Le général Sanogo aux arrêts : La France se venge de la junte

Ce qui s’est passé la semaine dernière, n’est pas un évènement pour tout observateur averti. Depuis le passage à tabac de l’ancien président par intérim, le professeur Dioncounda Traoré à Koulouba, courant mai 2012, le président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), M. Alassane Dramane Ouattara, avait dit à l’époque, qu’il prendra personnellement ce dossier en main et qu’il ne restera pas impuni. Il ne faut pas aussi oublier que l’ancien président français, M. Nicolas Sarkozy, appelait directement l’ancien général-président malien, ATT, le partenaire de la France.

 

 

 

Les Maliens doivent avoir à l’esprit  pourquoi l’ancien ambassadeur français au Mali, M. Christian Rouyer s’acharnait sur la junte, les pro-putschistes et la presse malienne qui critiquaient les positions françaises sur le dossier du nord Mali. M. Christian Rouyer taxait directement la presse malienne «d’irresponsable».

 

 

 

Certainement qu’il y avait un deal entre les dirigeants français de l’époque et l’ancien président ATT. Ce qui est sûr, ils sont sur la même longueur d’onde concernant la méthode de libération des otages par rançon. Le président ATT se glorifiait aussi d’avoir donné au mouvement national de l’azawad, son récépissé de création.

 

 

Il reconnait aussi qu’après Mouvement national de l’Azawad (MNA), ils ont ajouté la lettre L. Donc, il n’est pas étranger à la création du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui est aussi une conception de son ami M. Nicolas Sarkhozy qui était venu personnellement à Bamako pour remercier Amadou, suite à la libération de l’agent secret français, Pierre Camatte. Avec la fuite du général ATT, les dirigeants français ont tourné le regard sur un de leurs commis, M. Mahamadou Issoufou, le président de la république du Niger.

 

 

 

Amadou Haya Sanogo aux arrêts

Le Front uni pour la démocratie et la République (FDR) et tous ses militants se sont réjouis de l’arrestation du général Amadou Haya Sanogo qui a compromis leurs grands projets du 29 avril 2012. Il y a ceux qui espéraient être présidents, d’autres députés, grands opérateurs économiques avec plusieurs marchés de gré à gré. Nous avons appris qu’il y avait même parmi les journalistes de la presse malienne, un certain nombre de journalistes à qui le président ATT avait promis de leur bâtir des maisons avec clés à la main.

 

 

Nous l’avons dénoncé dans certaines de nos publications de l’année 2012 que les projets de ces gens avaient été compromis avec le coup d’Etat de mars 2012. Ils sont comparables à ce boutiquier «koyra boro» qui en voulait à Amadou Haya Sanogo à mourir parce qu’il devait se rendre à l’investiture du  candidat  flic Modibo Sidibé. Cette investiture devait avoir lieu le 22 mars 2012. Le boutiquier devrait  recevoir une moto.

 

 

Malheureusement, l’investiture a été empêchée par les évènements du 22 mars 2012. Le FDR et ses complices de la communauté internationale ramènent tous les malheurs du Mali au coup d’Etat du 22 mars 2012.Mais, le président IBK a raison de dire lors de sa campagne et avant cela d’ailleurs, il y a eu coup d’Etat au Mali dès que le camp militaire d’Imachach de Tessalit est tombé dans les mains de l’ennemi.

 

 

Mise en dépôt de Sanogo

L’arrestation et la mise en dépôt du général Amadou Haya Sanogo, serait sans nul doute une opportunité qui ouvrira la voie vers la vérité. Si le Front uni pour la démocratie et la République (FDR) se félicite, il doit s’attendre aussi à son procès. Et ses questions doivent avoir des réponses.

 

 

Qu’est ce qui a amené l’Etat de délabrement total de l’armée malienne ces vingt dernières années ? Comment le budget de notre armée est dépensé ? Comment se fait les différents recrutements au sein de notre armée nationale ? Qui a donné ordre à un groupe de bérets rouges  pour attaquer l’ORTM, l’aéroport de Bamako-Sénou, le camp militaire de Kati où était basée la junte ? Pourtant à cette même époque, il y avait un président intérimaire, un premier ministre plein pouvoir et un gouvernement en place ?

 

 

Il faut aussi rendre publique la liste des victimes des bérets rouges parmi les civils et les militaires. Il faut rendre hommage à l’ancien président intérimaire , le président Dioncounda Traoré quand il disait qu’«il y’a des gens qui ne veulent jamais la paix et le bonheur pour notre pays». Il y a des gens qui commencent à remuer la langue pour demander les têtes des généraux Yamoussa Camara, Ibrahim Dahirou Dembélé, Moussa Sinko Coulibaly, Koumaré, Sidi Alassane Touré, du colonel Diamou Keita, pour dire que ceux-ci sont des hommes de la junte.

