Les institutions en totale insécurité : Pas de garde policière à la résidence de la plupart des ministres

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Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Général Sada Samaké

Que fait l’Etat du Mali pour protéger ses ministres contre d’éventuelles attaques jihadistes ? La question vient en tête aussitôt que l’on songe au climat d’insécurité qui règne au nord, avec des accès de fièvre au centre comme lors des récentes attaques armées enregistrées à Téninkou et Nampala, loin du théâtre de guerre du nord.

Il y a d’autant plus lieu à s’interroger qu’il y a quelques mois seulement, au nord, le ministre de l’Emploi, Mahamane Baby, a échappé de peu à un enlèvement et que le concoi du ministre du Développement Rural, Bocary Tréta, a sauté sur une mine vers Goundam. Ayant cherché à savoir de quoi il retournait, nous avons interrogé plusieurs sources.

 

Un garde du corps

Il ressort de notre enquête que tout ministre à droit à une garde rapprochée composée d’un garde du corps. Pour sa garde rapprochée, est affecté à chaque ministre un élément de la police ou de la garde nationale proposé généralement par le ministre lui-même en raison de ses affinités personnelles avec l’élément en cause. Il arrive que le ministre choisisse un ami, un parent, un voisin ou, tout simplement, qu’il reconduise l’élément qui servait sous son prédécesseur. Ainsi, Kénékéou Barthélémy Togo, actuel ministre  de l’Education Nationale, a reconduit dans ses missions l’agent de police qui servait sous ses prédécesseurs Salikou Sanogo et Jacqueline Togola. L’agent de police reste collé aux basques du ministre toute la journée de travail; une fois que le ministre rejoint sa résidence, l’agent rentre lui aussi chez lui en attendant de retrouver le ministre le lendemain matin.

 

Pas de garde à  domicile

La garde du domicile du ministre n’est réglementée par aucun texte légal. Elle revient au ministre lui-même. Cependant, certains ministres, du fait du caractère stratégique de leur poste, se voient affecter, d’office ou à leur demande, un péloton de la police ou de la garde nationale: c’est notamment le cas des ministres de la Justice, de la Défense et de la Sécurité. D’autres ministres peuvent obtenir d’office une garde à domicile en raison des menaces qui pèsent potentiellement sur eux: c’est, par exemple, le cas de Zahabi Ould Sidi Mohamed, un rebelle repenti devenu minitre  de la Réconciliation Nationale. Il arrive aussi qu’en raison de circonstances exceptionnelles, tous les ministres obtiennent d’office une garde policière de 3 ou 4 éléments à leur résidence: c’était le cas sous la Transition où tout officiel pouvait à tout moment recevoir des visites indésirables et musclées. Mais en temps normal, chaque ministre est responsable de la sécurité de sa propre résidence.

 

Sociétés privées de gardiennage

A cette fin, les ministres ont le plus souvent recours aux services de sociétés privées de gardiennage. “Certes, la police a une force de dissuasion plus grande car elle porte un uniforme officiel et est armée; mais le recours aux sociétés privées de gardiennage a plusieurs avantages: les agents privés ont une conscience professionnelle plus grande; de plus, l’agence privée de sécurité est rémunérée par le ministère, ce qui donne au ministre la possibilité de jongler avec les chiffres ou d’apporter un marché à un proche”, nous confie une source.

De surcroît, certains ministres se gênent de poster à leur porte des éléments de police, de crainte de se voir reprocher un éloignement du peuple.

C’est pourquoi plusieurs ministres, généralement venus du sérail politique, ont refusé la présence de la police à leur résidence.  D’autres ministres craignent qu’une fois chassés de leur poste, la police ne quitte leur résidence, leur attirant, du coup, les moqueries des voisins.

Notons que certains anciens ministres bénéficient d’une protection policière de leur résidence en raison des menaces qui planent sur eux: le plus connu est sans doute Mamadou Namory Traoré. Actuel conseiller à la primature, il avait eu, sous la Transition où il dirigeait le ministère de la Fonction publique, la mauvaise idée de licencier 260 fonctionnaires au motif qu’ils avaient été illégalement recrutés. Bien que sa décision ait été plus tard annulée par la Cour Suprême et fonctionnaires réintégrés, l’ancien ministre ne dort plus que d’un oeil.

Insécurité totale

En définitive, il y a lieu de craindre pour la sécurité de la plupart des ministres maliens. Avec les gardes privés recrutés à leur domicile, ils constituent une proie aisée pour tout jihadiste qui déciderait de frapper un grand coup. Les gardes privés ne sont généralement équipés que d’un uniforme,  d’un bâton et d’un sifflet (pour appeler, en cas ‘urgence, au secours). C’est l’occasion de se demander quelle rançon serait alors demandée à l’Etat malien. D’ailleurs, que font la police et l’armée qui les empêche de se déployer au domicile de tous les ministres ? Le comble, c’est que le directeur de la police a récemment adressé au ministre de la Sécurité un courrier où il suggère d’arrêter le service  des policiers à la résidence de certains ministres. La raison invoquée par monsieur le directeur ? Ne pas gêner les autres activités de la police qui, selon son chef, n’aurait pas d’effectifs suffisants !

Une enquête d’Abdoulaye Guindo

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6 COMMENTAIRES

  1. Ne créons pas de problème là où il n’ y a pas , il faut savoir ce qu’on veut réellement . Comprenez tout simplement que l’urgence se trouve ailleurs .
    N’oublions pas la situation réelle dans lequel nous sommes !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  2. LES MALIENS DISENT TCHOU ILS DISENT TCHA.
    AVEC PLUS DE SÉCURITÉ POUR NOS MINISTRES NOUS MÈNERONT ENCORE A DIRE QUE LES MINISTRES JOUENT A LA PRESTIGE.

    NOUS AVONS DES MINISTRES MODÉRÉS PLUS SOCIABLES ENVERS LE PEUPLE.

  3. Et dire que ce mec est un general a la tête de la securité interieure alors Bamako est devenue un NO MAN’S LAND. La criminalite est sans equivoque dans la capitale, fu jamais vue. Mr. Samaké si vous ne pouvez pas a cause de votre incompetence flagrante degagez simplement. Le Mali ne manque pas d’officiers superieurs qualifiés pour faire le travail a votre place. D’ailleurs vous manquez trop de leadership. Degagez, degagez et faites de l’air pour d’autres car vous êtes juste as si dans ce fauteuil par complaisance, nepotisme, clanissisme etc…

  4. Tout cet article aurait pu se limiter à la derniére phrase.Le ministre a constaté qu’il ne dispose pas d’un éffectif suffisant. Et alors??? ATT n’a t’il pas dit BE BI BA BOLO?
    Alors remplissez convenablement vos missions et il ne vous arrivera rien.
    Sinon han han han. Il y’a le BEGOCHI au MALI.

  5. La police n’à pas d’effectifs pour assurer la sécurité des ministres ? Mais elle bien des effectifs pour raquêter les pauvres usagers et vendre les cartes d’identités et les passeports ! Il faudra que le Ministre de la sécurité ,enfin le Ministre de l’insécurité prenne ses responsablités ,sinon les rébelles viendront jusqu’à à Bamako descendre tous les membres du Gouvernement ,un à un !Un Ministre cube magie qui a fait tous les gouvernements sans jamais réussir à règler quelque problème que ce soit . Un Ministre bidon en fait !

  6. La police n’a pas d’effectifs au point de ne pas assurer une sécurité minimum même de façade à ses ministres…. Si cela est vrai ce pays est complètement foutu….

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