Le premier Hamidou Sissoko, gendarme, ancien directeur de la Sécurité d’Etat, s’occupait de la famille ATT et ses propres business (60 milliards de FCFA pillés de la casse de la BCEAO de Man en Côte d’Ivoire investis au Mali).
Le deuxième, le général Kafougouna Koné, un officier supérieur de l’armée malienne, avait la mainmise sur toute l’administration publique. Son procédé consistait : violation flagrante des textes, expropriation des pauvres de leurs terres par les administrateurs et les maires.
Le troisième Bany Kanté, ex-PDG d’Air Mali, était le chargé d’affaires entre ATT et Mouammar Kadhafi, son mécène (hypothèque des bâtiments administratifs par Kadhafi).
Ainsi ce trio a aidé ATT a bafoué notre démocratie. Ils ont basculé notre pays dans la drogue, l’insécurité et la corruption.
Les hommes et les femmes, qui sont cités, doivent comprendre que ce ne sont pas des attaques personnelles.
Ils sont cités parce qu’ils ont joué un rôle clé dans le système ATT qui s’est caractérisé par :
– la confiscation de la démocratie par un homme et son clan et l’irrespect des règles démocratiques élémentaires, le culte de la personnalité, le système de la pensée unique ;
– la valorisation du mensonge et de la rumeur, l’irresponsabilité et l’impunité comme mode de gestion du pouvoir ;
– l’affaiblissement de l’Etat au profit des individus, l’affairisme, la corruption et la compromission ;
– le régionalisme et la culture de l’informel dans la conduite des affaires publiques.
D’après plusieurs recoupements et à travers plusieurs réseaux, certaines indications précises montraient que le masque n’allait pas tarder à tomber. S’il est vrai qu’en 1991 l’arrivée au pouvoir d’Amadou Toumani Touré était perçue comme une providence, il est aussi vrai aujourd’hui que sa chute redonnera un second souffle à la démocratie malienne.
Le régime corrompu d’ATT avait réussi à corrompre certains syndicats, journalistes, leaders de partis politiques et de l’AEEM qui émargeaient à la présidence de la République, à la Sécurité d’Etat et au ministère de l’Education nationale.
Suite à la déception créée par les leaders politiques, les citoyens se sont abstenus de voter. Cette classe politique qui a préféré la prostitution politique au combat courageux et noble pour la conquête et l’exercice du pouvoir. Nous invitons tous les militaires qui ne sont pas compromis et qui refusent la délation tout en restant des hommes d’honneur, les policiers, gendarmes, douaniers, enseignants, magistrats, opérateurs économiques privés, les exclus, les frustrés, les déçus du système ATT, tous les hommes et femmes compétents, patriotes et incorruptibles à se mobiliser pour l ‘avènement d’un autre Mali.
Par le mauvais choix de ses collaborateurs, le torpillage d’hommes valables, le culte de la personnalité basé sur l’absence de débats politiques et l’unanimisme politique, la banalisation de la corruption, on a vu sous ATT une classe de politiciens affairistes, opportunistes. Le consensus, tant décrié par certains observateurs, était un système de pensée unique, voire un parti unique.
Aujourd’hui ATT paie les frais d’une politique basée sur la fuite en avant : se servir de l’Etat sans être responsable. Du coup, les douze (12) chantiers du général ont été mis aux calendes grecques : l’éducation, la santé, le chômage, la corruption, l’insécurité, l’injustice, la pauvreté, la réforme administrative et institutionnelle, l’investissement et l’impunité, l’insécurité alimentaire et la diplomatie. On a découvert par la suite un ATT infidèle dans ses relations sans envergure d’homme d’Etat. Un homme lige dont le jeu favori est la division.
Certains officiers des forces armées et de sécurité et hommes politiques, peu soucieux du devenir du Mali, ont sacrifié l’espoir de tout un peuple sur l’autel des ambitions personnelles.
ATT en choisissant mal ses hommes de troupes et ses cadres, préparait sa chute. Le Palais de Koulouba a été transformé en une cour des courtisans.
Brin COULIBALY
Le bilan de la Transition
Du 22 au 25 mars 1991, le Mali a connu ce qu’on appellera les journées folles à savoir des affrontements généralisés entre manifestants civils et les forces de l’ordre qui n’hésitaient pas à tirer sur les foules. C’est dans cette atmosphère quasi insurrectionnelle qu’une partie de l’armée entre en scène pour démettre le président Moussa Traoré de ses fonctions et le mettre aux arrêts.
Condamné à mort en 1993 au terme d’un procès jugé exemplaire par tous les observateurs, Moussa Traoré sera gracié par le président Alpha Oumar Konaré puis libéré le 19 mai 2002, après dix ans de détention.
