L’arrestation du général Sanogo : Une victoire pour IBK ?

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IBK_93« Nul n’est au dessus de la loi », a toujours dit le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita après son investiture. Il vient donc de joindre l’acte à la parole, prouvant du même coup sa rigueur, son autorité et sa suprématie, pour le moment. Le général de corps d’armée, Amadou Haya Sanogo, propulsé à ce grade exceptionnel, est écroué depuis le mercredi 27 novembre 2013.

 

Le président IBK est entrain de regagner la confiance de ses concitoyens, en leur prouvant que le Mali est un Etat de Droit.

 

 

L’évènement le plus attendu par le citoyen lambda malien était le sort  réservé au Capitaine Amadou Haya Sanogo,  l’auteur  du coup d’Etat du 22 mars 2012, bombardé au grade de général de corps d’armée quatre étoiles, devenant l’officier général le plus gradé de l’armée malienne. Ce  jeune capitaine de l’armée malienne n’était pas connu par le grand public avant l’incident malheureux du coup d’Etat.

 

 

Lui et ses alliés mécontents de la gestion de la crise du nord du Mali avaient décidé de mettre un terme au régime d’ATT, autrement dit, de déposer le président démocratiquement élu à travers une mutinerie, qui s’est soldée par un coup d’Etat militaire. Après son Installation dans un QG fortifié du Camp, Soundiata Keita de Kati, les évènements se sont succédé au sommet de l’Etat malien. La chaîne de commandement était rompue dans l’armée, ce qui a favorisé l’occupation des trois régions du nord et une partie de la région de Mopti (Gao, Tombouctou, Kidal) par les djihadistes, les terroristes et autres rebelles narcotrafiquants. L’aventure du capitaine Sanogo s’est accélérée avec le  contrecoup des bérets rouges, (33ème régiment des commandos parachutistes de Djicoroni) du 30 avril 2012 au 1er mai 2012. C’est à la suite de ce contrecoup qu’on a reproché à l’ex patron du CNRDRE, des infractions et autres crimes tels que les séquestrations, les assassinats, enlèvements, disparitions et tortures de plusieurs bérets rouges.

 

Du 30 septembre au 1er octobre 2013, une seconde mutinerie a éclaté au Camp Soundiata Keita de Kati, le quartier général de l’ex-putschiste pour des histoires de grade entre le général Sanogo et ses anciens alliés du Comité National du Redressement pour la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE). Elle a occasionné la mort de plusieurs militaires dont son chef de poste, le Lieutenant Dramane Sissoko  (paix à  leur âme). Il faut préciser que depuis que le corps du Lieutenant Dramane Sissoko a été retrouvé à l’Hôpital de Kati, ni le gouvernement, ni les militaires ne se sont rendus dans la famille du regretté disparu pour présenter leurs  condoléances.

 

 

Cette mutinerie a provoqué un divorce définitif entre anciens alliés du CNRDRE dont certains, comme le capitaine Amadou Konaré, ont été arrêtés alors que d’autres, le colonel Youssouf Traoré en particulier, demeurent introuvables. Le général Sanogo, lui, emménage à Bamako à la Base aérienne ‘’B’’ contigüe au CICB, non loin de la résidence de l’ancien  président par intérim, le professeur Dioncounda Traoré.

 

 

Le général Sanogo devient seul et l’étau se resserre autour de lui. Le Juge d’instruction, Yaya Karembé, au pôle économique et financier du  tribunal de première instance de la Commune III du district de Bamako chargé du dossier, le convoque à maintes reprises pour comparaître. Il refusera d’obtempérer aux convocations du juge d’instruction. Face au niet du général Sanogo de répondre aux convocations de la justice, le mercredi 27 novembre 2013, une unité de l’armée se rendit au domicile du général pour procéder à son interpellation et le conduire à l’audition chez le juge Karembé.

 

 

Mais les choses se compliqueront d’avantage pour l’ex patron du CNRDRE, car ce juge d’instruction en charge du dossier, dont le fils avait été agressé la veille par des hommes armés,  a décerné un mandat de dépôt contre le général Sanogo qu’il inculpe pour enlèvements et complicité. Le général avait été arrêté manu militari dans sa résidence à la Base B et conduit sans résistance de sa garde rapprochée.

