Les putschistes entre trois feux

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Cette situation, que rien ne saurait justifier, est condamnable. Votre bi-hebdomadaire préféré, 22 Septembre, ne peut que dire non à un putsch, lequel a été perpétré, non pas contre ATT, mais contre la démocratie malienne. D’autant que le pays s’apprêtait à renouveler les Institutions que sont le Président de la République et l’Assemblée Nationale. Non à ce putsch, parce qu’il porte en lui les trois germes de la partition du pays, de l’isolement du Mali et de la paupérisation de ses citoyens.
C’est pourquoi nous disons que les putschistes sont coincés entre trois feux. Le premier est celui de la sécurité, de la préservation de l’intégrité du territoire. On voit mal comment l’équipe du Capitaine Sanogo pourrait militairement battre le MNLA et ses alliés. C’est vraiment impossible, parce que la junte n’a ni le matériel de guerre ni les ressources financières, encore moins l’audace, pour affronter ceux qui ont déjà réussi à saper le moral et à humilier la troupe.
Le deuxième feu concerne la situation politique, c’est-à-dire le retour à un ordre constitutionnel normal. La nouvelle donne divise les Maliens, des villes et des campagnes, et fragilise le tissu social, avec des antagonismes entre syndicats, associations et partis politiques. Elle perturbera, dans les jours à venir, la quiétude et la paix sociale, avec des manifestations pour et contre les putschistes. La junte militaire ne pourra éviter ce qui se dessine que si elle accepte de retourner dans les casernes, et rapidement. On est aujourd’hui encore loin de ce scénario, puisqu’elle entend désormais organiser des élections dans un délai non encore précisé. Déjà, elle a adopté l’Acte fondamental du CNRDRE, qu’elle considère comme la nouvelle Constitution. C’est dire que les putschistes n’entendent pas lâcher le pouvoir de sitôt, comme le préconise pourtant le Front pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République.
Le troisième feu est celui des condamnations internationales, de la suspension du Mali des instances sous-régionales, régionales et internationales et, surtout, de la suppression des vivres par les organismes financiers. Cette réalité va asphyxier notre économie, provoquer, dans un délai très court, des retards de salaires et des non paiements de bourses, appauvrir davantage les masses laborieuses. Et, quand la pauvreté s’aggrave, nombreux sont les foyers, fragiles ou même solides, qui sont perturbés de diverses manières.
Voici donc les trois feux qui pourraient faire brûler la junte militaire. Et, au-delà, le Mali. Dieu nous en préserve!
Chahana Takiou

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19 COMMENTAIRES

  1. la France par ci, la France par là !!! Toujours à se déresponsabiliser avec des thèses tordues. Le problème n’est pas notre esprit d’analyse mais notre état d’esprit d’opprimé qui abouti à une paranoia belliqueuse. Quand allons nous comprendre,nous les Africains, que notre pire ennemi c’est nous même !!!

