Avec la fin des 40 jours de l’intérimaire Dioncounda, une guerre se profilait à l’horizon. Avec les évolutions de dernière minute, la bombe semble désamorcée.
A partir de la signature de l’Accord cadre, le Mali a commencé a glissé vers la normalité. Une évolution qui a abouti à la mise en place des institutions, mise en place achevée par la formation d’un gouvernement le 24 avril 2012. Et puis brusquement, les chefs d’Etat de la Cedeao se sont retrouvés a Abidjan le 26 pour un sommet extraordinaire qui déchirait l’Accord cadre en adoptant certaines décisions : octroyer une année de transition à Dioncouda Traoré, dissoudre le Cnrdre, envoyer 3000 hommes armés pour sécuriser le pouvoir en place, etc. Dès le lendemain, le parti de Dioncounda a réuni son CE pour applaudir ces dispositions. C’est au cours de cette réunion que le prof. Aly N. Diallo a affirmé que la reine des Abeilles, Dioncounda Traoré fera cinq ans de transition. Il en informera le lendemain 28 la conférence de cadres, cadres convoqués pour les former à formater les militants par rapport à la moisson d’Abidjan.
On sait que le leader du Cnrdre avait vivement réagi à la nouvelle donne et affirmé que l’intérimaire ferait 40 jours et pas un de plus. Je reste collé a l’Accord cadre, avait il argué.
Depuis, le pays était replongé dans la difficulté et un risque de confrontation se profilait a l’horizon. Bamako avait connu deux vraies guerres (une le 21 mars puis une autre le 30 avril) et voila qu’une troisième menaçait. Le pays retenait son souffle et s’en remettait au bon dieu pour qu’il verse de l’eau fraiche dessus. La Maison blanche, qui a décidé de faire du Mali un exemple a partir duquel aucun militaire ne voudra plus faire un coup en Afrique, a multiplié les menaces contre le capitaine Sanogo, et son bras avancé, la Cedeao, a beau multiplié les missions pour le faire plier, les putschistes sont resté de marbre. Sanogo et ses compagnons étaient prêts a mourir (telle était la seule porte de sortie que leur proposait le sommet extraordinaire du 26 avril) mais pas en agneau de sacrifice qui attend le bourreau passif et consentant. Le capitaine a laissé entendre qu’il ne se laisserait pas faire et il est allé récemment jusqu’à parler du terme de sa vie.
De l’autre côté, Dioncounda, la Cedeao, l’Union Africaine, l’Union Européenne et Barak Obama ne voulaient pas voir l’ombre d’un militaire au pouvoir à Bamako. La guerre était donc inévitable et Bamako était garni de sacs de sable entassé à souhait dans les points stratégiques. En langage militaire, cela est claire, on est prêt à défendre sa position.
Mais, dans cette mer de désespoir macabre, un certain nombre de facteurs ont surgi qui pourraient verser de l’eau froide sur la tension à une semaine de la date fatidique, le 22 mai. Il s’agit d’abord de la visite spéciale rendu à Kati par le Cherif de Nioro. Le bambou se brise là où c’est faible. C’est donc sur le capitaine que le dignitaire musulman a mis la pression : au Mali quand certaines personnes te « deeli », tu ne peux pas leur refuser leur demande. Cette intercession du chérif a été suivie par le vote d’une loi d’amnistie à l’Assemblée nationale au profit du Cnrdre et associés, loi qui couvre la période allant du 22 mars au 12 avril. Il est à souligner fortement ici le fait que ce vote n’a pas eu lieu par application de l’Accord cadre. En effet, cet accord et ce comité n’existait pus depuis le 26 avril, date a partir de laquelle les radios occidentales ont commencé à parler d’ex-junte a propos du Cnrdre.
Le but manifeste est de rechercher à tempérer la situation car le carnage qui assombrissait l’horizon pouvait aussi toucher certaines personnes qui ne voulaient pas en courir le risque et laisser des milliards de francs CFA à des ‘’dankandenws’’. On peut dire que la guerre chaude a été évitée. Mais tout est- il fini pour autant ?
Amadou Tall
QUI A DIT QUE LA GUERRE N’AURA PAS LIEU?
PARTIE REMISE…REGARDER AU TOUR DE VOUS…
LE CAPITAINE NE PEUT PAS PARTIR…LE CAPITAINE NE PEUT PAS RESTER…
Moussa Ag
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