L’affaire Sanogo s’internationalise : Amnesty International saisie de 32 dossiers…

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A SanogoCe n’est certes pas encore la CPI. Mais l’affaire Amadou Haya Sanogo prend, à une vitesse hallucinante, les couleurs des organisations de défense des droits de l’Homme, et, pourrait bien tomber dans l’escarcelle de la justice internationale. Après la Fidh, qui se porte partie civile dans le dossier, Amnesty International révèle avoir été saisie de 32 cas de disparition dont 21 soldats.

 

 

 

La délégation d’Amnesty, conduite par son secrétaire général, Salil Shetty, accompagné de deux éminents chercheurs de l’Organisation, Salvator Sagues et Gaïton Mootou, promet de rester mobilisée aux cotés des victimes jusqu’à ce que toute la lumière soit faite sur ces disparitions, enlèvements et exécutions extrajudiciaires. C’était au cours d’une conférence de presse animée samedi dernier par l’équipe. Auparavant, celle-ci avait visité certains centres de détention et rendu visite aux parents des familles des militaires tués ou portés disparus suite à la mutinerie du 30 septembre 2013 et le contre coup d’Etat des 30 avril et 1er mai 2012.

 

 

Samedi, le secrétaire général d’Amnesty International s’est donc prononcé sur les cas de violations commis au Mali depuis le début de la crise en mars 2012. Shetty s’est particulièrement appesanti sur les cas gravissimes d’enlèvements, de disparitions, de tortures et d’exécutions sommaires de soldats commis suite à l’affaire dite des bérets rouges contre les bérets verts, et lors de la mutinerie du 30 septembre dernier. Il s’est félicité de la bonne tenue des élections au Mali. Des élections qui ont permis au pays d’installer un nouveau pouvoir et une nouvelle administration.

 

 

«Nous pensons qu’il est maintenant temps pour le gouvernement de mettre fin à l’impunité qui s’est installée dans le pays», a déclaré Salil. Selon lui, beaucoup de gens ont disparu après avoir été enlevés par les forces de l’ordre et de sécurité. «Nous avons les documents concernant 32 cas, dont 21 soldats qui ont disparu après avoir été enlevés et conduits à Kati. On a envie de savoir ce que sont devenus ces disparus. Le gouvernement doit donner une réponse à cette question», a déclaré le conférencier. Il n’a pas caché son regret face à la façon dont le gouvernement traite cette affaire. «Malgré les nombreuses déclarations du gouvernement du Mali, des auteurs principaux de ces crimes ne sont toujours pas appréhendés. Certains d’entre eux ont été appréhendés ces deux derniers jours», a-t-il déclaré.

 

 

Le secrétaire général d’Amnesty International s’est félicité de l’interpellation et de l’inculpation du Général Amadou Haya Sanogo : «Cette arrestation très significative constitue un message fort à tous ceux qui ont commis des violations des droits de l’Homme dans ce pays. Je sais que pour en arriver là il y a eu beaucoup d’hésitations», ajoute Salil.

«Depuis le début de la crise, plus d’une trentaine de personnes auraient été arrêtées par les forces de sécurité maliennes et soumises à des disparitions forcées. Ces actes ont visé des militaires accusés d’être fidèles à l’ancien président déchu», précise le rapport.

 

 

«En octobre 2013, un certain nombre de militaires ont été exécutés de manière extrajudiciaire ou ont disparu dans le cadre d’une purge menée au sein de l’armée par certains soldats fidèles au Général Amadou Haya Sanogo. Ces disparitions forcées constituent de graves crimes au regard du droit international», ajoute le document.

 

 

Salil lance un appel aux autorités maliennes, afin que soient traduits en justice tous ceux qui ont commis des crimes pendant cette crise. Il promet que son organisation restera vigilante et mobilisée aux cotés des victimes jusqu’à ce que toute la lumière soit faite sur ces disparitions, enlèvements et exécutions extrajudiciaires.

Oumar Diamoye

 

 

Deux témoignages pathétiques

Lors de la conférence de presse, deux femmes (une épouse et une mère de bérets rouges) étaient présentes…au présidium. Elles ont témoigné. Moment pathétique. Propos accablants.

 

 

  • Mme Cissé Fadimata Ouologuem, épouse de béret rouge

«Mon mari, le sous lieutenant Aboubacar Cissé, est porté disparu depuis le 30 novembre 2012, après avoir été enlevé à domicile. Depuis, je n’ai plus eu de ses nouvelles. J’ai frappé à toutes les portes : le ministère de la justice, chez le procureur de la commune III, à la direction du service social des armées (Dssa), à la justice militaire, à la sécurité militaire….Je n’ai eu aucune information sur mon mari. J’ai couru partout et je suis dans le désespoir avec mes enfants. La justice non plus ne me rassure pas. Mes enfants et moi souffrons de cette situation…Qu’on me dise si mon mari est en vie ou s’il est mort. Je veux savoir ce qu’il est devenu, je compte sur la justice et sur Amnesty International ».

 

 

 

  • Mme Sagara Bintou Maïga, mère de soldat disparu

«Je suis triste. C’est mon enfant, béret rouge, qui a été enlevé. Depuis, je suis sans ses nouvelles. Avec les autres mères qui sont dans la même situation, nous avons créé une association pour chercher nos enfants disparus. Nous sommes allés voir tous les chefs, mais personne n’a voulu nous rencontrer. En faisant le choix de la tenue militaire, nous savions bien que nos fils peuvent mourir un jour au combat. Mais, ils ne sont pas morts sur un champ de guerre. Si c’était le cas on l’aurait accepté. Mais, ils ont été enlevés soit à leur «grin », soit dans une Sotrama, avant d’être tués, sans doute. Nous avons la preuve qu’ils ont été soumis à des tortures très atroces à Kati. Il faut qu’on nous dise où se trouvent nos enfants ou leurs corps. C’est un combat que nous allons continuer. Nous n’arrêterons jamais cette lutte avant qu’on ne nous donne nos fils, vivants ou …morts».

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7 COMMENTAIRES

  1. Le chien qui voulait rehabiliter l’ancien dictateur Moussa traore avec l’aide d’un imposteur soit disant astronaut nomme modibo diarra ils doivent tous repondre devant la justice.

  2. La priorité absolue pour le MALI reste les rebelles criminels et autres qui eux sont pour la mort du MALI.Il faut que les Maliens restent à jamais mobiliser contre la disparution du pays.

    • laieee
      “La priorité absolue pour le MALI reste les rebelles criminels et autres”

      Ca, c’est l’éternel refrain de tous ceux qui voudraient que le macaque échappe à la justice en dépit de ses crimes!…

      Je ne vois pas EN QUOI “l’affaire Sanogo” empêcherait la justice ou les autorités de traîter parallèlement “l’affaire mnla”… 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄

      Mauvaise excuse de ceux qui sont de mauvaise foi!… 👿 👿

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