  2. A ceux qui le vilipendaient d’avoir réalisé le premier coup d’état ivoirien, le général Guéi répondait qu’en Afrique francophone, aucun coup d’état n’avait de chance de réussir sans l’accréditation et le support logistique de la France. En Côte d’Ivoire, le coup d’état du général Guéi, que la France s’était empressée de condamner, n’était qu’une circonlocution pour l’installation d’Alassane Dramane Ouattara. Bien que le scénario de Paris fût perturbé par les appétences imprévues de Guei puis par l’opiniâtreté exceptionnelle du président Gbagbo, Ouattara fut finalement imposé au Ivoiriens après dix longues années émaillées de moult complots locaux et internationaux.
    Aujourd’hui, la France possède son pantin de prédilection en Côte d’Ivoire et à la CEDEAO. La France peut donc procéder à la reconquête totale de l’Afrique de l’Ouest ainsi qu’au prolongement de son influence en Afrique Anglophone – en séparant le Nigéria de la persuasion américaine et Sud-Africaine – et dans l’Océan indien – en ramenant Kagamé dans le giron hexagonal. Mais avant de procéder à l’installation d’une Françafrique anglophone (par le biais du Nigéria) et océanindienne (par la porte stratégique du Ruanda), il fallait que l’Afrique de l’Ouest fût débarrassée des empêcheurs de tourner en rond de la Françafrique version nouvelle et parfumée au citron de Sarkozy.
    L’un de ces empêcheurs de tourner en rond est le président Amadou Toumani Touré (ATT). A Toumani Touré, la France reproche sa propension à faire trop ami-ami avec les Américains, au point de se croire permis de contrarier certains plans de l’Elysée. Pour Sarkozy, les 170 millions de dollars d’aide que l’Amérique accorde annuellement à ATT ainsi que l’armement militaire qu’il reçoit du pays du président Obama pour la lutte contre le terrorisme d’obédience AQMI ont fait du président malien un inapprivoisable. Les vexations faites à l’Hexagone par le président malien, Sarkozy peut les égrener comme un chapelet: Elles sont, entre autres, le refus d’ATT de permettre à la France d’installer un centre d’écoute dans le Nord du Mali, le refus d’ATT de permettre l’installation d’une base militaire à Sévaré, le refus d’ATT de signer l’accord de réadmission des expulsés maliens en France, l’autorisation de manifestations au Mali condamnant la guerre de la France en Libye, l’hésitation d’ATT, qui a des millions de ses ressortissants en Côte d’Ivoire, à supporter la guerre de la France en Côte d’Ivoire. Les tentatives pour affaiblir le président malien se sont traduites d’abord en cabales journalistiques, qui, au cours de la crise ivoirienne l’accusaient, soit de supporter militairement le président Gbagbo, soit de payer les fonctionnaires du président Gbagbo, soit les deux à la fois. La mayonnaise n’ayant pas pris et les échéances électorales maliennes s’annonçant d’autant moins favorables à la France qu’aucun des candidats en lice pour la présidence malienne n’entendait remettre en cause ces grandes décisions du président ATT, qui d’ailleurs avaient l’approbation de la grande majorité des Maliens, la France, après la chute du plus grand support africain d’ATT, le colonel Kadhafi, ressuscita la rébellion de l’AZAWAD, dont elle équipe secrètement les combattants et loge et nourrit présentement les dirigeants en France et au Burkina Faso.
    Les condamnations du coup d’état malien par Paris, l’UA, la CEDEAO, l’ONU n’auront d’effets que théâtraux. Le but de Sarkozy est atteint. Il s’agit de jeter un pavé dans la mare électorale malienne, d’arrêter le processus de démocratisation en cours, de battre les cartes à nouveau, en prenant soin d’y introduire son joker de la « résolution des crises » de la « transition », du « gouvernements d’union nationale » de l’immobilisme, pour, après de longs mois, voire de longues années, de négociations, installer au Mali une marionnette à l’image de Dramane Ouattara, qui fera ses mille génuflexions à Paris et qui permettra le transport vers l’Hexagone de l’uranium, de l’or, et du probable pétrole maliens. Que le Mali reste uni ou divisé après ce coup d’état, c’est toujours la France qui demeurera gagnante. De de Gaulle à Sarkozy, plus ça change, plus ça reste le même. En vérité!

  3. Je ne comprends pas ceux qu’ils ont dans leur tête ceux qui soutiennent ces militaires.Peut être des excréments à la place de cervelet.
    D’ici deux mois vous allez tous crevé.
    Je prends l’exemple de la cote d’ivoire,Bagbo a fait resistance pendant des années,parce que la ci est un pays riche par rapport au mali,les affaires continuant avec les occidentaux (cacao et autres:choses indispensables en occident).Et c’est Bagbo qui contrôlait ce robinet.
    Au mali qu’est ce qu’on a,plus de la moitié du budget vient des aides internationales,qu’est qu’on vend au mali?rien,pas notre maigre minerais d’or ? vous allez voir dans deux mois et pas plus,combien de familles ont de l’économie pour s’en passer d’un mois de salaire.
    A bon entendeur, salut

  4. Pourquoi ne pas recevoir les Chefs d’Etats de la CEDEAO ? Pourquoi refuser de leur parler, de leur expliquer vos motivations ? Pourquoi les chassés de la sorte ? Avez-vous mesuré la portée de cet acte ?

