Le comité chargé de réformer l’armée malienne, qui a été dirigé par Amadou Sanogo, le chef des auteurs du putsch du 22 mars 2012 au Mali, a été dissous vendredi, selon un communiqué du gouvernement malien, qui a également nommé un nouveau patron des forces armées.
Le Conseil des ministres tenu vendredi sous la présidence du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta « a adopté un projet d’ordonnance » qui abroge une loi prise le 12 juillet et créant « le comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité », a affirmé le gouvernement dans un communiqué reçu samedi par l’AFP.
Amadou Sanogo, qui était un capitaine peu connu jusqu’au putsch de mars 2012 ayant plongé le Mali dans la crise, avait été nommé président de ce comité militaire de réforme par un décret daté du 8 août 2012, puis installé en grandes pompes dans ses fonctions en février 2013.
Sa nomination avait ensuite été annulée le 28 août dernier, sans explication officielle, deux semaines après sa promotion du grade de capitaine à celui de général de corps d’armée par les autorités de transition installées en avril 2012, après le putsch.
L’annulation de sa nomination et sa promotion ont été décidées avant l’investiture d’Ibrahim Boubacar Keïta. Elu président le 11 août, M. Keïta a prêté serment le 4 septembre.
La loi ayant créé le Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité » précisait que sa mission « prenait fin « avec la transition politique », et « après l’élection du président de la République et son installation dans ses fonctions, il est apparu nécessaire de mettre fin à la mission » de cette structure, a expliqué le gouvernement.
Le Conseil des ministres a également nommé un nouveau chef d’état-major général des armées, le général de division Mahamane Touré, qui remplace le général Ibrahim Dahirou Dembélé.
Le communiqué ne précise pas les raisons de ce changement à la tête de l’armée, et aucun commentaire n’a pu être obtenu des autorités sur le sujet.
Jusqu’à sa nomination, le général Touré était directeur général de l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye de Bamako, un centre de formation dédié aux opérations de soutien à la paix, a indiqué à l’AFP un responsable militaire.
Le nouveau patron de l’armée a notamment dirigé dans les années 1990 une unité de lutte contre la fraude douanière et les douanes maliennes, avant d’occuper des postes de responsabilités entre la fin des années 1990 et la première moitié des années 2000 au ministère de la Défense.
Il a aussi travaillé de 2006 à 2012 à Abuja au siège de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont il a été le commissaire chargé des Affaires politiques, de la Paix et de la Sécurité