L’ancien Ministre Tièfing Konaté et tous les officiers de CNDRE interdits de voyage Siméon Keita et Sirima Fané de nouveau arrêtés et détenus au camp I

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Le QG de la Junte a Kati (photo: AP Archves)
Le QG de la Junte a Kati (photo: AP Archves)

L’actualité s’est visiblement emballée en fin de semaine dernière à travers moult révélations, interpellations et mise en garde émanant aussi bien des autorités militaires que judiciaires. Nous avions tendu l’oreille.

 

L’arrestation de Sanogo et la découverte du charnier de Diago sont sans nul doute à l’origine de cette brusque montée d’adrénaline. Mais le saviez-vous ? Le juge Yaya Karembé avait auparavant connaissance de l’existence de plusieurs fosses communes bien avant  l’interpellation du désormais prévenu Amadou Haya Sanogo. C’est d’ailleurs fort ces confidences qu’il a délivré un mandat d’amener. Une décision qui précipitera les événements.

 

 

Le témoignage accablant  des habitants de Diago

Les populations de Diago n’ont pas voulu prendre de risques. Elles n’ont décidé de rencontrer le magistrat instructeur qu’après l’arrestation du Général Sanogo. Et c’est en effet là qu’elles décidèrent de tout dévoiler. Bien entendu, elles savaient des choses.

 

 

Dans la nuit du 02 au 03 Mai 2012, soit 72 heures en moyenne  après les événements qualifiés de «contrecoup d’Etat», les habitants de cette paisible localité dans le cercle de Kati, furent tirés de leur sommeil d’abord par des bruits de moteur et des tirs de mitraillettes, aux environs de 03 heures du matin. Les plus téméraires osèrent jeter un regard dehors. Ils aperçurent  un camion militaire à son bord plusieurs soldats en armes. Le véhicule en question, rapportent d’autres témoins, était garé là depuis maintenant 02 heures. Et c’est donc aux environs de 03 heures qu’ils entendirent des coups de feu durant plusieurs minutes. Une pétarade qui laissa finalement place au silence dévorant de la nuit. Les curieux assistèrent ensuite à de sombres manœuvres des soldats lesquels disparurent quelques minutes plus tard. Pas sans laisser de traces.

 

Le lendemain (03 mai), nos curieux décidèrent d’en savoir davantage. Ils se dirigèrent vers l’endroit suspect  d’où provenaient  les crépitements de mitraillettes et surtout où les visiteurs ont procédé d’étranges activités. Ils se rendirent compte que la terre avait été fraichement retournée. Ils poussèrent la curiosité jusqu’à vouloir découvrir ce qui avait été ici, enfoui. Ils aperçurent des morceaux de tissus qui, selon toute évidence, ressemblaient à des treillis militaires. Bien entendu, il était hors de question pour eux de parler de leur découverte en ces temps incertains. Tout le village promit donc de jalousement garder le secret de polichinelle. Ils ne se libérèrent enfin du lourd fardeau  qu’après la mise sous mandat de dépôt de Sanogo.

 

Ce fut donc un jeu d’enfants pour le procureur Yaya Karembé qui avait déjà procédé à des auditions de suspects proches du clan du capitaine Konaré,  de parvenir à l’évidente conclusion : il y a bien là un charnier après le puits situé au domicile de l’ancienne ministre Zakiatou Walet et certainement ailleurs comme à Yelèkèbougou… A Diago, l’apport des premiers suspects permit de localiser avec précision le charnier en question.

 

Dans les faits, les révélations et les interpellations ne faisaient que commencer. Il ressort en effet que les victimes exécutées à Diago ont été  menottées et fait embarquer dans le camion par des militaires et policiers à la solde de la junte. Aussi, des blessés ont été extirpés de leur lit d’hôpital (CHU Gabriel Touré) pour être directement conduits à Diago pour y être exécutés. Les noms du lieutenant Seyba Diarra et du gendarme Issa Tangara reviennent constamment dans le rapport des enquêteurs.

 

 

Le cas Siméon Keïta, Siriman Fané et Oumar Mariko

C’est suite au mandat d’arrêt N° 1858 /TPC – IV en date du  25 novembre  2013 émis par la procureure de la commune IV, Madame Berthé,  que l’adjudant de police Siméon Keïta et le sergent Siriman Fané ont été interpellés vendredi dernier par le camp I de la gendarmerie. Ils doivent être incessamment présentés à la procureure. Le premier (Siméon Keïta) se réclame secrétaire Général de la section syndicale de la police nationale (SPN) et le second, son adjoint. Griefs retenus contre eux : terrorisme, coups et blessures volontaires, séquestration, détention d’armes de guerre, utilisation illégale d’armes à feu dans le domaine universitaire.

