PARIS – Des responsables de l’opposition de droite se sont inquiétés lundi d’un isolement de la France, fragilisant le consensus autour de l’opération militaire au Mali décidée il y a dix jours par le président socialiste François Hollande.
L’isolement de la France est un problème majeur, c’est la question centrale, a déclaré le président de l’UMP, principal parti de l’opposition, Jean-François Copé.
Je regrette qu’il n’y ait pas eu une conférence internationale, une tournée internationale du président de la République, a ajouté M. Copé sur la radio/télévision BFMTV/RMC.
Il s’est aussi interrogé sur les objectifs de la France au Mali: Est-ce que c’est la lutte contre le terrorisme international ? Contre le terrorisme dans cette région ? Est-ce permettre la réunification du Mali ?.
Je pense que dans d’autres circonstances, si ça avait été Nicolas Sarkozy, nous serions partis à la bataille avec certainement beaucoup plus de soutiens, soit allemand, soit britannique, soit américain, a ajouté la députée UMP Valérie Pécresse, évoquant l’ancien chef de l’Etat battu aux élections en mai par François Hollande.
L’ex-ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy (2007-2010), le centriste Hervé Morin, a aussi regretté que la tournée européenne ou africaine, qui aurait permis de construire une force mieux dimensionnée – on se serait senti moins seul -, n’a(it) pas été faite comme il aurait fallu.
J’aimerais que la position française soit clarifiée, a déclaré l’ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, en poste au moment de l’intervention française en Libye en 2011.
Il s’agissait de stopper la percée des jihadistes et terroristes en direction du sud et de Bamako. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, on est engagé dans une reconquête générale du territoire malien, qui est immense. La France n’a pas les moyens de le faire toute seule, a assuré M. Juppé, qui avait déjà prévenu que le déploiement de troupes françaises au sol au Mali était extrêmement risqué.
Officiellement, l’opposition soutient toujours l’opération Serval, comme elle l’a dit la semaine dernière au Parlement lors d’un débat sans vote: Nous sommes en guerre, je suis derrière les autorités de mon pays, a résumé dimanche l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin.
(©AFP / 21 janvier 2013 13h55)