 

 

Mais, ces gens oublient que tout le Mali était un moment la junte et l’est aujourd’hui. Les différents gouvernements de transition dirigés par le Docteur Cheick Modibo Diarra I et II et de M. Diango Sissoko I et II, étaient tous issus de l’accord cadre signé entre la junte et les représentants de la CEDEAO.  Toutes les personnalités et cadres nommés à cette époque par les deux premiers ministres, le président intérimaire et les ministres émanent de la junte.

Le ministre de la justice, Garde des Sceaux, le Docteur Malick Coulibaly est de la junte ainsi  que  le ministre de la jeunesse et des sports. C’est le ministre Malick  Coulibaly qui avait nommé le procureur général de la cour d’appel de Bamako, M. Daniel A. Tessogué. Le juge Yaya Karembé a été nommé par la junte. Où était-il  avant les évènements du 30 avril 2012 ? Les gouverneurs de région ont été nommés par la junte aussi bien que  les préfets et sous- préfets.

 

 

Les élections présidentielles qui ont consacré la victoire du président IBK ont été organisées par la junte. Donc, le président IBK et son gouvernement, sont aussi de  la junte. Tous les hommes politiques qui avaient rendu visite à la junte à Kati, sont de la junte et certains sont dans le gouvernement Oumar Tatam Ly. Toutes les personnalités qui déclarent avoir été humiliées par la junte, sont comparables au voleur que le Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) avait amputé la main pour vol. Il a été surpris la main dans le sac entrain de voler ici à Bamako et il a été déféré devant le juge.

 

 

 

Le FDR pour des intérêts sordides

Ces personnalités étaient toutes des proches du régime défunt et elles ont défendu leurs intérêts jusqu’au bout en créant le FDR. Ils n’ont pas crée le FDR pour l’intérêt du peuple malien mais pour leurs propres intérêts. Ce sont ces mêmes personnalités qui avaient fabriqué une médaille en or de plusieurs dizaines de millions pour le général ATT. Tout ça pour un troisième mandat ; pour sauvegarder leurs intérêts. Nous demandons si cet or est toujours au musée national du Mali ? Le paradoxe

 

 

Au moment ou  l’université ne fonctionne pas, c’est-à-dire qu’il n’y avait même pas une école véritable, l’Armée sous- équipée et les militaires dans un état de délabrement total que des gens bien malins offre une médaille en or à ATT.

 

 

Ah, le FDR ne doit pas oublier que la quasi-totalité de ses militants sont  épinglés  dans  les différents rapports de la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’Administration (CASCA) et du Bureau du Vérificateur général remis  à IBK. Des questions doivent être posées à leur mentor ATT qui faisait dormir les rapports dans ses tiroirs. C’est lui qui disait qu’il ne va jamais humilier un chef de famille. Oui, un chef de famille qui reste esclave sous sa chaussure doit s’expliquer. Mais un chef de famille épinglé par les différents rapports, n’a pas le droit de lever sa tête. Il a l’épée de Damoclès sur sa tête.

 

 

En tout cas, par une voix autorisée, le ministre de la Réconciliation nationale et du développement des régions du nord, M. Cheick Oumar Diarrah a déclaré que tous les rapports qu’ils ont trouvés ont été  remis à la justice, pour une raison de transparence.

Le président IBK doit avoir en tête, qu’après l’arrestation et la mise sous mandat dépôt du général Sanogo, un journal malien a titré en rappelant au président que ses députés de Kidal élus le 24 novembre sous les couleurs du RPM, son parti politique, sont responsables  de plusieurs dizaines de soldats maliens morts à Tessalit et à Kidal, courant l’année 2012. Le journal a fait une photo du président IBK encadré par ces deux députés de Kidal et de Tin Essako.

 

 

Les Maliens doivent avoir en mémoire que pendant que leurs soldats mouraient au front  comme de petits poulets, ATT et ses partisans du FDR inauguraient le musée des Armées. L’animation était assurée par des cantatrices.

 

 

Si le général Sanogo et ses amis de la junte sont l’objet de crimes de sang, le FDR a à son actif d’avoir commis des crimes économiques. Le bradage des sociétés d’Etat. A l’avènement des «démocrates sincères et patriotes convaincus» en mars 1991, qui constituent le noyau du FDR, n’ont rien trouvé que de brader nos Sociétés et Entreprises d’Etat, fruits d’énormes sacrifices des héros de l’indépendance et ont jeté par la suite dans la rue plusieurs pères de famille sans travail.

 

 

«Soumi la fortune subite» refuse le petit salaire Malien

Un des candidats à l’élection présidentielle avait refusé de travailler au Mali  pour dit-il recevoir le petit salaire malien qui oscillait entre 44.000 FCFA à 60.000 FCFA pour un fonctionnaire de la catégorie A, car la valeur indiciaire tournait autour de 175,… FCFA.

 

Comme il avait la nationalité française, il avait travaillé en tant que citoyen français dans une société d’Etat malienne  fondée par les patriotes de l’indépendance et il touchait un salaire élevé parce qu’il est français.

