Intervention au Mali : Les députés français prolongent Serval

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L’opération Serval, du nom de la mission d’intervention militaire française au Mali, engagée le 11 janvier par le président François Hollande pour stopper l’avancée des islamistes vers le sud et les chasser du nord occupé, fait consensus au sein de la classe politique française. Conformément à la Constitution française qui oblige le gouvernement à soumettre au Parlement la prolongation d’une opération armée lorsqu’elle excède quatre mois, les députés français ont voté à l’unanimité des suffrages exprimés, la prolongation de Serval. Seul le groupe du Front de gauche s’est abstenu.

operation-servalDébut janvier 2013, le Mali a failli basculer vers un Etat islamique, plus précisément chavirer dans la charia. En effet, entre le 7 et le 10 janvier, d’importants mouvements d’hommes, de véhicules et de matériels ont été constatées dans la région de Mopti. Le 10 janvier, les terroristes islamistes ont attaqué Konna, ville située à environ 70 km de Mopti, dernier verrou de la stratégie de défense malienne. Les djihadistes venaient de déclencher l’ultime opération d’annexion de l’intégralité du territoire malien. C’était quasiment imparable.
Le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré appelle son homologue français au secours. François Hollande envoie, dès le lendemain, les forces françaises, engageant l’opération Serval.
La mission a été une réussite sur toute la ligne : les envahisseurs sont repoussés, tout leur matériel détruit ; ils sont même chassés de toutes les régions et villes du Mali et contraints au répli dans les montagnes de l’Adrar des Iforas. L’armée française poursuit actuellement ses opérations notamment contre de petits groupes de combattants islamistes dans la région de Gao.
Au plus fort de l’opération Serval, le contingent français était de près de 4 500 hommes.
Aujourd’hui, plus de 500 soldats français ont quitté le Mali depuis le début de retrait des troupes françaises, le 9 avril. Ce retrait coincide avec le délai constitutionnel ; d’où l’intérêt suscité par l’annonce du vote par l’Assemblée nationale de la prolongation de Serval.
Sa prolongation a été approuvée par 342 voix contre zéro au Palais-Bourbon. L’Ump de Sarkozy a voté pour, avec des réserves. Le groupe du Front de gauche, qui avait voté l’envoi de troupes françaises au Mali, a décidé cette fois-ci de s’abstenir.
« Serval est une réussite dont chaque Français doit être fier », a dit le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui a rendu hommage aux cinq soldats français tués au Mali.
En intervenant aux côtés des troupes africaines, « la France était tout simplement à sa place et à la hauteur de ses responsabilités », a-t-il estimé dans son propos liminaire.
Si l’Assemblée nationale française a autorisé le gouvernement à prolonger l’opération Serval, c’est parce que les problèmes sécuritaires restent à régler. A Tombouctou et à Gao, par exemple, les attentats terroristes se multiplient. La France concentre ainsi ses opérations militaires sur ces deux régions. Sans compter l’éparpillement de djihadistes, combattants d’Aqmi et du Mujao, susceptibles de représenter un danger.
Le président français François Hollande a fixé l’objectif de ramener le nombre de contingents déployés au Mali à 2000 en Juillet, et à un millier à la fin 2013. Ce bataillon restera sur place pour repousser toute contre-offensive terroriste.
Ces troupes françaises travailleront en collaboration avec les forces onusiennes qui devraient se déployer au Mali au 1er juillet si les conditions de sécurité le permettent.
Mardi 23 avril en fin de journée, un détachement du 17e Régiment du génie parachutiste (RGP) est arrivé à Montauban. Un premier groupe d’une centaine de parachutistes est rentré en France le 9 avril.
Les militaires retirés depuis le début du désengagement sont notamment des parachutistes du 1e RCP, basé à Pamiers, du 35e RAP (artillerie parachutiste) de Tarbes, et des légionnaires du 2e REP de Calvi.
Ces troupes ont participé à l’ensemble des opérations aéroportées, qui ont permis aux forces françaises de reprendre le contrôle du nord du Mali, notamment dans les régions de Tombouctou, Gao, Tessalit et Kidal.
Sékou Tamboura

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1 commentaire

  1. Quelqu’un connait deja le cout total de l’operation serval de l’intervention a nos jours?Car je vois pas comment le Mali pourra paier cette note salee,a moins qu’on ne donne des puits de forage a Total,ou Shell.

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