Le Mali et le cnrdre dans une impasse : Les avoirs du pays gelés, les villes de Kidal, Bourem, Ansongo et Gao prises par le MNLA

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La décision des Chefs d’Etat de  la CEDEAO de geler les avoirs financiers du Mali et de fermer leurs frontières à notre pays et à la junte pourrait bien être fatale au pays. Profitant de cette situation de confusion totale, les rebelles du MNLA ont pris position dans des villes du Nord-Mali : Kidal, Bourem, Ansongo, Gao…Que faire actuellement  face à cette instabilité grandissante qui règne dans le pays ? Quelle sera la marge de manœuvre du CNRDRE face à ces périls ? Et dans tout cela,  quelle sera la réaction de la population face à la montée des périls ?

Adama Haya Sanogo, qui continue de s’accrocher au pouvoir, s’expose et expose par la même occasion les Maliens à toutes sortes de risques. « Le pouvoir, la mort ou le suicide ». Tel semble être le nouveau slogan de « l’homme de Kati » (le Capitaine Sanogo) et de ses partisans. Pour avoir décliné l’offre de la communauté internationale qui l’invite à quitter pacifiquement le pouvoir, le chef de la junte militaire conduit son clan et le pays tout droit dans le mur, voire vers le chaos car les sanctions des Etats-Unis et de l’Union européenne ne seront pas sans conséquences. La première, et qui est de loin la plus dramatique pour le clan, c’est l’interdiction de voyager. Avec cette interdiction et ce gel des avoirs du pays, les Maliens sont comme « des morts en sursis » qui continuent de soutenir l’irréel et l’insoutenable (l’action de la junte). L’appel réitéré du Capitaine de la junte au dialogue n’est donc pas fortuit, surtout que de source diplomatique, la prochaine étape des sanctions (gel des avoirs et interdiction de voyager) concernera tous les Etats membres des Nations Unies. A défaut d’y être arrêtés, les éventuels voyageurs seront tout simplement refoulés. Il serait donc difficile d’emprunter un vol en direction des autres pays de l’espace, de l’UE et des Etats Unis. Comment en est-on arrivé là ? Ceux qui ont minimisé les sanctions de la CEDEAO) s’étaient peut-être trompés ou ne connaissent pas bien cette institution africaine. Le Mali est certes un pays autonome, mais il ne peut pas vivre sans les autres, surtout en cette ère de  mondialisation. Par ailleurs, les mesures de ce blog sous-régional portent un sérieux coup dur à la vie des Maliens. Le cas est particulièrement délicat dans le secteur des hydrocarbures. Des informations concordantes prédisent une rupture d’approvisionnement en hydrocarbures si les frontières venaient à être fermées. Le pays serait donc plongé dans le « noir » car il n’y aura plus de gasoil pour alimenter les centrales thermiques. Dans les dépôts, on sent déjà l’absence de ce produit. Pour éviter de faire attendre les consommateurs pour rien, de nombreux revendeurs vont fermer leurs magasins. Le carburant et le kérosène souffriraient également de rupture de stock, ce qui promet des jours difficiles pour les automobilistes et motocyclistes.

Si l’embargo est appliqué, les prix vont exploser

Dans les jours à venir, l’inflation galopante, la cherté de la vie et l’embargo que les Chefs d’Etat de la CEDEAO veulent infliger au Mali vont être un grand sujet de débat. Déjà D’ailleurs, bien avant le coup d’Etat, l’inflation était galopante et la situation préoccupante. Sur plusieurs marchés de la capitale, on assistait à une hausse vertigineuse des prix de produits de première nécessité comme le riz, l’huile, la viande de bœuf, le savon et d’autres ingrédients. Depuis le putsch militaire, la situation s’est aggravée et l’on assiste à une inflation vertigineuse sur les prix des produits de grande consommation tels que le riz, l’huile, la pomme de terre et d’autres denrées : c’est le plus grand cauchemar des familles en ce début du mois d’avril. La flambée des prix et l’accélération actuelle de l’inflation sont évidentes, et personne ne peut les nier. Même au niveau macroéconomique, le taux d’inflation se situerait au-dessus de la norme communautaire : il serait de 4.9% avec un niveau de plus de 10% pour les produits alimentaires. Il convient donc d’en analyser les conséquences sur les populations, ses origines et l’apparente impuissance des autorités à l’endiguer.

