Les non-dits de la résolution de l’Onu sur l’intervention militaire au Mali : A chacun sa guerre !

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« Rassure-toi de bien tenir la tête de ton gibier avant d’appeler les autres à l’aide».

Qu’espéraient donc  les maliens  à l’issue  du vote de la fameuse résolution de l’ONU ? Qu’elle autorise un débarquement immédiat et sans condition de troupes étrangères pour libérer le nord de leur pays ? Heureux les simples d’esprits ! En vérité, les  15 ne pouvaient offrir meilleur cadeau de Noël el  à Bamako !

C’est à l’unanimité que les 15 nations du Conseil de sécurité ont adopté  jeudi dernier  à New York, une résolution proposée par la France autorisant le déploiement d’une force militaire dirigée par des africains pour libérer le Nord du pays occupé par les islamistes et autres mouvements séparatistes. Le texte adopté ne donne cependant de calendrier exact et privilégie les négociations avec les belligérants.

Signalons au passage, que c’est l’une des rares fois qu’une résolution de cette nature est votée à l’unanimité à  New York. Les opposants historiques des pays occidentaux que sont censées être la Chine et la Russie ont ici,  approuvé le choix français. Rappelons qu’elles (la Russie et Chine) se sont opposées à l’adoption d’une telle résolution dans le cas libyen, Syriens et autres. Mais là !

En clair, il n’est pas exagéré de dire que le monde entier a fait l’unanimité dans le cas malien et soutient vivement Bamako.

Par railleurs, une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, faut-il le rappeler,  est un texte ayant une valeur juridique contraignante, contrairement à une résolution de l’Assemblée générale. Elle est consacrée dans le droit international par l’article 25 de la Charte des Nations unies : « Les membres de l’Organisation conviennent d’accepter et d’appliquer les décisions du Conseil de sécurité conformément à la présente Charte », peut-on lire sur le site de l’institution.  

Une résolution (décision) est différente  d’une opération (phase pratique) sous mandat de l’ONU. En clair, l’opération sur le terrain ne constitue qu’une des mesures (il en existe d’autres : les sanctions économiques, le blocus, etc.), pour imposer la paix. L’acte fondamental reste la résolution.

Bref, dans le cas malien, le conseil de sécurité de l’ONU admet la nécessité de l’usage de la force, quand bien même, le projet adopté ait été soumis par la France et non celui de la CEDEAO. Mais l’organisation Internationale privilégie surtout la participation de militaires africains et de la sous-région en particulier. En clair, sans le dire (pas de calendrier, pas de programmation, pas de conditionnalités), elle autorise les africains et le Mali en première ligne, à  faire la guerre.

Une attitude d’autant plus cohérente qu’elle (l’ONU)  reconnait le droit à la légitime défense, en tout cas, dans la situation du Mali  pour avoir déjà condamné et rejeté tous les actes posés par les jihadistes et séparatistes au nord du pays non sans les avoir invité à cesser toute belligérance et inscrit certains sur sa liste noire.

Aussi, elle n’a vu aucun inconvénient la livraison des armes maliennes bloquées dans les différents ports de la sous-région. Elle aurait même encouragé le principe.

Récapitulons : Pour la première fois, le monde entier condamne des assaillants et convient de l’indivisibilité et de la laïcité d’un pays ; pour une des rares fois, la planète toute entière, ou presque, convient de la nécessité d’une guerre pour libérer ce territoire. Et encore pour une des rares fois, les armes  destinées à ce pays sont libérées avec, en toile de fond, l’option de la guerre.

Que faut-il attendre d’autres de la communauté internationale ? Aurait-on, à tout hasard, oublier que le rôle de l’ONU n’est pas de faire la guerre, mais de maintenir la paix ? Elle tentera donc et de manière officielle à privilégier les négociations. Elle ne saurait cependant faire obstacle à la volonté du Mali de mener sa guerre.

Son message est donc, on ne peut plus clair : à chacun sa guerre ! Dans le terroir, l’on dit simplement ceci : « Rassure-toi de bien tenir la tête de ton gibier avant d’appeler les autres à l’aide». Autrement, ils prendront leur temps ou s’en abstiendront. Dans le meilleur des cas, tu serais contraint de partager équitablement la viande avec eux.