 

 

Pour ce faire, tous les alentours de la résidence de l’ex patron étaient  surveillés par des hommes en uniforme lourdement  armés. A l’entrée principale du centre international de conférence de Bamako (CICB) un pickup 4/4 barrait le passage au niveau de l’échangeur du monument de la paix en passant par le mémorial Modibo Keita, personne n’avait  accès à ces endroits. Soudain un homme habillé en costume noir, en Mercédès 190 avec un talky-walky en main, un sac au dos et des écouteurs aux oreilles apparut à l’entrée du CICB, s’identifiant comme l’un des gardes rapprochés du général. Il a été stoppé par les militaires. Après quelques minutes d’échanges, le bonhomme a finalement compris que c’était peine perdue. Après un appel par téléphone, il n’obtint pas non plus gain de cause. Même le Premier Ministre Oumar Tatam Ly, Chef du Gouvernement a dû se patienter pendant quelques dizaines de minutes avant de pouvoir d’emprunter le chemin de la primature.

 

Un atelier avait été suspendu en cette matinée au CICB, pour raison de sécurité. Dans l’enceinte du CICB, des pickups 4/4 de militaires maliens lourdement armés faisaient la ronde. Personne n’y avait plus accès sans ordre formel.

C’est suite à cela que le général Sanogo fut arrêté. Il convient  de rappeler que l’opération a commencé aux environs de 9heures et a pris fin vers 11heures. Cette opération s’est passée sans violence et sans aucun coup de feu, selon des sources militaires.

 

 

Cette arrestation du général Sanogo est une première victoire de la justice dans la manifestation de la vérité des militaires disparus.

 

 

Ce mercredi sera longtemps gravé dans les mémoires du personnel du CICB et ses usagers.

 

Bally Salif Sissoko

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4 COMMENTAIRES

  1. C’est quand même curieux que ce gouvernement soit devenu EPRIS DE JUSTICE en à peine 2 ou 3 jours, juste APRES la déclaration publique de HRW et de la CPI!

    Parce qu’avant ça, ils avaient pourtant Sanogo et ses sbires SOUS LA MAIN, ils pouvaient les arrêter et les interroger comme ils voulaient quand ils voulaient, mais ils n’avaient été « frappés par cet amour subit de la justice »!… 😆 😆 😆 😆

    Certaines vocations viennent tard, et sont aussi subites que des coups de foudre en amour ou des révélations mystiques! 😆 😆

    Boubeye et ibk cajoleaient et dorlotaient Sanogo, quand soudain un matin, ils ont compris au réveil qu’il avait « peut-être trempé » dans ces disparitions dont TOUT LE PAYS parle pourtant depuis ……avril 2012! 😆

    Mieux vaut tard que jamais! Et FELICITATIONS pour votre sens de la justice spontané et votre “fermeté”! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

  2. Que ça soit sanogo, les bérets rouges fautifs de soulèvement et exaction, des bandits et criminelles du nord méritent d’aller tous en prison. Nous avons vu à la télé toutes sortes de crimes par des bandits armés au nord du Mali. Il ya pas plus preuves que des images vu à la télé à travers le monde; ah j’ai oublié parce que c’est des touarègues peau blanche et sanogo est noire. Un crime est un crime, s’il ya une justice dans ce pays pourquoi sanctionner les uns et pas les autres?

  3. Décidément le cancre capitaine aura joué jusqu’au bout son rôle de plus grand diviseur commun du Mali.

    Plus que l’Aqmi et le Mnla réunis, le général coton fibre de la soldatesque ivrogne de Kati divise son peuple à tour de bras comme une machine futuriste.

    1. D’abord en 2012 et le mois de mars, il divisa les maliens (partis politiques, société civile, jeunesse et armée) en pro et anti junte au moment où le pays avait besoin d’unité pour affronter les envahisseurs déchaînés dans son septentrion.

    Je suis personnellement monté au créneau de la toile, pour défendre la république et la démocratie et démontrer à maintes reprises que la gestion catastrophique d’ATT ne justifiait en aucun cas un coup d’état dans un pays démocratique dont la constitution interdit les prises de pouvoir par la force.

    J’ai pris une position de droit car le juridique est à l’origine de la naissance de l’État et c’est le juridique qui est l’essence du pouvoir et de sa conquête dans un pays et non pas l’anarchie.

    Une nation ne peut donc ignorer le droit sauf à s’aventurer dangereusement dans la l’anarchie et la confusion.

    Tous ceux qui ont vu le cafouillage de la triumvirat Sanogo, Cheick Modibo Diarra et Dioncounda à la tête de l’État malien auront compris cette anarchie et cette confusion au Mali en 2012 qui a été la cause principale de la mise sous tutelle, de fait de, notre pays par la Cedeao et la communauté internationale car nous étions incapables de nous gérer nous mêmes.

