Incarcération du Général Yamoussa Camara : La rançon bien salée de «l’affaire Sanogo»

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General Yamoussa Camara
Gl Yamoussa Camara, ex-ministre de la Défense

Décidément, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta a bien opté pour l’offensive. «Pour l’honneur du Mali et pour le bonheur des Maliens», il a engagé une lutte farouche contre l’impunité et la corruption. Pour le moment, pas question de s’attaquer aux menus fretins. Non, il s’intéresse d’abord aux gros caïmans : Amadou Haya Sanogo, les juges malhonnêtes et cupides, les opérateurs économiques véreux, ATT… et depuis le 13 février dernier, l’homme qui se croyait intouchable, le Général Yamoussa Camara. A qui le tour prochain ?

 

 

Depuis l’incarcération du Capitaine-général Amadou Haya Sanogo, beaucoup d’encre et de salive ne cessent de couler. Les Maliennes et les Maliens veulent connaître toute la vérité sur la vie de la Nation, notamment depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012. Surtout après la découverte macabre des charniers de Diago à une dizaine de kilomètres de Kati ; de Dogoba, sur la route de Kolokani et enfin, de Yélékébougou, sur la route de la Guinée. Et depuis lors, il fallait s’attendre à de grands déballages. Lesquels ont conduit à l’incarcération le 13 février dernier du Général Yamoussa Camara.

 

 

 

Dans le feuilleton dénommé «affaire Sanogo», des têtes sont en train de tomber et continueront à tomber. Que se passe-t-il en fait ? Il faut tout simplement remonter le temps. Nous sommes un certain 22 mars 2012. Alors que le pays vivait une rébellion dans sa partie septentrionale, un certain capitaine, Amadou Haya Sanogo, sorti de nulle part et à la faveur d’une anodine mutinerie menée depuis son bastion de Kati, dépose un autre Amadou qui n’est autre que son «papa» : Amadou Toumani Touré. Ce dernier, bien qu’étant un Général ayant fréquenté les grandes écoles de guerre, prend la tangente et s’exile à Dakar au Sénégal.

 

 

 

Au Mali donc, la République de Kati était née. «Ici et ailleurs, écrit un confrère de la place, le Capitaine excelle dans son jeu favori : brutalité, arrogance, vanité avec toujours la main sur la gâchette. Les actes fleurissent à son nom. L’homme est brave. Il  peut sauver le Mali. Pour cela, il s’oppose à l’intervention de la Communauté internationale. Appuyé en cela par IBK (l’actuel président de la République), Dioncounda Traoré, alors président par intérim, se voit tous les jours humilié, par l’impossibilité du Capitaine à respecter l’autorité institutionnelle. Bozola fait l’écho. Pas un évènement, sans que Sanogo ne s’exprime sur l’Ortm». Bref, Sanogo disait que c’est Dieu qui lui a donné le pouvoir, oubliant qu’il l’a ramassé dans la rue (mutinerie de la ville-garnison de Kati). L’homme se fiche de tout le monde. La colère gronde et ça et là, ce sont des grincements de dents, alors que le Nord du Mali est occupé par les jihadistes.

 

 

Puis, patati patatras : un contre-coup d’Etat. Erreur de stratégie, d’appréciation des contre-putschistes et crime de lèse-majesté ! Le capitaine Sanogo ne digère pas qu’on touche à une portion, aussi congrue soit-elle, de son pouvoir. Alors, il mate la «rébellion» des bérets rouges ; il les massacre. Les prisonniers sont froidement égorgés. Mais, où les foutre ? Il trouve une astuce, sur conseils de ses acolytes : les charniers. Puis silence : le calme revient et on garde le secret.

 

 

Mais, la goutte d’eau qui aura fait déborder le vase, c’est le soulèvement de ses anciens compagnons putschistes avec comme chef de fil son plus fidèle des fidèles, Amadou Konaré. Et la suite est connue. Sur demande d’enquête du gouvernement sur ce dossier brûlant, Konaré et sa bande sont arrêtés. Et Sanogo pensait qu’il ne sera nullement inquiété. Le voilà tout simplement aujourd’hui au cachot sur injonction du juge Yaya Karembé.

 

 

Ce dernier, après cela, ne lâche pas prise : il faut aller plus loin et faire toute la lumière sur cette affaire. L’ordre vient d’en haut : du président de la République démocratiquement et fraîchement élu, IBK et il faut l’exécuter avec diligence. Le juge Karembé active alors sa machine. Il la pistonne. On sussurre même qu’il a plusieurs officiers dans son rétroviseur.

De toutes les façons, le 13 février dernier, il en a fini avec le Général Yamoussa Camara, ex-ministre de la Défense au fort «règne» de Sanogo et Chef d’Etat-major particulier du président de la République IBK avant son incération. Et cela est compréhensible. Car, comment peut-il se dire innocent et n’être au courant de rien lors des massacres des bérets rouges, en tant ministre de la Défense au moment des faits ? Surtout que des voix s’élèvent pour révéler que c’est lui qui avait signé en bonne et due forme des documents attestant que les corps des militaires bérets rouges découverts dans le charnier de Diago, étaient au front et que c’est là qu’ils seraient tous morts. Faux, soutiennent-elles. En tout cas, incarcéré depuis jeudi dernier 13 février 2014, le Général Yamoussa Camara vit le même sort que ses ex-compagnons : Sanogo, Konaré, Sidi Touré…Et tout porte à croire que le feuilleton ‘’Sanogo’’ n’est pas prêt de tirer sa révérence. Et le danger dans ce genre d’affaire, est que les personnes qui se croient dangereuses (ou du moins tenir les ficelles), sont le plus souvent plus en danger que les personnes qu’elles malmènent. A bon entendeur, Salut !