Des effets sociaux dévastateurs
Cette situation de forte inflation a des effets dévastateurs sur les populations et sur l’économie. Le premier effet, c’est la baisse du pouvoir d’achat pouvant aller jusqu’à l’exclusion de certains ménages. La traduction concrète, c’est la hausse du prix de la « popote » quotidienne : pour une famille de 5 personnes pour 1 jour à Bamako, « le marché »  passera surement à 5 000 FCFA, si rien n’est fait d’ici là. Dans ces conditions, certains repas seront supprimés. C’est ainsi que dans de nombreuses familles, seuls les enfants de moins de 10 ans seront concernés par le petit déjeuner et ont droit aux trois repas par jour : les autres membres de la famille se débrouilleront et se contenteront du seul repas du soir difficilement suffisant.

Les prix montent
L’augmentation de la morbidité et de la mortalité en est une conséquence. La baisse du pouvoir d’achat des citoyens  intervient dans un contexte de crise aiguë. Sur le plan macroéconomique, l’inflation galopante réduit le taux d’intérêt réel et le revenu disponible pour l’épargne, les besoins de consommation absorbant une part croissante des revenus. De même, la dévalorisation induite des actifs financiers se traduit par une forte tendance à la thésaurisation et par une demande croissante d’actifs réels (terrains, bâtiments, or, etc.), réduisant ainsi fortement l’épargne monétaire et financière. Or, dans un pays, sans épargne conséquente, il n’y pas d’investissement pour induire une croissance forte. L’inflation galopante est donc dommageable à la fois pour l’économie entière et pour les agents économiques pris individuellement. Il faut donc la combattre. C’est d’ailleurs un des critères de convergence de l’UEMOA et un objectif central de la politique monétaire des pays de la Zone Franc. Mais pour ce faire, il faut bien en connaître les causes. Si le gel des avoirs financiers est appliqué  par la CEDEAO, l’inflation que connaitra le Mali sera exacerbée par la hausse des prix des produits alimentaires et du coût de l’énergie, la pression de la demande étant atone.

Le peuple appauvri au profit d’une poignée de personnes
Les principales causes de cette hausse des prix des produits importés devront être recherchées au niveau du manque de maîtrise des circuits d’importation (caractérisé par une forte concentration des importations entre les mains de quelques importateurs) et de commercialisation, l’indiscipline des intervenants de la chaîne de distribution, notamment les importateurs, transporteurs, grossistes, commerçants, détaillants… Il y a également les pratiques spéculatives : les plus courageux pourront dicter leur loi à la population, et ils seront donc obligés à leur tour d’augmenter les prix pour récupérer les fonds qu’ils ont engagés.

Où sont donc passés nos défenseurs ?
C’est le lieu de relever l’incompréhensible immobilisme des syndicats et associations de défense des consommateurs (défense du pouvoir d’achat) face à « l’explosion » actuelle des prix. En effet, la dégradation soudaine des conditions de vie des travailleurs et des Maliens en général devrait interpeller ces organisations : en effet leur pression sur la junte au pouvoir peut aider ce dernier à se réveiller : du reste, ces actions font partie de leurs missions. La société civile et les partis politiques devraient également interpeller la junte sur sa responsabilité à  garantir le bien-être des Maliens et veiller à préserver les ressorts de la croissance et de la prospérité du pays. Dans le cas contraire, les dirigeants du CNRDRE auront bien du pain sur la planche avec ces populations maliennes  qui commencent  à douter d’eux face à la progression rapide des rebelles du MNLA vers les villes du Nord-Mali.

Paul N’guessan

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1 commentaire

  1. L’heure est grave, mais l’espoir est permis. Que toutes les personnes qui pensent que ces bandits vont progresser s’apaisent car des dispositions sont prise pour les repousser et même reprendre sous peut nos villes. J’ai eu des informations très crédibles que la contre offensive sera sous peu. Nous avons été trahit à l’interne, ça été une surprise que l’ennemi à profiter, maintenant que l’effet de surprise s’est estomper, nous feront face et : « Si l’ennemi découvre son front
    Au dedans ou au dehors Debout sur les remparts Nous sommes résolus de mourir Pour l’Afrique et pour toi Mali Notre drapeau sera liberté Pour l’Afrique et pour toi Mali Notre combat sera unité O Mali d’aujourd’hui O Mali de demain Les champs fleurissent d’espérance Les cœurs vibrent de confiance »

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