Au cours de la journée d’hier, une forte rumeur a circulé à travers la capitale. Elle faisait état de la démission du chef d’Etat-major général des armées, le général Gabriel Poudiougou. Ces rumeurs indiquaient que le général Poudiougou avait même déjà rédigé sa lettre de démission qu’il s’apprêtait à remettre au chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. Une information finalement démentie par un proche collaborateur du ministre de la Défense et des Anciens Combattants qui nous a expliqué qu’un général de l’armée ne démissionne pas.
Des sources indiquent que le chef de l’Etat aurait écarté dans un premier temps toute démission du chef d’Etat-major des armées. Jusque tard dans la soirée, nous n’avons pu avoir de précision sur la question, mais il y a deux jours de cela, un proche collaborateur du ministre de la Défense et des Anciens Combattants nous expliquait qu’un général de l’armée ne démissionne pas. Ce chargé de mission du ministre Natié Pléa précisait qu’un général peut être révoqué d’une fonction, mais jamais ne doit démissionner.
Quoiqu’il en soit, la pression est présentement forte sur le général Poudiougou. Depuis un certain temps, le nord du pays s’est embrasé avec des attaques de plusieurs villes septentrionales par d’éléments du fantomatique Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) en connexion avec la nébuleuse d’Al Qaïda au Maghreb islamique.
Chose bizarre, c’est au moment où la situation est très dégradée sur le terrain avec des massacres des forces régulières par les rebelles, que le général Poudiougou s’est retrouvé à Bamako.
Des sources indiquent qu’il est rentré à Bamako le vendredi dernier en provenance de Gao, où il pilotait les opérations depuis le début des attaques. Il a été témoin de la marche de protestation sur Koulouba des femmes et enfants du camp militaire Soundjata Kéïta de Kati avant-hier et le saccage des biens des Tamasheq hier à Kati. Autant d’ingrédients qui mettent le haut commandement de notre armée sous pression. Surtout que les choses ne sont pas prêtes à s’arrêter en si bon chemin.
A. Diakité