Gestion géostratégique catastrophique du Nord du Mali : BARKHANE, Tigre en papier, désavouée ?

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La guerre contre les groupes djihadistes n’est pas née ex – nihilo. L’opération BARKHANE a pris forme sur les cendres de sa devancière, la force SERVAL, suite à la tentative de conquête du territoire malien par des mouvements intégristes radicalisés qui projetaient de s’accaparer  la capitale malienne. Mais BARKHANE patauge dans le bourbier et l’enfer du nord incapable de fédérer les forces présentes sur le terrain en soufflant dans la même trompette que les armées nationales. Faut-il conclure que BARKHANE est-elle aujourd’hui sur une phase descendante, désormais désavouée au Mali ? Cette force constitue t- elle de par sa stratégie sur l’antre de la guerre la lame scission qui consiste à diviser l’armée et la nation malienne ? Et pour cause…

… Il y a d’abord l’épineuse question de l’énigmatique équation sur Kidal toujours inaccessible à l’administration et aux FAMA par l’attitude de la force BARKHANE pilotée depuis Paris. Même son de cloche pour d’autres localités… Mais l’ex-puissance colonisatrice continue à nier cette évidence. Que de couacs !

Après le coup d’Etat de Mars 2013 qui a chassé le démocrate Amadou Toumani Touré du pouvoir, contraint à démissionner avec la complicité et la lâcheté de la CEDEAO, le président transitoire Dioncounda Traoré lançait un appel pressent à la France de François Hollande, qui a vite réagi en envoyant à Konna une armada d’armée laquelle obligea les djihadistes à faire marche arrière. En effet, Iyad Ag Ghali l’homme fort du groupe d’Ansar Dine et ses acolytes avaient promis de faire la prière du vendredi dans la mosquée de Sévaré, mettant la capitale Bamako sous menace alors que les FAMA, alors en débandade, battaient en retraite.

Sur les cendres de l’opération SERVAL naquit donc la force BARKHANE l’anti – chambre de la première et qui a mis à nu les velléités démesurées d’une France nostalgique de son passé colonisateur et qui veut recoloniser l’ex – Soudan. Forte 4.500 hommes, la force BARHANE a vu son emprise s’étendre sur un territoire plus vaste que l’Union européenne s’étendant de la Mauritanie, au Niger en passant par le Mali et le Burkina Faso, jusqu’au Tchad.

D’une force de soutien, BARKHANE est devenue une marionnette et un bidule d’interposition avec comme mission de déstabiliser le Mali et son armée pour des ambitions inavouées, selon des Maliens. Dès lors, en BARKHANE, les verrous de la confiance ont sauté. La force française a « déraillé » et fut détournée de ses objectifs premiers… Alors, l’on comprend aisément pourquoi certains terroristes considérés comme « amis » de la France se soient facilement attaqués aux intérêts maliens sans que la métropole ne lève le petit doigt. Si Ghislaine Dupont et Claude Verlon pouvaient parler dans leur silence mortuaire, ils auraient évoqué les milliards en CFA remis à IYad, avec un vol spécial affrété par des responsables de la DGST (direction générale de surveillance du territoire) française. Et combien de fois les forces françaises ont encerclé le chef terroriste avant de s’en débarrasser et de s’en remettre à la décision du gouvernement algérien lequel se plait à maintenir les groupes terroristes hors de son territoire ? C’est un secret pour la France qui sait comment et pourquoi les deux journalistes ont été assassinés. L’arbre cache la forêt. Et un crime n’est jamais parfait. Plus concrètement, le Mali est maltraité, malmené et trahi par une mère adoptive qui veut se débarrasser de sa progéniture en jetant l’enfant avec l’eau de bain.

Et pourtant, le leader de la France Insoumise, le politicien Jean Luc Mélenchon est sorti de sa réserve en déclarant : « Ramener vite à la maison l’armée française ». Car pour lui, la mission BARKHANE a été détournée de ses objectifs avec un lourd bilan de 41 morts. C’est dire si l’échec est patent.

Craignant l’attitude de la France, un haut officier du Royaume chérifien a fulminé que « la guerre civile est inévitable au Mali » vu la versatilité de l’Hexagone. Quelle déception !

Salif Diallo

 

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