 

Pour rappel, au mois d’Avril 2012, un policier répondant au nom de Diallo dit Jet Lee a délibéré ouvert le feu sur des étudiants et fait deux morts dont une fille et un garçon.

 

Interpellé, le tireur avouera au juge chargé du dossier, avoir reçu ordre de l’adjudant Siméon Keïta et d’Oumar Mariko. D’autres témoignages recueillis par juge font état de cas d’enlèvements et de séquestrations toujours sur ordre présumé des deux suspects.

 

C’est justement pour cette raison que la justice sollicita la levée de l’immunité du député Oumar Mariko. Ce qui fut fait. Siméon Keïta et Siriman Fané furent donc arrêtés et respectivement écroués à la  prison de Koulikoro et Dioïla. Quant à Oumar Mariko, il fut retenu quelques jours, puis relâché.  Les deux policiers connaîtront le même sort 03 mois plus tard. Ils furent en liberté sans commentaires.

 

Mais aujourd’hui, la nature des griefs du mandat d’arrêt contre les deux policiers ne laisse aucun doute sur une éventuelle interpellation d’Oumar Mariko dans l’affaire de la fusillade sur le campus universitaire.

 

Au delà de l’homicide survenu à l’université, le couple Siméon Keïta et Siriman Fané est  également cité dans d’autres affaires pour le moins scabreuses aux côtés de la junte. On leur attribue à eux ainsi qu’à d’autres militaires putschistes l’enlèvement  de plusieurs personnes dont Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé, Jeammil Bitar, Kafougouna Koné, Diagouraga, Babali Kanté, Wahab Berthé (etc.) ainsi que des policiers opposés à leur camp (SPN). Nombre de ceux-ci ont été torturés au GMS avant d’être remis à la junte à Kati. Le rapport d’Human Right Watch et d’Amnesty International évoquent justement ces points.

 

Aussi, les menottes ayant servi  à ligoter les 21  «bérets-rouges» dont les dépouilles ont été retrouvées à Diago, ont été fournies par la police. Signalons en outre que les    premiers résultats de l’enquête sur les cas de disparitions forcées  évoquent la responsabilité directe du lieutenant Seyba Diarra, de l’adjudant Siméon Keïta et du sergent Sirima Fané (les deux derniers cités figurent sur la liste des policiers promus au grade de commissaire à titre exceptionnel.)

 

Interdiction de voyage à tous les officiers membres du CNRDRE

C’est par message fax en fin de semaine dernière et sur instruction du juge instructeur, M. Yaya Karembé, qu’il a été notifié à tous les services de sécurité, l’interdiction de voyage même à l’intérieur du pays,  à tous les officiers membres du défunt comité militaire (CNRDRE). Le cas de l’ancien ministre de la sécurité intérieure, le Général  Tiefing Konaté a été particulièrement évoqué. Le message fait suite à la tentative de fuite du Colonel Blonkoro Samaké. Il a été interpellé et se trouve en ce moment au camp I de la gendarmerie.

 

Signalons qu’au jour d’aujourd’hui, au moins une soixantaine de personnes dont des officiers supérieurs ont été mis sous mandat de dépôt dans le cadre de l’enquête sur les disparitions forcées.

 

 

La surveillance de Sanogo désormais confiée à la Garde Nationale

C’est désormais à la Garde Nationale que la surveillance du Général Sanogo a été confiée. Ce, après la défaillance du Colonel major Diamou Keïta. En clair, aux premières heures de l’inculpation du suspect, les éléments de la gendarmerie auxquels était dévolue sa garde, ne donnaient pas l’impression d’avoir à leur charge un prévenu par surcroît inculpé par la justice.

 

Signalons en outre que Sanogo est en ce moment détenu avec le capitaine Issa Tangara de la gendarmerie, très proche de M. Diamou Keïta, et inculpé pour les mêmes griefs que son compagnon, Amadou Haya Sanogo.  Toute chose qui explique la diffusion d’un enregistrement sonore sur la radio Nyèta. En clair, c’est avec une facilité déconcertante que le prévenu a pu prendre contact avec le monde extérieur sans l’autorisation du magistrat instructeur. Ce qui constitue une faute grave pour les geôliers.

