Garde présidentielle : Les 13 “bérets rouges” écartés

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L’armée malienne semble décidée à tirer un trait sur le Régiment des commandos parachutistes de Djicoroni, communément appelé “bérets rouges”. On se souvient qu’après le contre-coup d’Etat tenté par ces troupes d’élite, le capitaine Amadou Sanogo, chef de la junte, avait annoncé à la télévision nationale la dissolution du corps des “bérets rouges”.

Même si des observateurs ont cru que cette annonce du capitaine n’avait pas force légale, elle semble, dans les faits, suivie d’effet. Les “bérets rouges” passent, en effet, un sale quart d’heure. D’abord, comme Procès-Verbal l’a révélé dans sa livraison n°172 du 18 juin, 57d’entre eux sont arrêtés et mis à la disposition de la justice; 36 se trouvent en fuite et sous le coup d’un mandat d’arrêt. Ces poursuites ont semé la psychose dans le corps.Ceux qui ne sont pas recherchés par la justice (la majorité des 600 éléments) vivent dans un sentiment d’insécurité et de marginalisation. Depuis quelques mois, ils ne reçoivent pas le traditionnel riz subventionné qui était distribué dans le camp moyennant un prélèvement modique sur la solde des bénéficiaires. De plus, les “bérets rouges” font l’objet de mutations massives qu’ils assimilent à une tentative de les disperser aux quatre vents. Problème: aucune décision de mutation n’a encore été affichée au camp ni notifiée aux intéressés, lesquels n’ont pas manqué récemment au chef d’état-major de l’armée de terre qu’ils ne bougeraient pas de Bamako mais se plieraient volontiers à être commandés par un “béret vert”.

Dernière couleuvre servie aux “bérets rouges”, leur exclusion de la garde présidentielle. Il faut rappeler que la vocation première des “bérets rouges” est la protection de la présidence de la République. Une centaine d’entre eux avait même, au cours des 3 dernières années, subi une formation spécialisée en protection rapprochée avec des experts coréens. 13 “bérets rouges” composaient la garde rapprochée du chef de l’Etat, aux côtés de 12  soldats issus de la garde nationale  et de la gendarmenrie. Or au retour de Dioncounda  de Paris, les 13 “bérets rouges” en poste à Koulouba n’ont pas été appelés à reprendre du service alors que leurs compagnons gardes et gendarmes l’ont été. “C’est une exclusion de fait”, explique un des 13 “bérets rouges” concernés. Notre interlocuteur croit savoir que les 1200 éléments du nouveau corps chargé de garder la présidence de la République n’ont ni l’art ni l’expérience des “bérets rouges” écartés. Abondant dans le même sens, un expert insinue que le nouveau corps, de par son rattachement au Premier ministre, ressemble plus à une milice qu’à un corps d’armée républicain. En attendant une intervention espérée du président Dioncounda en leur faveur,  les “bérets” se trouvent démobilisés de fait.

La Redaction

 

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