L’armée malienne sous la troisième république : De la gloire au désastre

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Dans nos précédentes livraisons, nous faisions constater : Modibo Keïta a créé l’Armée malienne, Moussa Traoré lui a donné ses lettres de noblesse. Les frasques de certains officiers, de 1968 à 1972 ne sauraient être occultées. Il n’en demeure pas moins qu’ils ont contribué à faire de la Grande Muette un instrument efficace au service du peuple. Elle a été accusée par certains, d’avoir été entraînée dans une aventure à son corps défendant le 19 novembre 1968. Ils peuvent avoir raison. Mais, un fait est là, indéniable, le 6 février dernier, le 41ème anniversaire de l’armée de l’air était célébré : un acquis à inscrire au bilan du Comité Militaire de Libération Nationale.

Après les années de gloire (1960-1991), qu’est devenue cette armée qui, à plus d’une reprise, a su se montrer à la hauteur de la tâche ? Elle a été, méthodiquement, détruite. Comme en témoignent ces deux extraits cités en rappel.

Le premier est tiré d’un article publié par Afrique Fédérale, livraison du 5 septembre 2014, sous le titre «Les Architectes de la Françafrique Au Mali » Sa teneur est la suivante :

« Mais lorsque les vrais enfants et neveux de de Gaulle atteignirent leur majorité pour servir le pays de l’oncle, les militaires furent chassés de la scène politique et en lieu et place surgirent des laboratoires, des infirmeries, des écoles, des ateliers et des couloirs sombres et mal fréquentés du crime… ; des éprouvés dont les dents sont perceptibles à plus de deux cents mètres, à cause de la misère et qui prirent d’assaut les forteresses des politiciens en camouflet et treillis, avec comme seul slogan : ‘’Casser et Bruler, la France va payer’’.

« Ils ont cassé et brulé mais la France n’a rien payé. Au contraire, nous assistons au retour de la cavalerie gauloise, accueillie trompettes et fanfares à l’appui, pour la mort physique du Mali.

« Ces ‘’démoncrates’’ Maliens pour mieux nous ‘’entuber’’ au profit de la Françafrique, procédèrent à la déconstruction sociale, économique et culturelle du Mali.

« Et selon une révélation faite par un patriote à notre organe, ces démocrates Françafricains, prétextant  que le Mali est devenu une démocratie, ils en déduisirent que le pays n’avait pas besoin d’une armée hyper équipée. Equipement d’ailleurs que les deux premiers Présidents Maliens, après des sorties intermittentes de leur hypnose Françafricaine, s’offrirent via l’URSS et la Chine.

« Les démocrates mirent alors une rare conscience à détruire le système de défense du pays. 22 MIG 17 en parfait état de marche furent désossés et vendus au kilogramme à des artisans fabricants de marmites en aluminium ! Les équipements électroniques d’une dizaine de MIG 31 furent vandalisés par des Officiers de l’Armée de l’Air, et vendus au marché noir international, au vu et au su de leur hiérarchie ! Ce qui est un acte de haute trahison. Il faut dire que lesdits Officiers ne volaient plus. Ils préféraient des primes pour ne pas s’entraîner, car faire voler les MIG 21, revenait plus cher au Trésor public ! Or au bout de six mois de non fonctionnement, l’électronique à bord desdits MIG 21 est «out of use» ! Les véhicules amphibies comme certains chars de l’armée nationale, furent désossés et vendus au kilogramme à des ferrailleurs qui les exportaient vers le Nigeria, au vu et au su de tout le monde. Un Colonel, aujourd’hui Général, vendit, sans coup férir, les engins de terrassements du Génie militaire à une entreprise de construction de route et à un douanier malien. Il s’en tira avec 30 jours d’arrêt de rigueur!

« A l’ occasion de la «Flamme de Paix», organisée pour mettre une «fin définitive» à la rébellion déclenchée en 1990, le PNUD offrit quelques dizaines de millions de dollars US au Gouvernement malien, en vue de racheter les armes aux combattants devant être brulées. Nul ne sait ce que sont devenus ces millions du PNUD. Mais des armes furent brûlées !

« Ces héros de la France au Mali qui clament haut et fort leur appartenance à ce régime contre lequel Platon avait mis en garde l’humanité. Car selon le philosophe grec, la démocratie, étant la dictature de la majorité, finit toujours dans l’anarchie et la corruption, parce qu’une minorité sévit au nom d’une majorité, qui, plus qu’une foule ne peut prétendre au qualificatif de peuple, en substance. »

Le second extrait est de Doumbi Fakoly. Le titre en est suffisamment suggestif : « Ce terrible secret qu’on nous cache ». Il date du 7 décembre 2012, est disponible sur la toile (partisadi.net/2012/07)

« Durant tout le mandat d’AOK et celui de son successeur ATT, soit sur une période de vingt années, l’armée malienne n’a reçu aucun équipement nouveau, en terme de matériel lourd de combat.

« À l’évidence, le maintien de l’armée nationale dans l’état de vulnérabilité où l’a trouvée les envahisseurs procède d’une démarche volontaire. Selon des sources officieuses dignes de foi, la trahison de l’armée malienne par nos dirigeants remonte à 1993.
Cette année serait celle où la destruction de l’armée nationale a été préparée et scellée. L’auteur de cet acte aux graves conséquences que vit le Mali, aujourd’hui, serait le premier Président de l’ère prétendument démocratique du pays.

« Avec la France et les pays de la Cédéao, AOK aurait signé un moratoire qui interdirait au Mali toute importation d’armement sur une période de trente (30) ans, avec à la clef un transfert de pouvoir sur la question à l’organisation sous-régionale.
Il convient de ne pas confondre ce document ultra secret avec un autre du même nom, consultable sur le net et destiné au grand public ; celui-ci porte sur l’interdiction d’importer les armes légères et de petit calibre. Il est hautement instructif de savoir que la signature de ce moratoire est intervenue après la cérémonie des flammes de la paix de 1992 au cours de laquelle plusieurs centaines d’armes ont été brûlées.

« Avec le recul, on s’aperçoit que cet événement, qui a été médiatisé à souhait, était le prélude à une trahison envers l’armée nationale. Plutôt que détruire ces armes hautement opérationnelles, n’importe quel homme politique soucieux de préserver et de conforter la puissance de l’armée nationale les aurait tout simplement fait ranger dans les armureries. AOK voulait-il, par cet acte irresponsable, signaler aux rebelles la faiblesse programmée de l’armée nationale et sa vulnérabilité à terme? Une copie de ce document, qui expliquerait le dénuement de l’armée nationale sevrée d’armement moderne depuis fort longtemps, existerait dans les archives nationales, dans celles de la France et de plusieurs pays de la Cédéao. »

LA REDACTION

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