 

 

En tout état de cause, il est reproché au Directeur de la gendarmerie une faute professionnelle grave susceptible d’influencer l’enquête en cours. Ajouter à cela, la familiarité entre le suspect et le désormais maître des lieux. Signalons que c’est  même dans le salon de M. Diamou Keïta que le suspect a été auditionné par le juge. Il avait auparavant reçu une bière de lui avant l’interrogatoire.

 

Rappelons à raison que c’est Sanogo qui a facilité la nomination de M. Diamou Keïta en qualité de directeur de la gendarmerie. Normal, M. Keïta et le capitaine Diawara (PIGN) étaient jadis chargés de la sécurité du chef de la junte.

 

 

Par ailleurs, des enquêteurs de la gendarmerie de Kati disent avoir reçu ordre  venu «d’en haut», de classer des affaires de meurtres (cas du nommé Rougeaud dont le corps a été retrouvé à Doukabougou) consécutifs à la mutinerie du 30 septembre dernier.  Bref, il ne sera surprenant que le statut du colonel Diamou Keïta évolue dans les prochains jours. La récente instruction du juge Karembé (Interdiction de voyage même à l’intérieur du pays) est assez révélatrice.

 

A suivre donc !

 

B.S. Diarra

Commentaires via Facebook :

20 COMMENTAIRES

  1. “.Il avait auparavant reçu une bière de lui avant l’interrogatoire.”
    EEEEEH B.S. DIARRA, toi tu etais present?.
    UNE MANIERE DE FACILITE L’INTERROGATOIRE, EN LUI “DELIANT LA LANGUE”?
    “Dolo ka min , tounyan ka fo”.

  2. LES BERETS ROUGS SONT PAS AU DESSUS DE LA LOI. ILS AVAIENT DIGERE ET ACCEPTE LEURS IONCOMPETENCES , ON N’EN SERAIT PAS LA.
    ILS MANQUENT LEUR CONTRE COUP ET PLEURISSENT? EN AFRIQUE TOUS LES MILITAIRES QUI CHOISISSENT CETTE VOIE FINERONT AU SOIT AU PALAIS OU DANS UNE TOMBE.
    BERETS OU SANAOGO SONT TOUS DANS L’ILLEGALITE POUR AVOIR CHOISI LES ARMES PLUTOT QUE PAR LES URNES. PAIX A LEURS AMES QUE CE SOIT UN EXEMPLE POUR TOUS CEUX QUI VONT REVER DE COUP OU CONTRE COUP.
    ALORS FOUTEZ NOUS LA PAIX? LES VRAIS CRIMINELS SONT AU NORD ET ILS SERONT JAMAIS INQUITER.

  3. “Quant à Oumar Mariko, il fut retenu quelques jours, puis relâché. Les deux policiers connaîtront le même sort 03 mois plus tard. Ils furent en liberté sans commentaires”

    Voilà un exemple (hélas) typique de la justice “à la Malienne”… Des arrestations médiatisées, parfois même des incarcérations, et dès que la pression populaire redescend et passe à autre chose, …………des libérations et tout est terminé! 😥 😥 😥

    Mais cette fois, comme ce sont des ONG de stature MONDIALE qui ont braqué le projecteur sur Kati, et ces ONG en questions sont TRES ECOUTEES par les pays occidentaux et par les bailleurs de fonds, ça ne pourra pas se régler “à la Malienne”… Pas cette fois!

  4. La justice est une lame à double tranchante. Elle va non seulement punir Sanogo et ses complices mais aussi Les BERETS Rouges et leurs (complices politiciens, commenditaires …) quis ont commencé à tuer ( des militaires Maliens) à l’ORTM, à l’Aeroport et à Kati. Vive la justice Malienne.

    • Coulibaly bis
      “mais aussi Les BERETS Rouges et leurs (complices politiciens, commenditaires …) quis ont commencé à tuer ( des militaires Maliens) à l’ORTM, à l’Aeroport et à Kati. Vive la justice Malienne”

      Ca, c’est juste dans tes rêves! Les bérets rouges n’ont aucune raison d’être poursuivis, et du reste, il ne sont poursuivis par PERSONNE!

      • Va dire ça aux parents des victimes (berets verts de l’ORTM, de l’Aeoport et de Kati), on vera bien si tu va survivre au lynchage. Arreter de choisir un camp et laisser la justice faire sont travail (c’est à dire punir Sanogo et ses complices tueurs mais aussi les berets ROUGES et leurs complices tueurs). C’est pas une affaire politique mais judiciare.