    2. Ensuite il a divisé le Mali en pro et anti intervention militaire étrangère dans le pays pendant 9 mois avant que la deuxième déroute de l’armée malienne intervenue à Konna en janvier 2013 ne donne totalement raison au pro interventionnisme militaire étranger de sauver le pays en dernières minutes.

    Mais chaque chose a son revers de la médaille, car ceux qui interviennent pour nous sauver ne le font certainement pas gratuitement. Mais ce n’est pas là la question.
    La question est comment on s’est laissé tomber aussi bas pour être obligé de tendre la main à la France quand Iyad allait prendre Sevaré et Mopti?

    Donc par ricochet Sanogo divise les maliens en pro et anti présence française et internationale au Mali.

    Au delà de la division il a fragilisé ce pays face à un autre groupe de voyous armés du nord appelé Mnla qui nargue ce pays car justement divisé au sud et vulnérable car incapable d’avoir une ligne de conduite cohérente et claire face à ses ennemis.

    De ce fait Sanogo mine la coopération malienne car sa faculté de diviser le pays influe sur le comportement des partenaires maliens dans la gestion de la crise malienne car ils n’ont plus pour exigeance le respect du peuple malien mais mettent désormais en avant leur seule perception d’une crise très souvent basée sur les conclusions de pseudos experts étrangers qui ne connaissent en réalité rien au Mali et qui ne font qu’à leur tête sans jamais rien demander aux maliens.

    3. En troisième position il divise les maliens en pro et anti application stricte de la loi.

    Dans un pays moderne il est inimaginable de voir des individus défendre un criminel avéré (exactions, sévices, tortures, disparitions, meurtres… en séries et souvent filmés et mis sur you tube à la disposition de tout le monde).

    Mais dans le Mali divisé, on trouve des marcheurs de la criminalité qui prônent ouvertement l’impunité à quelqu’un qui pour avoir un “statut d’ancien chef d’état” et pouvoir frimer inutilement en V8 a besoin de tuer en séries ses propres compatriotes au moment précis où la nation est attaquée de tout bord avec force et cruauté.

    Leur seul argument: “Aguelhoc”.

    Non mais sans blague, qui ose justifier un crime par un crime est un criminel en puissance.

    4. Sanogo, même incarcéré, divise encore les maliens entre pro et anti procédure judiciaire du pays.

    Chacun y va de son interprétation du droit et d’autres sont même capables de mettre de facto le ministre de la défense au dessus de la procédure judiciaire en cours et le désignent comme principale partie civile en lieu et place du parquet au nom d’une étrange “vengeance” tirée par le cheveu.

    Mais on est où là?

    On vilipende la justice du pays avant même qu’elle ne se prononce sur des faits suffisamment graves.

    On oublie que Sanogo n’est mis qu’en examen et qu’il est présumé innocent jusqu’à prononciation d’une peine à l’issue d’un procès.

    On oublie que Sanogo est un justiciable comme tous les maliens et qu’il doit répondre devant la justice quels que soient les faits et quel que soit son degré de culpabilité ou de non culpabilité présumée.

    Comparaître devant un juge n’est pas la fin du monde si on ne se reproche rien.

    Seuls les criminels ont peur de la justice.

    On commente des décisions de justice à tort et à travers.

    On s’incruste dans le secret de l’instruction comme ci s’était la première affaire judiciaire de ce pays.

    On oublie royalement que la justice mérite indépendance et qu’il faut laisser les juges travailler sereinement.

    On marche, on insulte, on cogite pour en définitif avoir quoi?

    On discute de la procédure en lieu et place des hommes de droit.

    On enlève toute considération et tout respect à nos propres institutions pour un individu qui n’a rien apporté au Mali si ce n’est division et désolation pour le peuple.

    Et après on s’étonne du manque de respect des autres à notre égard.

    Vive la justice malienne!

    Et que Dieu bénisse le Mali démocratique!

    • Toi ton obsession contre sanogo est devenu pathologique!!!

      c’est meme lamentable!!!

      “4. Sanogo, même incarcéré, divise encore les maliens entre pro et anti procédure judiciaire du pays.”
      C’est des cons comme toi qui aliment ce debat sanogo inutilement, au lieu d’orienter les cerveaux sur les vrais problemes du pays!!!

      Si tes amis politiens avaient fait leur travail:
      -une armee forte
      -police et justice
      -lute contre la corruption
      -lute contre les groupes armes
      -etc
      Sanogo serait reste capi toute sa vie!!!

      Des gens comme toi en veule a sanogo parce qu’il a faille mettre fin a votre business qui est la vente mali!!!

      Sanogo en prison ne resout aucun probleme du mali, si ce n’est de confirmer la soumission de la france et aux organisations sionistes comme amnesy international!!!!

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