  5. Idy je t’informe que les civils ont plus souillés le nom mali que les militaires. Moi je préfère souffrir et ne pas être payé que de vendre mon âme en gardant ma dignité.

  6. Enfin un journal consciencieux des dangers que court notre pays. Merci 22 septembre.
    Il faut organiser la résistance à tous les niveaux pour revenir à la démocratie.

  7. j ai honte d’etre Malien,si ces guignols s entêtent a rester au pouvoir dans deux mois il n y aura plus de salaires et les rebelles seront a Bamako
    restez là,a faire le con,a soutenir ces clowns qui n ont rien dans la tête
    qui ne proposent rien de concrets
    on verra dans deux mois

  8. C’est ce que j0ai essayé de vous dire depuis longtemps. Le President de l’UA (Yayi Boni) qui fait parti aussi de la delegation de la CEDEAO, vient de faire savoir qu’ils recevoir la junte à l’aeroport de Bamako. Ils veulent obtenir le depart de la junte sur place sans condition, et s’il echoueait qu’il promi qu’il y aura une intervention et confirmé que cette intervention se fera… La CEDEAO est entrain de nous sauver, les maliens doivent apporter leur soutient. Qu’est ce qu’on a perdre encore, car dans la meme logique, elle garatie l’integrité territorial du pays et se battre au pres de noter armé… Vayou Sanogo, saisi cett occasion et quitte please!!!

  9. je suis d’accord avec le porte parole de la maison blanche”chaque jour de plus que ces militaires passent au pouvoir est un jour de perdu pour qu’ils défendent le mali contre la rébellion et AQMI

  10. Ce qui est souhaitable pour notre pays, c’est quil ne faut pas que la junte suive les aventuriers qui sont en train de faire semblant de les soutenir. Ces gents la ne pouront rien faire pour eux si la communaute internationale les condamne. Ils les meneront en bateau et se desolidariseront d’eux apres avoir obtenu ce qu’ils cherchent. Et ca sera catastrophique pour notre pays. ces gents trouvent l’occasion pour etre au pouvoir et rien de plus. Que dieu aide le Mali.

  11. Chanah le 3e feu aurait dù être celui des voeux des membres de la CEDEAO qui n’excluent pas le recours à la force pour déloger Napoléon Sanogo 😯

  12. Les faits sont tetus,le Mali etait sur une voie sans issue…..chose deniable,vive CNRDRE !!!!

  13. Des militaires qui font honte et ternisent l;image de notre pays.Q u’ils retournrent dans leurs casernes, ou au front. Nous ne voulons pas de militaires je voudrais que les memebres du comite de militaire pour la regression de la democratie et la relegation de l;etat le sache. Partez, degagez

  14. Aucun malien raisonable ne peut justifier son opposition a la proposition de la CEDEAO. Sanogo l a dit, il ne voulait pas faire de coup d’etat. ATT accepte d etre retabli pour demissioner apres, Diocounda accepte de renoncer a sa candidature pour diriger la transition, SANOGO, qui n a aucun merite, en dehors d avoir les armes, doit accepter de retourner dans sa caserne. Le Mali aurait ete grandi par ses fils et fera encore une fois l admiration du monde entier.

  15. Et oui que Dieu protège, ces bandes ne se rendent pas compte de la gravité de la situation. Je me demande s’ils ont une famille pour leurs conseiller.

  16. Que dieu nous protège les maliens ne voie rien aujourd’hui cette situation s’aggrave tous les jours vraiment que dieu préserve notre pays

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