  5. Dans cette affaire d’assassinat de 2 étudiants, je ne comprends pas ce”2 poids, 2 mesures”. On emprisonne Siméon, Fané et on laisse Mariko libre comme s’il n’avait aucune responsabilité. Il faut l’interpeller avant qu’il ne revendique l’immunité parlementaire

    • ce Monsieur Blonkoro est un nul et une honte pour la gendarmerie un corps d’elite respecté et aimé par les maliens. quand j ai vu ce colonel derrière le petit lieutenant Konaré les mains au dos avec ses galons de colonel j ai pleuré de nouveau comme le jour de la chute de Gao.
      Mais allez jusqu à assassiner de jeune soldats maliens comme les assassins de aguelhoc Heé ALLAH labanko djougouya de yo yé
      On dit qu’il est parti chez les pustchistes parce que ATT l’a relévé de la légion de Bamako et n a t il pas remplacé quelqu’un ?
      ce monsieur est un méchant surtout un mauvais gendarme. qui d’autre mieux qu’un gendarme peut proteger les hommes, les biens et les institutions ? personne . Comme il y a toujours une justice divine, les traitres du Mali ont commencé à payer

  6. C´est le bâton de l´aveugle! ca tape partout

    Les putschistes sauront desormais que le pouvoir ne se trouve pas au bout du fusil.

    Il faut les arrêter tous et sans exception!

  7. Ce faux juge qui fait parti pris auprès de son beau-fils ennemi de Sanogo. Ce IBK traitre. Les pro-ATT te conduiront en prison sans doute. Continue à te laisser embobiner par ce juge malfrat FDR et ce Boubeye qui veut ta place.

    • llll ce Monsieur Blonkoro est un nul et une honte pour la gendarmerie un corps d’elite respecté et aimé par les maliens. quand j ai vu ce colonel derrière le petit lieutenant Konaré les mains au dos avec ses galons de colonel j ai pleuré de nouveau comme le jour de la chute de Gao.
      Mais allez jusqu à assassiner de jeune soldats maliens comme les assassins de aguelhoc Heé ALLAH labanko djougouya de yo yé
      On dit qu’il est parti chez les pustchistes parce que ATT l’a relévé de la légion de Bamako et n a t il pas remplacé quelqu’un ?
      ce monsieur est un méchant surtout un mauvais gendarme. qui d’autre mieux qu’un gendarme peut proteger les hommes, les biens et les institutions ? personne . Comme il y a toujours une justice divine, les traitres du Mali ont commencé à payer

  8. Afka! c’est toi qui est aveugle et sache que ton SANOGO est un peureux et mauvais soldat. A partir du moment où il a présenté les militaires à la télé, rien l’autorisait à les tuer comme des chien car il n’y avait plus de légitime défense.

    • Peut etre Sanogo est peureux mais il est temps de ne pas trop tirer sur la corde. Cette affaire de beret rouge devient agacante, pourquoi ne interpeller les officiers superieurs de beret rouge (Abdine et ses complices). Ce sont eux qui ont tous planifie, ils ont envoye les jeunes au suicide et puis viennent crier aux victimes c’est trop ecoeurant. Que le juge Karembe fasse son travail sans biais et je crois que c’est la seule solution pour tire l’affaire au clair.

  9. De l’assassinat des bérets rouges, le juge manipulé et corrompu, étend son enquête sur le coup d’état de Mars 2012. Quelle justice! Lorsque tout le monde s”engouffre dans la brèche et crie vengeance. C’est la falsification de l’histoire récente du Mali. IBK, tu as trahi tes électeurs pour servir ATT et ses héritiers que tu as pourtant accusés d’avoir vendu le Mali aux rebelles.

  10. Chers faux journalistes, vous voyez que personne ne reponds à vos bobards sur SANOGO. Et par égoisme, vous ne parlez pas des tricots avec photos de SANOGO qui s’achètent comme des pains à BAMAKO. Et aussi des débats sur les radios privées de Bamako qui appellent les gens à voter contre le RPM car IBK a trahi SANOGO. Et le juge Karembé est un element du CNRDRE ? Imbécile presse de partie pris. Un jour la varité éclatera. Jusqu’à présent personne n’ aprouvé que c’est SANOGO qui a tué ces berets rouges.

  11. IBK doit construire de nouvelles prisons dans toutes les régions…car ils y a aussi des délinquants en finances.

    • Ibk est lui même delinquent financier, pourquoi vous, maliens , avez peur de dire la vérité. C’est un voleur qui ne assume pas ces conneries, faisant croire aux sots qu’il n’a pas bouffé un sou du mali.

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