 

 

Bruno LOMA

 

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. LE MONOLOGUE A TROP DURE , VEUILLER CHANGER DE FREQUENCE , CAR LES SUJETS NE MANQUENT PAS DANS CE PAYS !

    wa salam !

  2. MON FRERE BRUNO, TA PAS D’AUTRE ARTICLE QUE CA CHAQUE JOUR?
    ET AVAN L’ARRIVE DE SANOGO TU SAIS PAS QUE LE NORD AS ETE SOUS OCCUPATION DEPUIS 1990 ? TU AS PASSE C 20 ANS OU?
    AU TEMP QUE LES MALIENS DOR, LE GENERAL SANOGO EST ETE REVEIL.
    C AVEC LA ERADICATION DES FAU MILITAIR QUE LE MALI EST ENTRAIN DE C REVEIL. SANOGO DEVAIS TOUS AMENE A DIAGO MAIS MALHEURESEMENT ILS AS AMENE 21 SEULEMENT.

  3. Quel visionnaire, kassin, bien dit car c`est ce qui se passe aujourd`hui dans notre Maliba et personne n`ose piper mot.

  4. -Salut Mohamed VI, mais t’as un très bel avion toi…

    – Oui mon frère IBK, je l’ai acheté il n’y a pas longtemps et c’est vrai que c’est très luxueux j’ai fait travailler Boeing et Airbus en même temps et le résultat est garanti.

    -Boeing et Airbus?
    Mais t’as payé comment?
    Par ton pétrole ou par l’or?

    -Non je n’ai ni pétrole ni or.

    -Ce n’est pas vrai.
    Mais tu nous aides tout temps et tu n’as même pas de pétrole ni d’or?

    -Eh oui c’est vrai mais je travaille et j’ai mis les marocains au travail.
    Et toi?

    -Ah moi je n’aime pas le travail. Depuis 1994, je n’ai pas travaillé.
    Et aujourd’hui je suis le seul président africain qui fait 1 mois sans conseil de ministres. Je compte battre mon propre record pour atteindre 2 mois avant la fin de 2014.

    -Alors tu fais quoi durant tout ce temps?

    -Je pointe mon doigt au ciel en disant “Inchalla Inchalla” et on me paye.
    Les maliens adorent ça.

    -Oui je vois que tu n’aimes pas travailler.
    Mon père a construit la plus grande mosquée d’Afrique à Casablanca et on est descendant du prophète PSL. Mais si on ne donne pas le travail aux marocains ou si on ne travaille pas nous-mêmes, ils vont nous couper la tête.
    Tu es chanceux toi.

    Alors met ton peuple au travail.

    -Ah oui je vois que t’es malheureux en t’habillant comme un Talibé de Mopti.

    Achète des costumes Gucci, Ferragamo ou Hugo Boss. Fais comme moi.

    Par contre c’est compliqué pour nous de travailler.

    j’ai pris 34 ministres et ils sont incapables comme moi d’avoir un seul programme économique et social.

    -Ça c’est embêtant!
    Pourtant c’est important le programme économique et social car ça permet de voir ce qu’on doit faire dans l’ordre et c’est plus facile de contrôler nos réalisations après.
    Regarde nous au Maroc, on a développé, le tourisme, les services, les finances et aujourd’hui on est un pays émergent.

    -Émergent?
    Ça veut dire que vous avez tous des piscines et vous sortez la tête de l’eau?
    J’adore ça vraiment c’est génial.
    Si je démissionne de la présidence du Mali je peux devenir marocain?

    -Ça va être compliqué.
    Mais même vous au Mali vous pouviez être émergent si vous travailler dur:
    1. Prenez des parts importantes dans la production d’or de votre pays.
    2. Travaillez bien les terres de l’office du Niger.
    3. Et créez des usines.
    Vous donnerez de l’emploi aux jeunes et votre pays se développera très vite.

    -Mais j’ai donné l’emploi aux jeunes et on se s’en sort toujours pas.

    -Ah bon?
    Tous les jeunes que je voyais hier sur la route de l’aéroport, ils ont déjà du travail.

    -Non pas eux mais Karim.
    Il est déjà président de la commission défense de l’assemblée et sa femme est à l’abris aussi car son père est aussi président de l’assemblée nationale.

    – Donc pour vous la jeunesse malienne c’est Karim et sa femme?
    Qui est Karim?

    -Oui la jeunesse c’est Karim et belle famille et Karim est mon fils.

    -Ah je comprends maintenant pourquoi vous êtes comme vous êtes malgré toutes les ressources de votre pays.

    -Tu es vraiment très intelligent Mohamed VI, comment tu as deviné qu’on est Malinké?

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