Les Hayades à la touche SE : Sales temps pour les journalistes

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Les hayades, ces frappes sournoises du capitaine Sanogo, semblent continuer de plus bel avec comme geste de détente, la SE. Sales temps pour les journalistes. Eux qui trempent toujours leur plume dans ce qui ne leur regarde pas, incapables de surcroît de tenir leur sale gueule. Les hayades  à la touche SE. Démonstration.

Naguère discret, mais efficace, le service de la Sécurité d’Etat brille aujourd’hui dans la privation des droits de certaines catégories d’hommes : les hommes politiques, les journalistes. En même temps, la SE encourage les militaires dans leur opération de sape de l’autorité de l’Etat. Suffisant pour faire dire à certains que ce service cultive à souhait la politique de deux poids, de deux mesures. Malheureusement, affirment-ils, pas pour la protection de l’Etat, sinon Dioncounda Traoré aurait dû être informé de l’attaque de Konna. Une chose est certaine, la SE suscite de nos jours inquiétudes et interrogations. Et on se demande si elle relève encore du président de la République.

Il est évident du reste que le président peine manifestement à contrôler ce service, qui se livre à des arrestations, des interpellations et à des actes d’intimidation envers la presse et les hommes politiques. Kati a-t-il une mainmise sur la SE ? Les initiés l’admettent volontiers. Ils indiquent comme preuve le fait que les putschistes du 22 mars inspirent toujours la peur.  Aussi, pointent-ils du doigt la propension des militaires de Kati à braver l’autorité publique surtout dans l’affaire des bérets rouges, qui a été tranchée par le Premier ministre. On  remarque que jusqu’à présent, les éléments de la force interarmées sont postés devant le camp para. Mieux, ils ont même effacé l’intitulé «33ème régiment des commandos para».

Enfin, pour les observateurs, les hommes de Kati occupent le terrain politique à Bamako et ne sont pas disposés à y renoncer. On ne peut qu’accorder du crédit à une telle lecture. Dès lors qu’on constate qu’au moment où  le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drain, est à Bamako pour s’entretenir avec le président par intérim, pour qui la SE travaille, cette même SE interpelle Tiébilé Dramé, l’une  des figures de la scène politique malienne. Que dire de l’attaque des bérets rouges qui a eu lieu en février pendant que l’état d’urgence était en vigueur. Dans la même foulée, Dr. Mariko du Sadi est arrêté au motif que son parti a manifesté durant la même période de l’Etat d’urgence.

De fait, depuis le début de la transition, la faiblesse de l’exécutif, des Institutions et d’une partie de la classe politique expliquent le pouvoir de nuisance des ex-putschistes. Des faits renforcés par le manque de fermeté de la Cédéao, de l’Union africaine et des puissances occidentales. Mais est-ce une raison pour que les ex-mutins sèment leur propre loi ?  On comprend aisément que Kati n’est pas satisfait avec la commission de suivi et de réforme de l’armée, qu’il a de la peine à gérer car la compétence n’est généralement pas au bout d’un fusil. Ainsi, apprenons-nous, pour manque de personnes ressources, Sanogo utilise des subalternes pour former les généraux. On est au Mali et celui-là vaut une prime de quatre millions. Un tel acte dénoncé par un militaire dans un journal, vaut l’interpellation de son directeur de publication. Hayade à la touche SE, quand tu nous tiens !

Mais le drame consiste en l’arrestation des journalistes au motif qu’ils ont publié ou analysé tel ou tel événement. Et imaginez-les dans la rue, en cette période d’Etat d’urgence, pour manifester contre leur arrestation. Vous comprendrez alors la force de Kati. Restons clean les gars ! La vérité n’a jamais triomphé ; ceux qui s’y opposent, prennent leur retraite anticipée. Vous serrez là alors pour rendre compte.

Bekaye DEMBELE 

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1 commentaire

  1. Ne vous étonnez pas monsieur le Mali mérite ce qui lui arrive, car personne n’est étranger à cela. Nous y avons tous particpé et oeuvré pour.
    Cela n’arrivera pas même en Gambie.

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