L’architecture gouvernementale du Premier Ministre, Cheick Modibo Diarra, (24 ministres) dite resserrée, patauge dans son agenda, sur la situation exceptionnelle que vit notre pays. Au lieu de se focaliser sur deux objectifs essentiels, à savoir, la libération du nord et l’organisation d’élections, libres et transparentes, le gouvernement divague sur les détails. La configuration actuelle de certains Départements ministériels pose des problèmes de fonctionnalité. Notamment dans les Ministères de l’Energie, de l’Eau et de l’Environnement ; du Commerce, des Mines et de l’Industrie ; et de l’Equipement, des Transports, du Logement et de l’Urbanisme.
En effet, chaque sous-secteur de chacun de ces gros Départements ministériels cités, peut constituer un Ministère à part entière. Le Département des mines, logé dans le commerce, l’industrie et les investissements, est une aberration quand on sait que le commerce, c’est la consommation ; alors que les mines, c’est la production. Constat : depuis la mise en place de ce Département, le commerce a tendance à phagocyter les mines. Selon un analyste averti, l’architecture de ce Département est critiquée à tout bout de champ par les opérateurs miniers. Ceux-ci s’attendaient plutôt à un Département qui leur serait exclusivement consacré.
Avec cet amalgame, les Départements ci-dessus cités posent des problèmes de fonctionnalité. On note, entre autres, des lourdeurs administratives dans chacun de ces Ministères. Les agents de ces Départements sont désœuvrés et désorientés, puisque chacun de ces Ministères est constitué de plus dune vingtaines de services et structures.
La restructuration de tous les cabinets, de toutes les Directions de Finances et du Matériel, de toutes les cellules de planification, de toutes les Directions des Ressources Humaines, est donc obligatoire. Car, les reformes chancelantes engendrées par le Premier Ministre, Cheick Modibo Diarra, ont perturbé le fonctionnement et la flexibilité des différents services et rendent difficile la gestion des ressources humaines.
Il était donc plus judicieux de procéder à un recadrage de ces gros Ministères en procédant à un dosage raisonné.
A chacun de ces Ministères, on devrait adjoindre un Ministère délégué. Au niveau de l’Energie, il devait avoir un Ministère délégué chargé de l’environnement et de l’assainissement. Celui-ci prendrait en charge les volets environnementaux et la lutte contre la pollution.
Pour le Département du commerce, il fallait créer un Ministère délégué chargé des mines, car ce secteur est autant immense que porteur de valeur ajoutée. En effet, les mines représentent 5 à 6% du PIB national (par exemple 200 milliards de FCfA en 2011). En outre, dans le domaine minier, notre pays recèle de potentialités immenses ; d’où la nécessité de prôner une politique de diversification. Au vu de tout ce qui précède, ce secteur ne saurait être mis entre parenthèse au sein d’un quelconque Département.
Autre département gigantesque : celui de l’Equipement, des Transports, du Logement et de l’Urbanisme. Là, chaque secteur constitue non seulement un énorme problème, mais offre de grandes opportunités à saisir. C’est pour cela qu’il serait judicieux de lui adjoindre un Ministère délégué chargé des transports.
La création de ces Ministères délégués permettrait de garder intacts les Direction des Finances et du Matériel (DFM), des Cellules de la Planification et de la Statistique (CPS), les Directions des Ressources Humaines (DRH) et le personnel adéquat. Ces Ministères délégués, ajoutés aux 24 Départements ministériels existants, devraient permettre de mener à bon port la transition déjà amorcée.
Ahmadou MAÏGA
c’est bien dommage que ceux qui sont chargés de définir l’architecture gouvernementale n’ont ni expertise ni expérience de la gestion administrative de l’etat. ce qui fait que le hasard prime sur l’intelligence.la composition du gouvernement doit etre le reflet des préoccupations de la société.
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