L’intervention militaire au Mali monte en puissance. Sept jours après les raids de l’aviation française contre les villes occupées par les groupes extrémistes, les puissances occidentales, les instances internationales et les pays africains se mettent en ordre de bataille. Mais jusque-là, les choses semblent ne pas bouger comme on le souhaite. Il est donc urgent que les Chefs d’Etat de la CEDEAO se décident rapidement pour accompagner les efforts de l’aviation française actuellement seule sur le terrain avec l’armée malienne.
La guerre contre le terrorisme doit prendre un caractère international d’urgence. Aussi, la communauté internationale soutient l’intervention, et une coalition commence à prendre forme. L’Union européenne (UE) ne compte pas laisser les Français seuls sur les lignes de front. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a confirmé qu’elle organisera une réunion exceptionnelle des ministres des Affaires étrangères des pays de l’UE sur le Mali. «Cette semaine, j’ai convoqué un Conseil extraordinaire des Affaires étrangères afin de dresser le bilan des possibles actions de l’UE en appui au Mali. Ces actions comprennent «le déploiement rapide de la mission EUTM visant à former et conseiller les forces armées maliennes, une assistance financière et logistique pour le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) et tout autre soutien direct au gouvernement malien pour l’aider à faire face à la situation actuelle», a-t-elle indiqué.
« Les Européens ne sont pas unanimes quant à l’envoi de leurs troupes pour combattre aux côtés des Français. Ils se contentent pour l’instant d’un soutien logistique. C’est le cas du gouvernement britannique qui affirme que ses troupes n’allaient pas intervenir au Mali», a confié Catherine Ashton. Cependant, le Premier ministre britannique, David Cameron, il a souligné : L’action entreprise par la France est dans notre intérêt. Nous la soutenons. Le Royaume-Uni fournira une aide logistique militaire pour aider à transporter rapidement les troupes étrangères et du matériel au Mali. Nous n’allons pas déployer de troupes britanniques dans un rôle de combat». Les premiers avions de guerre britanniques envoyés pour aider les Français à mener les frappes militaires contre les groupes armés au Mali sont arrivés en France où ils seront chargés d’équipements, a rapporté l’AFP.
Aux Nations Unies, les diplomates se penchent également sur le conflit malien. De nombreux Africains ont salué l’intervention des forces françaises pour stopper la progression des groupes armés vers le Sud du Mali. Et des pays voisins sont prêts à envoyer leurs soldats au front : le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana, la Guinée Conakry, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Togo sont sur le point d’envoyer des contingents pour apporter une assistance militaire et technique au Mali. De son côté, la Chine, qui fait habituellement contrepoids aux puissances occidentales, a reconnu du bout des lèvres l’intervention militaire française. Elle insiste sur le déploiement aussi vite que possible de la Force internationale de soutien au Mali (MISMA) approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU. Mais les forces ouest-africaines tardent à débarquer au Mali pour soutenir les armée française et malienne. Cette lenteur du bloc sous régional ne présageant rien de bon, il est urgent que ses Chefs d’Etat se penchent réellement sur la crise malienne car si elle venait à prendre une autre tournure, les premiers à en ressentir les conséquences seront les pays du dit bloc.
Paul N’Guessan