B.S. Diarra

Commentaires via Facebook :

14 COMMENTAIRES

  1. Salaam,
    le budget 2013 a été adopté par l’ensemble des députés présents. Le plus curieux, aucune réaction des internautes sur ce budget. C’est comme si tout le monde était d’accord que nous continuons à vivre sous perfusion. Nous sommes déjà en coma budgétaire et voici que nous ajoutons encore à nos souffrances avec un déficit de 50 milliards. Quand l’occident nous dicte notre conduite, il y en a qui parlent d’ingérence. L’occident, c’est bien les Partenaires Techniques et Financiers. Normal que celui qui donne le prix de condiments choisisse le menu du jour, n’est ce pas ?

    Il y a des passages qui méritent pourtant une réflexion:

    1. Budget adopté à l’unanimité par 135 pour, 0 contre, 0 abstention et 0 non votant.
    Cela veut dire que chacun cautionne ce qui va se passer en 2013 en matière de gestion du Mali

    2. … des mesures d’accompagnement seront prises pour des recrutements prévus en 2013 dans certaines catégories de corps d’armes, à savoir 1.750 militaires soit 500 gendarmes et 750 gardes.
    S’agit il d’un total de 1750 à dispatcher ou un total de 3.000 éléments à recruter? Je suis d’accord pour le recrutement mais un renforcement en techniques de guerre et utilisation efficiente des TIC pourrait donner un même nombre. D’autres secteurs comme l’élevage, l’agriculture, l’éducation et la santé ont besoin de personnel de renfort

    3. …Des recrutements, selon le ministre de la défense, qui n’impacteront pas le niveau des charges du personnel du fait des nombreuses désertions survenues dans les camps de nos militaires.
    Cela donne le vertige si les déserteurs sont évalués à au moins 2.000 éléments

    4. Dans le cadre de la reconquête des régions du nord, ce sont 5 000 éléments maliens qui doivent participer aux combats. Le coût des interventions n’est même pas encore correctement évalué. Le montant réel définitivement approuvé est de 20,699 milliards, dont une partie inscrite dans le budget du département et l’autre dans les charges communes.
    Sans commentaire!!!!

    5. Par rapport aux dépenses électorales en 2013, elles sont de l’ordre de 25 milliards de FCFA contre 6,352 milliards de FCFA en 2012.
    Et tout le monde trouve cela normal. C’est vrai que de bonnes élections sont gages de stabilité mais aussi une accessibilité aux denrées de premières nécessité et de l’emploi pour les jeunes

  2. Très bonne analyse avec une conclusion sans équivoque! bravo B.S. Diarra pour avoir contribué à éclairer davantage ceux qui ne font qu’une simple lecture superficielle de la 2085. Car, elle autorise la guerre, mais donne également toute la lattitude au mali et à l’afrique de “faire comme ils veulent et quand ils veulent” pour débarasser le monde des bandits sémant la terreur au nord du Mali.

  3. Je donne un peu de temps a sanogo , afin faut-il des hommes s’il il ya n’a au mali de debarasser ce nullard , crapule pour que le mali puisse progresser .

  4. Dr., vous ne pensez pas j’espère à Sanago et compagnie pour diriger ou être associes dans la direction de líntervention militaire au nord?
    Des “militaires”que n’ont de cesse:
    – de désorganiser l’armée en s’emprenant à d’autres corps,
    – d’opérer des enlèvements de paisibles citoyens,
    – d’enfoncer leur pays dans le chao,en un mot, par leur refus de s’écarter de la chose politique, seule condition posée par la communauté internationale pour accorder son aide au Mali
    ne méritent aucune considération par ce qu’ils nont de patriotique que leur grandes gueule. Il faut que les forces étrangères soient complices des envahisseurs pour l’accepter. Elles ferez mieux de les mettre hors d’état de nuire plutôt sinon les islamistes seront informés en temps réel de leur stragie.

    • Bonsoir,
      Merci, Sassambé, de votre message et de considérer que je pourrai diriger ou être associé à la direction de l’intervention militaire au nord Mali. Ce que vous dites est un grand honneur pour moi: contribuer à sortir le Mali de cette crise.

      Je fais des contributions, si ces dernières peuvent apporter des idées pour ceux qui sont en charge de la direction des opérations pour sortir le Mali de cette crise, c’est très bien.

      je suis ouvert pour participer là où je peux apporter de l’aide pour la sortie rapide de cette crise en particulier sur le management de l’infrastructure de la guerre informationnelle et pour discuter de ces propositions, de leurs mises en œuvre et de leur gestion avec ceux qui sont en charge des opérations et de la direction de l’intervention.

      En cette période critique, tout ce qui peut être fait, par les uns et les autres, pour aider le Mali à sortir durablement de la crise doit être fait.