A la tête de ces putschistes, qui reçoivent d’emblée l’onction populaire en qualité de «libérateurs», un certain lieutenant- colonel Amadou Toumani Touré dirige un comité militaire de réconciliation nationale. Ce comité sera par la suite relayé par un Conseil de transition pour le salut du peuple (CTSP), toujours sous la présidence d’Amadou Toumani Touré, désigné par l’opinion par les trois lettres ATT, un surnom définitivement adopté à travers le monde. Pour celui qui avoue n’avoir «jamais été préparé à exercer le métier de président.» C’est un véritable baptême politique.
Le CTSP rétablit les libertés publiques et, de 1991 à 1992, ATT et son Premier ministre Soumana Sako organisent méthodiquement la transition vers la démocratie. L’un des instruments majeurs de cette transition fut la tenue d’une Conférence nationale réunissant toutes les forces vives de la nation, sorte d’états généraux chargés d’établir le bilan politique, économique, social, voire moral du pays.
Le bilan d’Alpha Oumar Konaré
La noyade de la Banque malienne de l’habitat (BHM) dans les eaux troubles des logements sociaux et des opérations douteuses. Projets populistes entrepris par Alpha Oumar Konaré et poursuivis par ATT (Halles de Bamako et logements sociaux, créances impayées des barons de l’Adema) ont causé un déficit d’environ 23 milliards de F CFA.
Le pouvoir d’Alpha Oumar Konaré a été moins mauvais que celui de Moussa Traoré. C’est sous ce régime que le Mali a connu les plus grands détournements jamais égalés, même si c’est sous ce régime que les journalistes : Sambi Touré et Chouaïdou Traoré ont été mis en prison, Cheick Oumar Konaré a été battu. C’est sous Alpha que le Mali a eu des milliardaires fonctionnaires, c’est sous l’Adema d’Alpha que tous les opposants ont été arrêtés, et bien malmenés, y compris Seydou Badian Kouyaté et Almamy Sylla.
C’est sous Alpha qu’on a lancé un mandat d’arrêt international contre Oumar Mariko. C’est avec Alpha que l’on a vu un président démocratique aller seul à l’élection présidentielle. C’est sous Alpha Oumar Konaré que les élections générales de 1997 ont coûté 21 milliards de FCFA. C’est sous Alpha, qu’on a vu sur notre territoire, les écoles des enfants des pauvres, et celles des enfants de riches (écoles communautaires et privées).
C’est sous l’Adema-Pasj et ses partis satellites que notre pays a connu des années blanches, des années cascadées, etc. Aussi sous tous ces gens là, oui, les gens d’Alpha, que la démocratie triomphante, la démocratie authentique a envahi l’administration publique, transportée dans les établissements scolaires comme un torrent, la mauvaise herbe de l’ambition personnelle poussait partout.
Enfin, c’est sous Alpha que la Libye de Mouammar Kadhafi a construit la Cité administrative en gageant le titre foncier jusqu’au remboursement intégral de la somme empruntée. Cela a été rendu possible par le vote du projet de loi portant prêt pour le financement d’une Cité administrative au Mali. Cent quarante quatre (144) députés ont dit oui audit projet de loi en 1997.
Le bilan ATT
Ce fut la perte de l’élan démocratique, la répression et la légitimité des partis rétrogrades, qui se réclament même des gens qui ont crée le bagne de Taoudéni.
Corruption, guerre de succession, politisation extrême de la gestion des affaires publiques provoquée par l’habitude ou la dégradation du pouvoir. ATT a promis le changement, il a fait l’éloge de la restauration. Il a promis l’espoir, mais, ce fut l’étalage de la médiocrité, du régionalisme, des vaniteux, du culte de la personnalité.
Je me demande parfois, si les collaborateurs du pouvoir se rendaient compte que le phénomène de la télécratie pouvait banaliser les actions d’un pouvoir. Je m’explique : tous les jours à la télévision nationale du début à la fin c’est monsieur et madame qui inaugurent, qui dansent, qui reçoivent, ou qui font recevoir, et que tout le monde cite, pour se rassurer un lendemain meilleur.
Aujourd’hui ceux qui se disent partenaires au développement n’ont-ils pas haussé le ton contre les délinquants financiers du régime ATT dans l’affaire du Fonds mondial ?
Le bilan de la délinquance financière est lourd : 48 nouveaux milliardaires, tous issus du régime PDES. Un recrutement en catimini a eu lieu à la Douane en 2010. Il n’a concerné que les neveux, cousins, nièces, cousines du couple présidentiel et alliés. Et récemment au ministère de l’Education (310 agents).
Le hic, est que les nouvelles recrues, au nombre d’une centaine, seraient des gens sans diplômes et d’autres formations. Au mépris des femmes et des hommes formés uniquement pour la douane.
Sous ATT, cinq (5) directeurs de la publication et un professeur de lettres ont séjourné dans les geôles de la prison centrale pour avoir publié des bribes sur la maîtresse du président.
L’affaire BHM a terni l’image du couple présidentiel. Mohamed Saïdi doit plus de 8 milliards à la banque de l’habitat.
La Rédaction