 

 

Maintenant, il vient se présenter aux élections présidentielles sous la nationalité malienne. Comment un homme qui refuse de travailler pour son pays en tant que malien, un pays  à qui, il doit tout. Soumi voulait  gagner les suffrages de ses fils parce qu’il  est immensément riche. Ce sont eux qui ont construit des villas jusque dans le lit du fleuve Niger et maintenant, ils cherchent à diriger le Mali, pour le dépouiller davantage.

 

 

L’histoire a donné raison à leur mentor ATT quand il avait introduit dans ses différentes reformes, que pour être candidat à l’élection présidentielle du Mali, il ne faut pas s’attribuer une autre nationalité que celle du Mali. Comment, un homme peut s’attribuer, une, deux ou trois nationalités différentes ? Quelle hypocrisie ! Hommage à notre compatriote, le Malinké Salif Keita dit Domingo qui avait refusé de se naturaliser français. Cela ne l’a pas empêché d’avoir son nom sur un stade français.

 

 

Le Front uni pour la démocratie et la République (FDR) doit répondre aussi sur sa gestion, surtout celle de notre Armée et de notre fonction publique. Comment notre grande Armée nationale est tombée comme un fruit mûr alors qu’elle est issue d’un peuple guerrier : le peuple soudanais. Les français le savent de l’Almamy Dramé en passant par l’Almamy Samory Touré, Babemba Traoré et autres. Le FDR doit aussi répondre sur sa gestion de la fonction publique malienne. Les recrutements effectués par ses différents ministres sans passer par la voie du concours.

 

Et d’un journal pas très objectif

Un journal malien qui roule pour ATT et qui était subventionné par lui quand il était là, n’a rien trouvé à dire «ATT s’est réjoui de l’arrestation de Sanogo jusque dans son lieu de séjour». Mais, ce journal oublie que Moussa Traoré aussi s’est  réjoui de la fuite d’ATT.

 

Quelle honte ! Le président Modibo est mort en prison, Moussa Traoré a été jugé et condamné ici au Mali. ATT se cache et après, il prend la tangente. Mais, ce que ses partisans ignorent, incha Allah, ATT répondra de ses actes devant les juridictions maliennes. Il n’est pas au-dessus de la loi comme les autres ne le  sont pas aussi au-dessus de la loi. C’est une question de jours, voir de mois, incha Allah.

 

 

La junte n’a pas fait moins que le CMLN : En novembre 1968, le CMLN avait fait des crimes de sang et des crimes économiques. Abdoul Karim Camara dit Cabral a été torturé au camp para et à présent ses parents n’ont pas eu droit de voir son corps, ni  de connaitre son lieu d’enterrement. Où était donc passés les hommes de Droit ?

 

 

Le président Modibo Keita et ses compagnons ont été gardés en détention sans jugement pendant plusieurs années. Leur tort, c’est de proclamer solennellement l’indépendance de la république du Mali dont le FDR se dit fier aujourd’hui. Où est donc passée  la justice? Alors qu’en France et ailleurs en Europe on continue de débusquer tous les anciens nazis pour les juger. L’exemple de Claus Barbi est là. Il a été rattrapé jusqu’en Amérique Latine et jugé en France en 1986.

 

 

L’erreur de la junte

La grande erreur de la junte, c’est la disparition des hommes qui ont été présentés à la télé malienne et ceux qui ont été enlevés chez eux. Mais, il n’y a pas de guerre propre. La pédagogie du militaire est simple. Soit, on est  avec ou on est contre. C’est la règle du pour et du contre (ami et ennemi).

 

 

Dans la bataille de Konna, beaucoup de gens ont payé les frais, uniquement parce qu’ils portaient des habits islamiques, ou bien ils ont une grande barbe et ils se sont trouvés au mauvais moment et au mauvais endroit. Rien ne justifie de tuer quelqu’un que tu soupçonnes mais tu l’as pris et il est dans tes mains au sein de quatre murs bien gardés.

Mais, il ne faut pas oublier une citation célèbre d’un brillant officier et ancien président, Michel Micomboré : «Quand un chef d’Etat est menacé, il agit comme un fauve». Où sont les prisonniers des bérets rouges ? On peut tuer un homme sans l’humilier. Mais, il faut se demander que depuis la période sombre du CMLN, est ce que les maliens n’ont pas cultivé une culture de l’humiliation.

 

 

Les Maliens ont en mémoire l’arrestation des lieutenants-colonels Tiécoro Bagayogo et Kissima Doukara, arrêtés le 28 février 1978, attachés, ligotés et photographiés dans le journal «Soundjata».Ils ont en mémoire, des photos et ardoises au coup de tous ceux qui étaient impliqués dans les évènements du 28 février 1978. Les chefs d’orchestre sont là, vivants parmi nous : Moussa Traoré et Youssouf Traoré.

 

 

Cette guerre qui se déroule sur notre territoire n’est rien qu’une guerre de couleur  et de religion comme prétexte. La majorité des pays arabes de la région et du Proche- Orient sont avec les têtes de proue de cette rébellion. Les noirs qui sont dedans, n’ont rien compris ou bien parce qu’ils tirent des dividendes.

 

La Rédaction

 

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