Le capitaine Sanogo : le Dadis malien ?

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Depuis le jeudi 22 mars 2012, beaucoup de choses ont changé au Mali. L’acte symbolique de ce chambardement, c’est bien l’émergence d’une junte militaire en lieu et place du pouvoir constitutionnel qui était incarné par le président Amadou Toumani Touré. A la tête de cette junte, s’affirme progressivement un homme, le capitaine Amadou Haya Sanogo. Un jeune capitaine qui, à plusieurs égards, ne manque pas de rappeler un autre capitaine qui, dans des circonstances quasi similaires, s’était imposé au devant de l’actualité en Guinée il y a un peu plus de trois ans. Il s’agit du capitaine Moussa Dadis Camara qui, à la tête du fameux CNDD, avait succédé au général Lansana Conté, mort le 22 décembre 2008.

En plus de leur jeunesse et de leur inexpérience, les deux hommes partagent également beaucoup d’autres choses dont le fait de n’être pas suffisamment connus au sein même de leurs armées respectives. Mais au-delà des hommes, les coups d’Etat qu’ils ont fomentés ont des points communs. Ce qui, pour les Maliens, n’est peut-être pas une bonne nouvelle.

Excepté le fait que Sanogo a un teint plus foncé que Dadis, les deux chefs de junte ont beaucoup de traits de ressemblance.
C’est ainsi que, comme les Guinéens il y a plus de trois ans, les Maliens ont regardé avec une certaine curiosité les premières images montrant le capitaine Amadou Haya Sanogo. Parce que comme Dadis, le chef du Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE), n’est pas particulièrement connu de ses compatriotes. Situation d’autant plus compréhensible que le nouvel homme fort n’avait pas exercé de hautes fonctions dans la hiérarchie de l’armée malienne. Sa jeunesse et son grade ne l’y autorisaient peut-être pas. Ou peut-être que le népotisme dont on parle aujourd’hui l’en a empêché.
Toutes choses qui se manifestent à l’agitation et la spontanéité qui caractérisent ses premières déclarations. On sent tout de suite qu’on n’a pas affaire à quelqu’un qui était préparé à l’exercice de la mission qui est, de fait, la sienne. Motivé et se voulant bien intentionné, le capitaine Sanogo est là aussi sur les traces de son prédécesseur guinéen. Il se veut sincère. Un terme qui était particulièrement cher au capitaine Dadis.
Quant à ses premières intentions, le capitaine Sanogo indique qu’il n’est pas dans le désir de son équipe de « s’éterniser au pouvoir ». Cette promesse pourrait faire sourire plus d’un. Parce qu’au temps de la gloire à la tête du CNDD, le capitaine Dadis n’avait pas dit moins. Mais dans le cas guinéen, le chef de la junte s’était tout de même montré un peu plus précis quant au délai au bout duquel il rendrait le pouvoir. A cela s’ajoutent la dimension un peu vague des motivations du coup d’Etat et de la mission du CNRDRE, telles qu’elles ont été énoncées par le capitaine Sanogo.
Au-delà de ces quelques points identiques chez les deux chefs de junte, les observateurs notent certaines attitudes chez le CNRDRE qui font penser au CNDD. Il s’agit, notamment des scènes de pillage qui traduisent le caractère relatif de l’autorité de la nouvelle junte sur l’ensemble de l’armée malienne. Autant Dadis avait une voix de stentor avec des colères légendaires, autant Sanogo avec sa voix éraillée, peine à s’exprimer et inspire pitié !…
Il y a également le fait qu’à l’intérieur du pays, les putschistes sont perçus à la fois comme des héros et des sauveurs, alors qu’à l’extérieur les condamnations les plus fermes pleuvent les unes après les autres. Mais il faudra tout de même faire remarquer qu’à la différence du CNDD d’il y a quelques années, le CNRDRE suscite une certaine hostilité de la part des grandes forces politiques du pays. Les partis politiques, les associations et autres syndicats exigent son départ immédiat et sans condition!
Une attitude qui pourrait s’expliquer par la mésaventure qu’avait eue le capitaine Dadis et dans laquelle, il a failli entrainer la Guinée, alors même qu’il avait été applaudi des deux mains par les forces politiques et sociales guinéennes à son avènement. Décidément, le  passé peut servir à quelque chose !

Clarisse Njikam

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11 COMMENTAIRES

  1. il n’incarne meme pas la sagesse, il a profité de la situation un opportuniste. on ne veut pas un militaire dans ce pays comme president.

  2. ???????????????????NORD??????TOUAREG??????????NORD???????????????????????
    je ne comprend plus rien,meme les militaires parlent moins du NORD,.qu’est ce qui ce passe? le vrai probleme n’etait pas le NORD du Mali? meme dans les discutions ici le NORD disparait petit a petit,je ne comprend plus?
    on voit la verite qui sort petit a petit.

  3. il a effectivement tout de Dadis: une petite taille (source de nombreux complexes), l’inculture (écoutez le quand il parle), l’irresponsabilité matérialisée par ce coup de force à un moment inopportun, la politique de l’autruche,les contradictions ahurissantes, l’improvisation au jour le jour,des acolytes grace auxquels nous saisissons aujourd’hui tout le sens du mot “médiocre”… mon DIEU! quelle dure épreuve pour ce beau et grand pays!

  4. SANOGO n’a rien de commun avec Dadis et nous le soutenons, le Mali était devenu la vache laitière de ATT et de son clan.

  5. je ne dirai pas le contraire mais à un mois des élections le coup d’etat parrait comme une grand retard deja vous n’êtes pas sans savoir de la declaration de la CEDEAO alors prions pour le Mali ce n’est ni X ni Y mais c’est le Mali pour le Mali et toujours le Mali

  6. J’espere que le capitaine fera preuve d’intelligence plus que beaucoup de gents le pensent. Car plus il dure, plus il s’expose a un sort desastreux. Je pense qu’il comprenne que tous les opportunistes qui lui disent le contraire lui laisseront tomber a la premiere occasion comme beaucoup l’ont fait a ATT. Malheureusement la nature humaine sinon la nature du malien est ainsi. Pour trouver quelque chose a bouffer ils te jureront sur leurs fidelites. Mais quand ca se chamboule tu te vera tout seul. Alors Mr Sanogo, il faut chercher un moyen de sortir grand avant qu’il ne soit tard. Dans tous les cas on est en train de te mener vers l’impasse, et tu risque d’y arriver tout seul.

  7. Vive le Capitaine Sanogo.Ne te decourage jamais. On sait que tu n’ai pas la pour rester. Si c’est le cas tu n’es pas la bienvenue

  8. Si c’est Dadis … alors c’est bien – ou il degage maintenant ou le fera degager de force. Je ne crois pas qu’il comprenne suffisammnet qu’avec les sanctions qui pleuvent de partout, il ne pourra pas faire face a la rebellion et il ne pourra meme pas payer les fonctionnaires.

  9. IL n’y a rien de bien chez cet homme, il incarne la mediocrité, irreflechi. Il vaut mieux qu’il s’en aille sans attendre une journée encore.

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