La signature de l’accord de défense entre le Mali et la France reportée sine die

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L’annonce de la signature d’un accord de défense entre le Mali et la France, le jour du 53ème anniversaire de l’armée malienne était considérée par l’opinion nationale comme une atteinte à la souveraineté du Mali. Toute chose qui avait poussé les organisations de la société civile à mettre en garde les autorités du pays sur la signature d’un éventuel accord qui pourrait, à moyen ou long terme,  affecter les fondamentaux de la République du Mali que son sa souveraineté et son statut d’Etat unitaire. Avec le report de la signature de cet accord à une date ultérieure, les appels lancés par la société civile semblent avoir été entendus.

 

Soumeylou Boubeye Maiga, président ASMA
Soumeylou Boubeye Maiga, président ASMA

Pour rappel, le 20 janvier 1961 a marqué la création de l’armée souveraine du Mali et donc le départ des troupes françaises de la République du Mali. Une date symbolique pour les Maliens et qui est d’ailleurs commémorée chaque année par des festivités.

Dans une intervention, lors des festivités marquant le 53ème anniversaire de l’armée malienne, Soumeylou Boubèye Maïga, ministre de la Défense et des Anciens Combattants a laissé entendre que « le 20 janvier  commémore un acte fondamental que la République du Mali a posé pour affirmer sa souveraineté ».

Et c’est cette date symbolique pour les Maliens qui était choisie par les autorités du pays pour signer un accord de défense entre le Mali et la France. Donc, le maintien des militaires français sur le sol malien après l’opération Serval.

Les autorités tâtent le pouls des populations

Avec cet accord de défense, il y a beaucoup de points ambigus et qui méritaient des explications à la population. Il s’agit entre autres  de l’intérêt de cet accord pour le Mali, le choix de la date symbolique du 20 janvier, date anniversaire de la création de l’armée malienne pour sa signature, son contenu  qui n’est pas connu des populations…

Ce qui  a poussé les organisations de la société civile malienne à monter sur le créneau pour  dénoncer cet accord. Mais aussi mettre en garde les autorités du pays sur la signature d’un accord qui pourrait, à moyen ou long terme, avoir des incidences sur la souveraineté du Mali et son statut d’Etat unitaire.

Ces organisations se demandent s’il ne s’agit pas d’un retour  de l’armée française au Mali 53 ans après son départ.

Car, faut-il le  rappeler, le 20 janvier correspond à la date anniversaire de l’armée malienne, donc au départ des troupes françaises du Mali à la demande de président Modibo Keita.

Et c’est cette date historique et symbolique pour  tout un peuple qui était choisie pour la signature de cet accord de défense.

Le réseau « Joko ni Maaya », s’est interrogé sur le choix  du 20 janvier, date anniversaire de l’armée malienne pour la signature de cet accord.

Aussi, le MP22 va plus loin en demandant simplement au président IBK de ne pas parapher cet accord.

Selon les leaders du MP22, le ministre français Jean Ives Ledrian  a indiqué que «  les relations militaires entre le Mali et la France sont appelées à se pérenniser et l’objectif  commun de lutte contre le terrorisme sera inscrit dans cet accord qui ira au-delà d’une simple coopération de défense classique. Et Serval servira de force de réaction rapide à l’armée malienne ».

Pour eux, avec cet accord, la France veut faire main-basse  sur la base stratégique de Tessalit.

En plus, plusieurs autres organisations regroupées au sein du Collectif pour la défense de la République ont mis en garde les autorités contre la signature d’un accord qui pourrait avoir des conséquences sur la souveraineté du Mali.

Ces organisations se demandent de quel type d’accord il s’agit ? Un accord qui se matérialisera par des Assistances matérielles, techniques ou par des formations ? Ou encore, l’installation de bases militaires françaises ? Et pour quelle durée ? Voila entre autre les préoccupations de ces organisations de la société civile.

Aussi, la CNAS Faso hère de Dr Soumana Sacko a émis des réserves sur la signature de cet accord.

Des préoccupations qui reflètent le point de vue de l’écrasante majorité des Maliens.

Mais, après avoir tâté le pouls des populations, et vu leur non adhésion à la signature de cet accord, les autorités malienne et française ont du reporter la signature de cet accord à une date ultérieure.

D. D

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