      Bien cordialement
      Dr ANASSER AG RHISSA
      Expert TIC ET GOUVERNANCE
      E-mail: Webanassane@yahoo.com

  5. BONNE FÊTE DE NOËL ET DE NOUVEL AN 2013 A TOUS: QUE CES FÊTES APPORTENT DE BONNES RÉSOLUTIONS POUR LIBÉRER LE MALI ET POUR INSUFFLER LA RÉCONCILIATION ENTRE FRÈRES ET SŒURS MALIENS.

    EN FRONT UNI ET AIDÉES PAR LES AUTRES (CEDEAO/UA/ONU), LES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ DU MALI DOIVENT ASSURER LA DIRECTION OU LA CODIRECTION DES OPÉRATIONS AU NIVEAU DU MALI

    Les militaires et experts de l’union européenne qui viendront au Mali à partir de janvier 2013, pour aider les forces de défense et sécurité du Mali, seront d’un ULTIME APPORT SUR LE RENFORCEMENT DE CAPACITÉS ET LES CONSEILS.

    AVEC CET APPORT CONSIDÉRABLE, LA GUERRE CONTRE LES TERRORISTES SERA POSSIBLE AU PREMIER SEMESTRE 2013, MAIS UNE SÉRIEUSE PRÉPARATION, POUR CE FAIRE, EST NÉCESSAIRE.

    IL SERAIT IMPORTANT D’INTENSIFIER DÈS MAINTENANT LA GUERRE INFORMATIONNELLE (GUERRE COLLECTIVE, COOPÉRATIVE ET STRATÉGIQUE DE RENSEIGNEMENTS SUR LES TERRORISTES). ELLE EST PLUS PRÉCISE ET PLUS CIBLÉE ET GÉNÈRE MOINS DE DÉGÂTS COLLATÉRAUX.

    Bonjour,
    La réconciliation nationale, la non impunité et la cohésion nationale qui sont indispensables pour résorber durablement la crise au Mali.

    Concernant l’inévitable guerre contre les terroristes, le Mali et ses forces de défense et sécurité doivent jouer un rôle central dans l’élan harmonisé au niveau du Mali et dans les coordinations et harmonisations associées car :

    – l’essentiel de l’opération s’effectuera au Mali,
    – que les forces de défense et sécurité maliennes connaissent mieux le terrain que quiconque et,
    – par devoir, sont plus préoccupées par l’opération pour laver l’affront de l’occupation de leur territoire et pour restaurer l’intégrité territoriale.

    En plus, toute coordination et harmonisation exige des adaptations aux réalités locales (contexte local), que seules les forces du pays concerné connaissent.

    Après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Les autres pourront aider mais l’adaptation au contexte doit être fait localement en liaison avec les autres.

    La coordination de la partie Malienne de l’intervention doit être assurée par les forces de défense et sécurité du Mali avec le concours des autres contingents étrangers.

    Une codirection des opérations au Mali pourra être acceptée surtout concernant les aspects techniques liés aux équipements et moyens techniques (drones, systèmes de renseignements, …) utilisés.

    C’est pour toutes ces raisons que le Mali et ses forces de défense et sécurité doivent jouer un rôle central dans l’élan harmonisé au niveau du Mali et dans les coordinations et harmonisations associées.

    Concernant d’autres zones couvertes par l’intervention et qui ne font pas partie du Mali, le pays auquel appartiennent ces zones assurera aussi la direction ou codirection des opérations.

    Au Mali, pour jouer efficacement ce rôle central dans l’élan harmonisé et dans les coordinations et harmonisations nécessaires, il est indispensable que les forces de défense et sécurité du Mali :

    – soient réconciliées et aient une parfaite cohésion entre elles,
    – aient la confiance, le moral et soient redynamisées en valorisant aussi leurs métiers et leurs salaires,
    – soient bien formées et bien conseillées: les militaires de l’union européenne qui viendront au Mali à partir de janvier 2013, pour aider les forces de défense et sécurité du Mali, seront d’un ultime apport.
    – se synchronisent et travaillent en harmonie avec les autres (CEDEAO/UA/ONU).

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE

    • “….LES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ DU MALI DOIVENT ASSURER LA DIRECTION OU LA CODIRECTION DES OPÉRATIONS AU NIVEAU DU MALI”…..Si jamais la communauté internationale fait cela, c’est aller droit dans le mur. Il convient de manager la susceptibilité des maliens, mais pas au prix de mettre en peril toute l’operation. L’armée malienne n’est pas prete pour co-diriger une telle operation, ce sera de la folie!

