A en croire l’officier général, «Balanzan», nom donné au quatrième bataillon des forces armées maliennes dont la formation a commencé à Koulikoro, il y a un mois, affiche des résultats encourageants. «Nous avons pu constater un progrès très significatif de l’ensemble de ces bataillons (Waraba, Elou, Sigui et Balanzan) après des débuts un peu hésitants», a reconnu le Commandant de l’ lors de la conférence de presse au cours de laquelle l’Union européenne a présenté le bilan de ses actions au cours de l’année écoulée.
Et le Général Bruno Guibert d’ajouter que le retour d’expérience qu’ils ont de l’engagement opérationnel des trois premiers bataillons montre à suffisance que l’armée malienne à retrouvé cette confiance qu’elle avait pu perdre lors des évènements, pour des revers militaires qu’elle a subis. «Elle a retrouvé une forme de confiance, une fierté en elle aussi». Toute chose qui, selon le Général, permet aux forces armées maliennes de conduire des opérations à la fois de façon autonome, notamment dans la partie septentrionale du pays, mais surtout des opérations en parfaite coopération avec les casques bleus ou les forces Serval. «Aujourd’hui, je crois pouvoir dire que la mission Eutm a contribué de façon significative à l’amélioration des capacités de cette armée malienne », s’est-il félicité.
En ce qui concerne l’appui aux reformes structurelles, le Général Guibert a rappelé que l’Eutm, à la demande des autorités maliennes, porte ses efforts dans les domaines clés, notamment ceux qui touchent la réorganisation du commandement opérationnel ou territorial. «Nous les aidons aussi à mettre en place un processus de préparation opérationnelle cohérente pour les bataillons, une fois qu’ils seront désengagés du Nord de manière à ce que cette armée malienne s’entraîne de façon durable et permanente sans attendre une situation de crise ou une situation délicate», a expliqué le Commandant de la mission européenne, rappelant que les forces armées du Mali le faisaient déjà auparavant. «Nous le réinventons bien, nous ne faisons que mettre en évidence les points forts et les quelques lacunes constatées de manière à les aider à se restructurer», a-t-il précisé.
Dans le domaine des ressources humaines, l’Eutm apporte aussi son expertise au Mali. Grâce à l’appui financier du Canada, a-t-il révélé, «nous avons un projet avec l’armée malienne de développer un système d’information qui permettra notamment de maîtriser les effectifs et les processus principaux de ressources humaines dans le domaine de la formation».
Il a par ailleurs fait savoir que l’Eutm qui doit se poursuivre jusqu’en 2016, devra, à terme, former huit bataillons, soit environ 5600 hommes. Ceux-ci devront constituer la colonne vertébrale des forces armées maliennes.
La mission de l’Eutm est, faut-il le rappeler, d’aider notre armée à retrouver et à restaurer ses capacités militaires afin de lui permettre, de façon autonome, de faire face à la situation sécuritaire et à la menace qui peut se présenter dans le pays.
Bakary SOGODOGO