Les leaders de l’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS) étaient face à la presse le jeudi 29 mars 2012 pour expliquer le schéma de sortie de crise qu’ils proposent aux Maliens. Tout en condamnant le coup d’Etat survenu le 22 mars dernier, ils se sont dits ouverts au dialogue pour une sortie de crise.
« Face à la situation politique qui prévaut dans notre pays, un regroupement de partis politiques et de mouvements a été créé, dénommé Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS). Ce regroupement, qui rassemble une quinzaine de partis et de mouvements, a pour objectif principal la recherche d’une stratégie efficace de sortie de crise qui soit compatible avec la Constitution du 25 février et susceptible de remettre le Mali dans la trajectoire d’un rétablissement rapide et durable de la démocratie en harmonie avec l’ordre politique et constitutionnel issu de la révolution du 26 mars 1991 ».
C’est à la faveur d’une conférence de presse tenue hier jeudi à la Maison de la presse que les conférenciers du jour ont donné cette explication aux hommes de médias. Selon les conférenciers, cette alliance est ouverte à d’autres formations politiques, aux organisations de la société civile et aux forces démocratiques et progressistes dans le but de faire triompher l’intérêt supérieur de la nation.
Pour les responsables de l’ADPS que sont Soumana Tangara de l’Association Finié Duma, Abdoulaye Koné de PACP, Nouhoun Sarr du Front africain pour le développement et le Pr. Edmond Dembélé du parti de Soumana Sako Cnas/Faso-Hère, le schéma politique et institutionnel qu’il propose s’inspire des principes démocratiques et des objectifs majeurs ci-après : transmettre le pouvoir d’Etat à un organe acceptable pour toutes les parties prenantes sous réserve de validation par la Cour constitutionnelle en vertu de l’article 85 de la Constitution ; restaurer la confiance de la population dans l’Etat et renforcer la paix sociale ainsi que la concorde nationale ; renforcer les mesures de sécurité des personnes et des biens, redémarrer et déployer l’administration, les activités économiques et commerciales et ré-ouvrir les frontières ; assurer la liberté d’expression et de presse ainsi que l’égal accès à tous les médias d’Etat ; obtenir le cessez-le feu immédiat au nord du Mali en vue de la libération totale du territoire national ; éviter l’isolement du Mali sur le plan régional et international et obtenir l’appui de la communauté internationale pour la mise en œuvre du programme de la transition ; lutter contre tous les trafics illicites, le terrorisme et toutes les formes d’insécurité sur le territoire national ; reformer et remobiliser des Forces armées et de sécurité en les dotant…
Il s’agira aussi d’organiser des élections démocratiques, libres, crédibles et transparentes dans un délai réaliste ; de restaurer l’autorité de l’Etat. Abordant le chapitre de la formation du gouvernement, les membres de l’ADPS proposent un gouvernement de transition comportant outre le Premier ministre, 25 membres.
Le nombre de ministres formant le gouvernement est reparti comme suit : forces armées (5), classe politique (18), société civile (2). Aussi, les conférenciers ont lancé un vibrant appel à toutes les formes démocratiques, progressistes et patriotiques à se joindre à elle en vue de l’adoption rapide et de la mise en œuvre du présent schéma politique et institutionnel de la sortie de crise.
Ben Dao