Graine de vérité : Une MINUSMA robuste !

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Le bataillon suédois de la Minusma échappe à un attentat à Tombouctou

Même en cauchemar, aucun digne Malien n’avait estimé que notre beau pays serait  sous la tutelle d’une force étrangère, dont le renouvellement de mandat pouvait susciter un événement avec son lot de divers. Pourtant,  cela est notre sort depuis 2013. Notre devenir n’est plus dans nos mains mais dans les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, où tous les pays du monde s’invitent à tremper ensemble dans l’eau  nos linges sales. En attendant que nos linges nous retournent propres, concentrons-nous sur ce que les autres nous ont inculqué comme conseils.

La 7991ème  séance du conseil de sécurité, tenue le 29 juin a produit une autre décision sur notre pays, la Résolution 2364 en 47 paragraphes, dont l’un des points saillants reste le paragraphe 15, prorogeant le mandat de la MINUSMA jusqu’au 30 juin 2018. Cela au même titre que le paragraphe 19, qui demande à la MINUSMA d’«adopter une démarche qui soit la plus proactive et robuste afin de mener à bien son mandat ».

Cette disposition, mieux qu’une simple littérature donne de l’espoir sur le nouveau visage de cette force onusienne dans notre pays. Une force dont les éléments (13 289 militaires et 1920 policiers) étaient toujours retranchés soit dans les camps ou hôtels huppés des villes et n’étaient victimes d’attentats qu’à partir des déplacements de leurs convois de ravitaillement.

La nouvelle résolution, comme pour corriger cet état de fait déplorable, a demandé le déploiement diligent de la force d’intervention rapide ainsi que de l’unité aérienne qui la soutient.

L’on peut dire que le préalable de ce nouveau mandat robuste de la Minusma a été donné la semaine dernière à Anefif, à la faveur de son intervention énergique pour mettre fin à la guerre entre les groupes armés (dont certains sont de mèche avec les terroristes). A cet effet, l’actuel représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Mahamat Saleh ANNADIF, en sa qualité d’ancien rebelle n’a pas manqué de pointer du doigt ces agissements des deux groupes armés concernés. « On ne sait même pas pourquoi ceux-ci ont pris des armes contre l’Etat du Mali » s’est-il interrogé, tout en donnant l’assurance sur la détermination de la MINUSMA à une lutte globale et intégrée contre le terrorisme en synergie avec les forces Barkhane, l’EUTEUM et la force conjointe du G5 Sahel.

Faut-il le signaler, au moment où les forces présentes au Mali associent leurs moyens de lutte, les groupes terroristes s’interpénètrent pour coordonner leurs attaques à travers la zone sahélo-saharienne et dans le centre du Mali. Ces organisations terroristes qui opèrent dans le Sahel et au centre du Mali sont toutes identifiées, mais pas encore traquées dans leur retranchement. Elles sont : le Mouvement pour l’unification et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), AL-Qaida au Magreb islamique (AQMI),Al-Mourabitoun, Ansar Eddine et leurs filiales, dont le Jamaat Nostrat el Islam wal-Muslimin, l’Etat islamique dans le grand Sahara et Ansaroul Islam.

La MINUSMA, chez nous, n’est donc plus seulement une force de stabilisation et de retour de la paix, elle est désormais celle qui doit lutter contre le terrorisme. D’où la proactivité et la robustesse de son nouveau mandat. Et ses premiers responsables sont conscients de l’immensité de la nouvelle dimension de leur mission. « Certains pensent que le Mali aura la paix dès qu’on tuera Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa. Cela est facile à dire… » a confié Mahamat Saleh ANNADIF.

Moustapha Diawara

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