Le sort du CNRDRE entre les mains de Blaise Compaoré

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C’est la Salle ‘’Flamboyant’’ du King Fahd Palace de Dakar qui a abrité le sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de la CEDEAO, jeudi dernier, sur les crises au Mali et en Guinée-Bissau. Un sommet sanctionné par un communiqué final, se déclinant en 30 points, dont 15  sur le Mali.

Annoncé comme celui de la seule crise bissau-guinéenne, le sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO, de Dakar, a encore passé en  revue la situation sociopolitique et sécuritaire du Mali. A cette rencontre, le Mali était représentée par une forte délégation, conduite par le président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré, comprenant, le Premier ministre de la transition, Dr Cheick Modibo Diarra et  des membres de son gouvernement. Notamment, le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Dr Sadio Lamine Sow et son homologue de la Communication, porte-parole du gouvernement, Hammadoun Touré.

Enième du genre,  depuis le putsch intervenu au Mali, le 22 mars, ce sommet de la CEDEAO arrivait à point nommé : vingt-quatre heures après la guéguerre entre les bérets rouges et les bérets verts de l’armée malienne. C’est pourquoi, dans son allocution d’ouverture, le président sénégalais, Macky Sall, n’est pas passé par quatre chemins pour éveiller les consciences sur les enjeux de l’heure. Ainsi, il a appelé les acteurs de ces crises à faire preuve de dépassement, en acceptant la voie du dialogue et en faisant un examen de conscience, face aux conséquences désastreuses de cette instabilité pour notre sous-région.

Abondant dans le même sens, le président Alassane OUATTARA, Président en exercice de la CEDEAO, a noté la nécessité de la tenue de cette réunion en raison de la dégradation de la situation politique au Mali et des voltes faces fréquentes de la junte en Guinée-Bissau. « La gravité des évènements au Mali et le rejet de la junte en Guinée Bissau de nos résolutions, ralentissent l’élan de la mise en œuvre de nos résolutions », a-t-il déclaré. Avant d’inviter ses homologues à convenir de mesures urgentes, en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel et de la reprise des processus de transition prévus dans ces deux pays.

Le déclic, venu de Dioncounda Traoré 

La cérémonie d’ouverture de ce sommet a pris fin avec l’allocution de Kadré Désiré OUEDRAOGO, Président de la Commission de la CEDEAO, qui est revenu sur  les recommandations issues du sommet du 26 avril, tenu à Abidjan. Avant de prôner la fermeté dans l’application des résolutions.

D’entrée de jeu, la Conférence a condamné, avec fermeté, les affrontements entre bérets verts et bérets rouges de l’armée malienne, avant de déplorer leur impact négatif sur la vie et la sécurité des populations, traumatisées par le putsch du 22 mars.

C’était donc, dans un climat de fermeté que le sommet de Dakar s’est ouvert. Et tous les ingrédients étaient réunis pour amener l’organisation sous-régionale à mettre en exécution ses menaces, prises lors du précédent sommet extraordinaire  le 26 avril à Abidjan.

Cependant,  l’exposé du président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, puis du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, sur l’évolution de la situation au Mali ont permis de désamorcer la bombe.

Les deux personnalités ont évoqué tous le sens de dialogue et de patriotisme qu’animent tous les acteurs de cette crise.

Ainsi, la Conférence les a encouragés à  poursuivre leurs efforts visant pour, d’une part, renforcer les Institutions Républicaines et, en liaison avec le Médiateur. Et, d’autre part,  faciliter la coopération entre le Gouvernement de transition, du Mali et la CEDEAO.

La junte militaire ménagée !

Faut-il le rappeler, le sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO du 26 avril dernier, tenu dans la capitale ivoirienne, avait invité la junte militaire à regagner les casernes. Ainsi, menace la CEDEAO,  toute action arbitraire et unilatérale commise par ses membres,  les exposeront à des « sanctions individuelles ciblées ».

L’évolution de la situation, comme exposée par le président par intérim, Dioncounda Traoré, a amené la CEDEAO à mettre de l’eau dans son vin. Même si, elle a renouvelé son appel « aux forces armées du Mali à se consacrer aux missions régaliennes de protection de l’intégrité territoriale et des populations », elle a demandé au Médiateur de procéder à la révision du rôle du CNRDRE dans la transition en consultation avec les autorités de transition. Et, dans le respect de l’Accord-cadre, faire des recommandations appropriées à la Conférence.

Pour rappel, à la faveur d’une sortie médiatique, le président du CNRDRE, capitaine Amadou Haya Sanogo avait fustigé  les décisions de la CEDEAO. Notamment, celles relatives à l’envoi d’une force militaire pour sécuriser la transition et la fixation de la durée de la transition à 12 mois, sous l’égide de Dioncounda Traoré. Ces  préoccupations ont été prises en compte par le sommet de Dakar.

En effet, par rapport, à l’envoi d’une force militaire, le communiqué final de la conférence, dispose en son point 13 que : « La Conférence instruit la Commission de préparer la Force en Attente de la CEDEAO (FAC) en vue de son déploiement immédiat dès que les Autorités maliennes en feront la requête ».

S’agissant de la durée de la transition, la conférence a été on ne peut plus claire. Car, il a laissé la latitude  aux autorités de transition d’accélérer l’élaboration de la feuille de route de transition. Avec, à la clé : «  un chronogramme d’actions (dispositions législatives, organisationnelles et opérationnelles) devant conduire à la tenue d’élections présidentielles et à la restauration totale de l’ordre constitutionnel, y compris la mise en place d’un cadre de concertation sur les questions importantes relatives à la mise en œuvre de la transition avec la facilitation du Médiateur ».

Pour de nombreux observateurs, les décisions, issues de ce sommet extraordinaire de la CEDEAO, permettront, à coup sûr, de dissiper les malentendus. Mais aussi, de renvoyer chaque camp, junte militaire comme gouvernement, à ses responsabilités.

Moustapha Diawara

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2 COMMENTAIRES

  1. Bonjour,
    Je me permets de dire que le facilitateur de la crise malienne, le président B.Compaoré, n’a pas été à la hauteur de la tâche. Erreurs sur erreurs, laxisme et complaisance.
    Je pose la question suivante:” quand un putschiste est en face d’un autre putschiste qu’est ce que vous voulez qu’ils parlent”? Il mène ce dossier solitairement. Ce qui est un risque. Cet arrangement d’immunité et le statut de chef d’état à un chef putschiste est sans précédent dans les annales. Il nous a fait accoucher une jurisprudence.
    Il est temps de taper le poing sur la table et renvoyer ces zozo dans leurs casernes.

  2. Mais Dioncounda et Modibo vous ne voyer pas la situation actuel. Sanogo est en train de compter les 40 jours en fin de rendre le Mali en choas. Si vous deux ne vooi pas cas. Laisser la CEDEAO envoyer les militaire pour prendre notre nord pour nous. Vous dormer en paix lorsque les enfants, nos soeurs, meres, freres souffre au nord du Mali.

    IL est temps que ces barbarique acts de Sanogo seche.!

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