De son passage sur le plateau de l’ORTM le mardi, 10 mai 2022 dans l’émission Malikura Taasira, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, a été très convaincant par rapport à la réalisation des FAMa sur le terrain.
D’entré de jeu, le ministre a rappelé que depuis 1960 des centaines de d’instructeurs sont envoyés sur le territoire malien par la Russie. A ses dires, ”aujourd’hui nous ne faisons que renforcer cette coopération sur la formation et entraînement et l’entretien des engins. Ils ne n’interviennent pas sur le théâtre des opérations. Depuis l’arrivée des instructeurs et des conseillers russes nous avons constaté l’amélioration de la situation sécuritaire du pays, les matériels sont réparés à temps. Avant cette coopération, beaucoup de nos engin s étaient cloués au sol, se réjouit le premier responsable du département de la Défense.
S’agissant du bilan de l’opération Barkhane, il dira que c’est aux autorités de la France de le faire, parce que ce sont eux qui ont décidé de façon unilatérale de retirer les troupes sur le territoire malien. ”C’est à eux de faire le bilan”, a-t-il laissé entendre.
Pour son impacts, après 9 ans d’opération sur le territoire malien, le colonel Camara a été on peut plus clair, ”la situation sécuritaire globale s’est dégradée du Nord vers le Centre et aujourd’hui le Sud du pays est sous le joug des terroristes”.
Quant à la question de savoir un possible affrontement entre Barkhane et FAMa, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants indique que ”nous n’allons pas arriver à ce niveau-là malgré qu’un officier français ait dit cela. Nous avons sensibilisé nos troupes et Inchallah cela n’arrivera pas”.
Par rapport à l’affaire de Gossi où une charnière a été découverte près du Camp de ladite localité juste après le départ de la Force Barkhane, il dira que les enquêtes sont ouvertes. Suite à cette découverte, selon les explications du colonel, certains médias disent que les FAMa ont commis cette tuerie. ”Vu l’état de putréfaction des corps, ce n’est pas les FAMa qui ont fait ce crime”, précise M. Camara.
Parlant des derniers événements de Mourrah, il dira que le peuple africain a eu sa maturité et a compris le jeu des Occidentaux, qui tentent de saboter les efforts des FAMa. ”Nous n’avons pas de morale à recevoir de qui que ce soit. Nous venons des grands empires qui connaissent le droit de l’homme et ce qui est le respect du droit de l’homme. Donc nous comprenons plus le droit de l’homme que ces occidentaux. Personne ne peut aimer le Mali plus que les Malien, donc nous devons faire attention aux fausses informations”, ajoute-t-il.
Par rapport au Burkina et la délégation reçue, il dira que le Mali reste ouverte à toutes les nations. ”Les échanges entre le Mali et la délégation burkinabè ont porté sur l’amélioration de la situation sécuritaire. Aucun pays seul ne peut lutter contre le terrorisme. Les actions pour lutter contre le terrorisme. Et pour la stabilisation de notre pays, nous devons convaincre notre population que le gouvernement reste le meilleur garant de son développement et stabilité”.
La place des forces reconstituées dans la lutte contre le terrorisme : ”Le Mali a une Armée nationale, c’est vrai à un moment, nous avons eu des incompréhensions, mais nous avons un accord et cette Armée est au service du peuple malien”, a souligné le ministre Camara.
Ses perspectives pour notre Armée sont de renforcer la capacité des FAMa, les entrainer et les former, afin d’avoir une Armée plus robuste.
En terminant, il rendu un vibrant hommage aux victimes civiles et militaires tombées sous les balle des ennemis de la paix.
« La situation actuelle du pays n’est aucunement une fatalité, et nous allons nous sortir, qu’Allah nous nous donne la santé pour qu’on puisse assurer la sécurité du Mali”, a-t-il conclu.
Brehima DIALLO
Quatre soldats maliens sont morts dans l’explosion d’un engin explosif à MoptiUn véhicule d’une unité des Forces armées du Mali (FAMa) en patrouille à Djenné a sauté sur un engin explosif improvisé. L’incident qui s’est déroulé ce jeudi 12 mai 2022 aux environs de 8h 54 minutes a fait quatre morts et un blessé selon un communiqué de l’armée malienne. Dans le document, les FAMa présentent leurs condoléances aux compagnons d’armes et familles des victimes et souhaitent prompt rétablissement au blessé. L’armée, dit-elle, continue « ses offensives sur tous les fronts pour venir à bout de ces assaillants qui continuent d’endeuiller des familles sur le sol malien ». Les pertes s’accumulent dans les rangs des forces armées maliennes. Le 24 avril dernier, l’armée avait déjà perdu six soldats dans trois attaques simultanées de groupes « terroristes » contre des camps militaires dans le centre du Mali. Des attaques revendiquées par la Katiba du Macina du prédicateur peul Amadou Koufa, dans un message audio. La Katiba du Macina est subordonnée à Iyad Ag Ghali, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ou Jnim, selon son acronyme anglais, lié à Al-Qaïda. Le 4 mars dernier, c’est le camp de Mondoro, proche de la frontière avec le Burkina Faso, au centre du pays, qui avait été pris pour cible par des groupes jihadistes. L’armée malienne y avait perdu 40 soldats, en plus de 33 blessés, dont 21 graves, et sept « portés disparus » parmi les soldats. L’attaque meurtrière a été revendiquée par le Jnim comme une vengeance au massacre de Dogofry dans la nuit du 1er au 2 mars, où plus de 30 corps de jihadistes présumés avaient été retrouvés brûlés et entassés les uns sur les autres. Malgré les pertes, l’armée malienne a réussi à neutraliser des centaines d’assaillants appartenant à des groupes jihadistes dans ses opérations de sécurisation à l’intérieur du pays. Le 17 avril, les FAMa annoncent avoir tué plusieurs jihadistes dont Samir Al-Bourhan, un cadre jihadiste franco-tunisien du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) au centre du pays à Moura. Toutefois, il faut noter que les attaques se sont multipliées ces derniers mois alors que la France et ses alliés ont annoncé en février dernier, leur départ du Mali, à la suite de vives tensions diplomatiques avec les autorités de la transition. Pays enclavé de l’Afrique de l’Ouest, le Mali tente de sortir de la crise politique depuis le coup d’Etat perpétré par l’armée le 18 août 2020 contre le président Ibrahima Boubacar Keïta, décédé le 16 janvier 2022. Les militaires qui reprochaient au régime d’IBK son inaction face aux attaques jihadistes, se retrouvent à leur tour englués dans une tourmente sécuritaire depuis la prise du pouvoir. Les insurrections indépendantistes de 2012 ont cédé la place ces dernières années à des attaques jihadistes souvent attribuées aux groupes comme Al-Qaida et à l’Etat islamique.
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