Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a rendu hommage mardi à Aubagne (Bouches-du-Rhône) au 6e soldat français mort au Mali, lors de la célébration du 150e anniversaire de la bataille de Camerone, événement fondateur de la Légion étrangère.
“En célébrant Camerone, nous rendons hommage à ceux qui sont tombés cette année au service de la France. En cet instant, je pense à nos soldats qui ont trouvé la mort au Mali. (…). Je pense aussi au Caporal Stéphane Duval, tombé hier (lundi, ndlr) dans l’extrême nord du Mali”, a déclaré M. Le Drian pendant son “ordre du jour”.
Ce soldat du 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine de Bayonne, appartenant aux “forces spéciales”, a été tué lundi après-midi dans le nord-est du Mali par un engin explosif.
Il est le 6ème militaire tué sur ce terrain depuis le début de l’intervention française dans ce pays le 11 janvier. Deux autres soldats ont été grièvement blessés dans la même explosion.
Le ministre était présent à Aubagne pour célébrer le combat de Camerone, qui opposa le 30 avril 1863 une soixantaine d’hommes de la Légion étrangère à 2.000 soldats mexicains, lors de l’expédition française au Mexique. Evénement fondateur de la Légion, il est célébré chaque année par tous les régiments.
Chargés de protéger le passage d’un convoi de ravitaillement des troupes françaises qui assiégeaient la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda firent le serment de se battre jusqu’à la mort.
Après une journée d’affrontement, les six derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. Une défaite qui illustre les valeurs de courage et d’esprit de corps qui ont fait la légende de la Légion.
“Aujourd’hui au Mali, comme jadis au Mexique, hier en Afghanistan, demain ailleurs encore, je veux dire que ce sont ces soldats, nos soldats, qui à travers le monde font la fierté de la France”, a poursuivi le ministre de la Défense.
M. Le Drian a salué “ce nouveau départ, cette deuxième chance donnée à qui veut la saisir (…) l’une des plus belles traditions de la Légion, l’une des plus vivantes aussi”, avant de décorer quatre légionnaires et de remettre le décret de naturalisation à un légionnaire au titre de la loi dite “par le sang versé”.
Il devait peu après inaugurer le nouveau musée de la Légion, entièrement rénové.