du Mali. Tout le monde sait que vous ne supportez aucun regime mais vous dites la vérité.

    Bravo et courage

    VIVE LA PAIX
    VIVE LE MALI
    VIVE L’ARMEE TOUTE ENTIERE

  6. Il n y a pas plus sofa que les militaires. Vous, les flemmards qui bénéficiaient les largesses du régime défunt, acceptez le changement. Car diouconda a la tête de la transition c’est comme ATT au pouvoir.

    • Tu n’as rien compris charlotte. Ce n’est pas une question de personne, mais une question de droit. Si ce débat te dépasse tu te tais, sans stigmatiser tout ce qui ne sont pas de ton avis.

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