      • ……….EN FRONT UNI ET AIDÉES PAR LES AUTRES (CEDEAO/UA/ONU), LES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ DU MALI DOIVENT ASSURER LA DIRECTION OU LA CODIRECTION DES OPÉRATIONS AU NIVEAU DU MALI ………..
        😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆
        …….Ne t’en fais pas VERIDIQUE ….. 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆
        Cela ne relève que du voeux pieux …..
        AG RHISSA nous fait juste une sortie “politique” aujourd’hui … 😉 😉 😉
        Parce que si les gens ( qui en réalité sont déjà sur le terrain bien camouflés et quasi indétectables …ce qui est d’ailleurs l’objet de leur mission première de renseignent)… ont apporté le plus grand soin à rendre leur système de transmission étanche , maillable et démaillable …(système RITA en France ),ce n’est certainement pas pour que les infos sur les opérations risquent de s’évaporer ……. 😉 😉 😉 😉 😉 😉 😉 😉

        Soyons sérieux : Basiquement , quand tu ne sais pas qui est qui …tu ne vas tout de même pas prendre de risques … que tu ne prendras d’ailleurs pas , justement , en sachant qui est qui ! 😆 😆 😆 😆 😆

    • Bonjour,
      Merci, Véridique et Coco, pour vos commentaires.

      Ce n’est pas un vœu pieux, Coco, ni aller dans le mur, Véridique, que de demander aux forces de défense et sécurité du Mali de diriger ou codiriger les opérations car :

      – elles connaissent mieux que quiconque le terrain des opérations et,
      – elles seront plus motivées pour laver l’affront de l’occupation du Nord Mali qui leur a été fait et qui a été fait au Mali tout entier.

      En plus, on a beau être expérimenté et endurant si on opère dans un environnement qu’on ne connait pas et de surcroit désertique avec, dans certains cas, des tourbillons de vent, et des fois sans savoir, Coco, qui est qui et qui est devant, et qu’on est forcé dans certains cas de prendre des risques ou de faire demi-tour, des adaptations et des préparations sérieuses sont indispensables et on peut devenir subitement aveugle, difficile, voire impossible, d’avancer efficacement.

      C’est pourquoi, ce sont ces forces de défense et sécurité du Mali qui doivent être devant et qui doivent piloter ou co-piloter les opérations sur le terrain.

      Sans l’aide de personne, elles devront le faire et aider par les autres, elles devront piloter ou co-piloter les opérations au niveau du Mali.

      IL FAUT JUSTE QU’ELLES SOIENT CONSCIENTISER ET FORMÉES POUR CE FAIRE. D’OU L’INTERET DE L’AIDE QU’APPORTERA LA MISSION EUROPÉENNE QUI ARRIVERA EN JANVIER 2013.

      Nous devons croire en nous, nous unir autour de nos forces de défense et sécurité, leur faire confiance, les motiver et aller ensemble pour la reconquête du Nord.
      Ne les sous-estimons pas et ne sous-estimons pas nos valeurs et notre valeur une fois réunis.

      Sachez que c’est aux Maliens, en comptant sur nous-mêmes et sur nos forces de défense et sécurité, de trouver la solution idoine à la crise Malienne, les autres ne peuvent qu’aider.

      CES DERNIÈRES DOIVENT ÊTRE VALORISÉES ET REDYNAMISÉES POUR ASSURER LEUR TACHE, QUI EST DE LIBÉRER LE PAYS.

      NOUS DEVONS COMPTER SUR ELLES, AVOIR CONFIANCE EN ELLES ET LES RESPONSABILISER.

      AVOIR CONFIANCE EN SOI, EST LA PREMIÈRE DES DÉTERMINATIONS A AVOIR.
      QUAND ON VEUT ET ON SE DONNE LES MOYENS, ON Y ARRIVE.

      NOUS DEVONS COMPTER et NOUS COMPTONS, en premier lieu, sur nos forces de défense et sécurité et sur l’engagement de tous les Maliens et en second lieu sur celui de nos partenaires, régionaux et internationaux, pour une sortie durable de la crise.

      Si tu comptes sur les autres pour te laver, tu risques de ne pas être laver proprement, comme tu le souhaites. Alors, vaut mieux apprendre à se laver seul, les autres aideront du mieux qu’ils pourront à apporter le reste.

      Bien cordialement
      Dr ANASSER AG RHISSA
      Expert TIC et Gouvernance
      E-mail: Webanassane@yahoo.com

  6. l’utilisation de la force legitime(donc la guerre) pour imposer la paix fait aussi partir des prerrogatives de l’ONU.

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