Deux mille soldats français sont déjà déployés et leur nombre va atteindre 2 500, selon Paris, qui dit espérer que la force régionale africaine prenne rapidement le “relais”.
L’armée française a consolidé dimanche ses positions au Mali, avec un but clairement affiché par la France, “la reconquête totale” du pays en partie occupé par des islamistes armés, alors que plusieurs capitales ont répondu à l’appel à une aide internationale accrue.
Le groupe djihadiste qui a organisé l’attaque suivie d’une prise d’otages massive contre un site gazier du Centre-Est algérien a promis dimanche “plus d’opérations pour tous les pays ayant pris part à la croisade” au Mali, dans un communiqué publié par un site d’information mauritanien. “Nous rappelons à nos frères musulmans la nécessité de se tenir à l’écart des sites des sociétés étrangères, notamment françaises, pour protéger leur vie”, ont ajouté les Signataires par le sang, la katiba (unité combattante) de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, un ancien haut responsable d’Aqmi.
Les sept otages français au Sahel sont “vivants”
En France, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a affirmé dimanche que “l’objectif, c’est la reconquête totale du Mali. On ne va pas laisser des poches” de résistance, tout en espérant que la force régionale africaine en cours de déploiement prenne rapidement le “relais” de l’intervention française. Jean-Yves Le Drian a aussi assuré sur la chaîne de télévision France 5 que les sept otages français au Sahel étaient “vivants”, peu après une rencontre de leurs familles avec le président français François Hollande.
Sur le terrain, les militaires français intensifient leur intervention aux côtés d’une armée malienne sous-équipée. “Le déploiement vers le nord des forces de l’opération Serval, entamé il y a 24 heures, est en cours, vers les villes de Niono et de Sévaré, où elles sont arrivées”, a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Emmanuel Dosseur, conseiller communication de l’armée française au Mali.
Niono (350 kilomètres au nord-est de Bamako) se situe à 60 kilomètres au sud de Diabali, localité, prise lundi par les islamistes qui, selon l’armée malienne, l’ont abandonnée après des bombardements français.
Jean-Yves Le Drian a indiqué dimanche que Diabali n’avait “pas encore” été reprise par les forces maliennes. “Tout laisse à penser que l’évolution de Diabali va être positive dans les heures qui viennent”, a-t-il cependant ajouté.
Sévaré (630 kilomètres au nord-est de Bamako), qui dispose d’un aéroport, est une ville-clé d’où peuvent être menées des opérations plus au nord. Elle n’est qu’à 50 kilomètres de Konna, reprise jeudi par l’armée malienne aux djihadistes.
Konna, tombée le 10 janvier, avait précipité l’intervention de la France qui redoutait une percée des groupes islamiques liés à al-Qaida au Maghreb islamique vers le sud et Bamako.
Promesses d’aide
De nouveaux pays ont répondu dimanche aux demandes d’aide logistique et financière de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour le déploiement de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali).
Berlin, qui a déjà annoncé l’envoi de deux avions de transport, a promis une aide financière supplémentaire aux pays africains pour la réunion des donateurs prévue le 29 janvier à Addis Abeba.
Moscou a proposé à la France d’acheminer des troupes ou matériels français tandis que le Canada prendrait en charge une partie du transport de la force africaine au Mali.
Les États membres de la Cedeao ont quant à eux été appelés à fournir “sans plus tarder” les troupes promises à la force qui a reçu mandat de l’ONU pour aider le Mali à reprendre le contrôle de sa partie nord occupée depuis plus de neuf mois par des groupes armés islamistes qui y ont multiplié les exactions.
Le président de la Commission de la Cedeao , Désiré Kadré Ouédraogo, a appelé la communauté internationale à “se mobiliser” pour boucler le financement de la Misma. Selon lui, une “première évaluation” situe les besoins à “environ 500 millions de dollars” (quelque 375 millions d’euros). “Mais ce chiffre peut varier en fonction des nécessités” sur le terrain, a-t-il précisé à la télévision publique ivoirienne RTI.
Les besoins pour les opérations de la Misma étaient évalués jusque-là entre 150 et 200 millions d’euros. L’Union européenne a décidé de participer au financement à hauteur de 50 millions d’euros. Quelque 2 000 membres de la Misma doivent être déployés d’ici au 26 janvier. Plus de 150 soldats sont déjà arrivés à Bamako, dont une cinquantaine de Sénégalais sur les 500 promis par Dakar.
Le président tchadien Idriss Deby Itno a visité dimanche le premier contingent de 200 soldats tchadiens, sur 2 000 promis, stationnés sur une base militaire à Niamey (Niger) avant qu’ils n’aillent au Mali. Les Tchadiens, aguerris et rompus au combat dans le désert, devraient apporter une forte plus-value à la Misma.
Repli des islamistes
Au Nigeria, le groupe islamiste Ansaru a revendiqué dimanche une attaque ayant tué la veille deux soldats nigérians, affirmant avoir agi en représailles à l’engagement du Nigeria à fournir 1 200 hommes pour l’intervention au Mali.
Deux mille soldats français y sont déjà déployés et leur nombre va atteindre 2.500, peut-être davantage, selon Paris.
Le groupe islamiste armé Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) a affirmé dimanche avoir tué 60 soldats maliens et abattu deux hélicoptères français depuis le 10 janvier, reconnaissant la perte de huit “moujahidine”. Les autorités maliennes avaient fait état de la mort de onze soldats dans des combats autour de Konna, tandis que Paris avait annoncé la mort d’un pilote d’hélicoptère.
Plusieurs sources font état d’un repli des islamistes du centre du pays vers Kidal, dans l’extrême nord-est (1 500 kilomètres de Bamako). Kidal avait été la première ville conquise, en mars 2012, par les rebelles touareg et les islamistes, qui avaient ensuite évincé leurs anciens alliés.
10 mois que la CEDEAO affirme son intention d’intervenir au Mali avec 3000 hommes. 10 mois pour préparer, financer…..et la depuis 10 jours, rien.
Quel est le budget du ministère de la Défense Malien ?
Combien d’hommes, au moins sur le papier, dans l’armée malienne ?
Combien de subvention pour la préparation, l’organisation, le recrutement, la formation de ces hommes ?
C’est pas gagné
Comments are closed.