François Hollande aux soldats français : «Une nouvelle phase s’ouvre avec la recherche des djihadistes»

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François Hollande et le président malien par intériem Diouncounda Traoré. – AFP PHOTO / PASCAL GUYOT

Le samedi 2 février, le Président français est arrivé à Tombouctou où il a été accueilli par les soldats français et maliens qui ont récemment repris cette ville du Nord aux mains des groupes terroristes armés.  
A Tombouctou, Hollande et Traoré ont visité la grande mosquée «Djingareyber» et le centre culturel «Ahmed Baba» où des manuscrits anciens ont été détruits par les terroristes.  Le Président français estime que l’intervention militaire française a jusqu’ici réussi, mais qu’une nouvelle phase s’ouvre avec la recherche des djihadistes qui ont opéré un repli tactique vers les zones désertiques. Dioncounda Traoré lui-même reconnaît qu’il ne sait pas encore si le plus dur est fait.

Actuellement, 4 600 soldats français, dont 3 500 sur le sol malien, sont engagés dans l’opération lancée le 11 janvier et qui a permis la reprise des villes de Gao et de Tombouctou. Le gouvernement français estime que les forces françaises ont progressé plus rapidement que ne l’avaient anticipé les Etats-Unis. Du côté des forces africaines, plus de 3 000 soldats ont été déployés, dont 1 900 dans le cadre de la MISMA, auxquels il faut ajouter les soldats du Tchad qui ne font pas partie de la mission. A terme, ils devraient être plus de 7000.
Réunis le mardi dernier à Addis-Abeba, les  donateurs internationaux ont promis de débourser quelque 450 millions de dollars pour financer la MISMA qui pourrait ensuite céder la place à une force d’interposition de l’ONU.                                                                                                                                         «Je viens vous dire tout notre soutien et appeler les pays africains à prendre le relais de la France auprès de l’armée malienne », a indiqué François Hollande aux soldats français  avant d’ajouter : «Je suis aussi au Mali pour qu’il y ait un dialogue politique qui puisse permettre que le pays, après avoir chassé les terroristes, puisse retrouver la stabilité et l’esprit de concorde».
Jean Pierre James

François Hollande au Mali :                                                               
 La France décidée à traquer les terroristes d’AQMI    

Au cours de sa brève visite à Tombouctou, le Président François Hollande a affirmé que l’action de la France au Mali n’est pas terminée, mais que son pays n’avait pas vocation à rester.
«Depuis le 11 janvier, nous avons déjà accompli beaucoup de travail, il n’est pas encore complètement terminé…Mais notre objectif est de passer le relais. Nous n’avons pas vocation à rester : nos amis africains vont pouvoir faire le travail qui était le nôtre jusque-là», a soutenu Hollande. Rappelons que l’intervention française avait débuté le 11 janvier, au lendemain d’une offensive en direction du Sud du pays menée par des groupes islamistes armés liés à AQMI et qui occupaient le Nord depuis fin mars 2012.
En réussissant à reconquérir en moins de trois semaines les villes de Tombouctou, Gao et Kidal, l’armée française a déjoué les pronostics de nombreux experts qui avaient misé sur le fait que la guerre contre le terrorisme allait être longue et difficile au Nord et que la France s’y casserait les dents. Après le succès de l’opération «Serval», le vice-président américain, Joe Biden, s’est  senti obligé de féliciter la France pour être intervenue au Mali avant de confirmer que son pays apportera l’aide nécessaire qu’il faudra à la France.
Paris ne lâchera pas Bamako
Ragaillardi par la victoire de son armée, mais sans pour autant céder à l’euphorie, François Hollande a saisi l’opportunité de sa présence au Sahel pour dénoncer une nouvelle fois la barbarie des groupes islamistes armés. «Il y a vraiment une volonté d’anéantir. Il ne reste rien», a-t-il constaté en visitant, avec l’Imam de la grande mosquée de Tombouctou, deux mausolées de saints musulmans détruits par les narcoterroristes. A ceux qui pensent que la France abandonnera le Mali en chemin, ou qu’elle ne se hasardera pas à combattre les terroristes d’AQMI, du MUJAO et d’Ançardine qui se sont retranchés dans les montagnes de Kidal, le Chef de l’Etat français a encore été clair : selon lui, «aucune partie du Mali ne doit échapper au contrôle de l’autorité légitime».
Ce qui veut dire que la France ne partira pas du Nord avant la restauration de l’autorité légitime du mali dans la zone et qu’elle traquera AQMI malgré la difficulté de la tâche. «Le combat n’est pas terminé. Cela va prendre encore quelques semaines…Les autorités maliennes veulent retrouver l’intégrité territoriale qui, à un moment, leur a été ôtée, et nous serons à leur côté pour finir cette opération», a précisé François Hollande. Le message est également adressé aux indépendantistes du MNLA qui pensent encore pouvoir parvenir à convaincre l’ancienne puissance coloniale de revoir la carte politique du Mali de façon à tenir compte de la réalité touarègue. Après ce discours de Hollande, il est clair qu’ils devront reconsidérer leurs revendications de sorte à ne pas remettre en cause l’intégrité territoriale du pays que tout le monde juge non négociable.
Paul N’Guessan

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