De sources dignes de foi, l’incident intervenu vendredi dernier au Camp du Régiment des Commandos Parachutistes, est en partie lié aux attroupements réguliers de certains éléments du RCP au camp para, malgré l’instauration de l’état d’urgence.
Un détachement de la Garde nationale assurait la sécurité devant le camp para depuis les évènements du 30 avril 2012. Ce vendredi noir, tôt le matin, les choses ont pris une nouvelle tournure. Le camp est encerclé par les autres éléments de l’armée : garde, gendarmerie et bérets verts, avec comme intention de déloger les bérets rouges qui s’y trouvaient. Non contents, enfants et épousent des commandos entrent dans la danse, décidés à repousser le renfort sur place. Ils réussirent à incendier des motos appartenant aux éléments de garde tout en les repousser à l’aide des jets pierre. Voilà la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Bilan: 2 morts, 13 blessés selon la hiérarchie militaire.
La situation actuelle de notre nation est extrêmement inquiétante, à tel point que les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer. Depuis les malheureux évènements du 30 avril 2012 qui a vu naître une rivalité féroce entre les différentes Unités pour le contrôle du pouvoir, l’armée malienne n’arrive plus à s’entendre sur l’essentiel de sa mission. Hier, elle incarnait l’espoir et la fierté de tout un peuple. Mais aujourd’hui, force est de reconnaitre que le peuple malien commence à avoir honte de son armée. Au regard du spectacle troublant qu’elle s’est livré le vendredi passé, qui a fait deux (2) morts et 13 blessés selon le communiqué officiel lu sur les antennes de l’ORTM, la réconciliation n’est pas pour demain. Les rancœurs entre les bérets rouges et bérets vert sont plus vives que jamais. Le temps ne s’y prête pas pour des affrontements fratricides au moment où le monde entier est venu au chevet de notre pays en vue d’épauler nos forces armées et de sécurité dans la reconquête du nord de notre L’armée semble incapable de ravaler ses amertumes et querelles de positionnement pour sauver notre souveraineté déjà à terre. Par ce comportement indigne et inqualifiable, l’image du pays a été ternie. Nos compatriotes vivant à l’extérieur sont profondément bouleversés. Ils n’arrivent même plus à lever la tête au milieu de leurs semblables.
Nécessaire ressaisissement de l’armée :
Dans la République, chaque corps de profession a un devoir à accomplir vis-à-vis de sa patrie. Le métier des armes n’échappe pas à cette règle. L’armée est appelée à assurer sa tache régalienne qui consiste en la défense de l’intégrité territoriale du pays ainsi que la protection des citoyens et de leurs biens. Depuis maintenant plus d’une année, notre pays est envahi par une bande de criminels et de narcotrafiquants qui ont détruit tous les symboles de l’Etat dans les zones qu’ils contrôlaient précédemment. La population vivant sous l’occupation de ces forces obscurantistes, ont réclamé sans cesse notre armée, l’appel n’a pas été répondu au moment opportun. Dans la mesure où tous les ingrédients sont réunis avec l’appui de la communauté internationale pour permettre au Mali de recouvrer sa souveraineté, d’autres profitent de la situation en créant de faux problèmes à Bamako. Il est temps que l’armée fasse preuve de sagesse et de retenue. L’heure est extrêmement grave, on a un problème qui n’a pas connu son épilogue. Il ne faut pas en rajouter pour démoraliser nos pays amis et alliés qui sont engagé sur le champ de bataille pour nous. A l’heure actuelle, le vrai problème du Mali c’est le nord, il ne faut pas se tromper d’ennemie. Tout les regards sont tournés vers notre Pays, nous n’avons plus droit à l’erreur. Mettons le Mali au dessus de tous, tout ira ainsi bien. Il ne faut pas que notre vaillante armée perde de vue, qu’elle existe que pour l’honneur de la République. C’est à cette seule condition que les politiciens véreux qui ont presque tout perdu, réussiront difficilement à les manipuler.
Le chef suprême des armées interpellé :
La situation de déconfiture de notre armée nationale est arrivée à son point culminant. L’ordre et la discipline semblent désormais déserter les camps et autres garnisons militaires. La discipline est par excellence la base de l’armée, sans elle on ne saurait plus parler d’armée. Face à cette situation honteuse au vue de la crise que traverse le Pays, le chef de l’Etat, le Professeur Dioncounda TRAORE doit prendre les dispositions draconiennes pour sanctionner les fauteurs de troubles. C’est humiliant pour notre Pays déjà martyrisé par une crise sans précédent de son histoire. Toute la communauté internationale s’inquiète pour nous, et nous jouons au spectacle ici. En tant que chef suprême des armées, le Président par intérim le Prof. Dioncounda Traoré est appelé à redresser la barre pour que ce genre de situation ne se reproduise plus. Tout soldat désobéissant aux ordres de leur supérieur hiérarchique doit être radié purement et simplement. En la matière, la complaisance dans l’application de ces mesures ne fait qu’ouvrir le boulevard d’une tragédie aux conséquences incommensurables. Il est du devoir du Président de la République de mettre rapidement en place une commission d’enquête indépendante pour situer la responsabilité des uns et des autres et d’appliquer les mesures qui s’imposent. Il est encore temps d’arrêter cette hémorragie pour le bien de la patrie.
Boubacar SIDIBE