Dans son intervention, le Ministre de la défense, Soumeylou Boubèye Maiga, a tenu à saluer l’action salvatrice des forces Serval et les forces africaines, dont ce 11 janvier marque l’anniversaire du début de l’opération au Mali. Cette opération a permis de stopper net l’avancée des djihadistes vers le sud du pays. Avant de rendre hommage à l’armée malienne qui a joué un rôle important par sa capacité de résilience malgré l’insuffisance des moyens. Parallèlement à la sécurisation progressive des villes du nord, l’armée est dans un processus de reconstruction. Cela a pris comme point de départ l’opération Saniya réalisé à Kati, de manière à faire que l’armée soit une source de commandement, a-t-il signalé. A cela s’ajoutent le renforcement de la capacité opérationnelle de l’armée, pour que l’armée devienne le creuset du civisme et le symbole de la renaissance nationale ; la préparation de nos forces à s’intégrer au dispositif de sécurité régionale, car la sécurité du Mali fait partie de la sécurité de l’ensemble de la sous région.
Le ministre de la Défense a précisé également que le défilé militaire commémorant l’anniversaire de l’armée se fera sans les engins de combat qui sont sur le théâtre des opérations. Il a profité de cette tribune pour annoncer le lancement d’un programme de construction de 800 logements sociaux pour les militaires dont la pose de la première aura lieu le 19 janvier sur un site à Sebenikoro. Et un hommage est prévu à Kati pour les militaires tué à Aguel hoc et autres. « Globalement l’armée est en train de se reconstruire, le pays vient de loin et en confiance c’est ça le plus important » a-t-il souligné. S’agissant de l’agression du général Sanogo dans sa cellule de détention, il a répondu n’être pas au courant sauf l’incident qu’il a eu avec Fakourou. Selon lui, Fakourou est mis à la tête d’une opération de liquidation et il a approché Sanogo en tant que Président du comité militaire sur l’éventuelle dette qu’il a validée. Sur la question du cantonnement des groupes rebelles au nord du Mali, il a laissé entendre qu’une commission mixte a été mise en place pour veiller à l’application de tous les volets.
C’est le volet le plus délicat des efforts qui ont été entrepris en ce sens. C’est ainsi que le gouvernement avait indiqué que sans la libération des édifices publics il n’y aura pas de discussions. C’est un processus long mais pas conflictuel. Il faut d’abord que le statut des combattants soit établi. A la question de savoir, quand a-t-il eu connaissance de la déconfiture de l’armée après avoir occupé ce poste sous Alpha Oumar Konaré, il a expliqué qu’ils ont laissé le pays et l’armée dans un bon état. Ce qui a laissé beaucoup de nos confrères sur leur faim d’autant plus qu’il est réputé fin connaisseur de ce département pour l’avoir géré pendant plusieurs années. Au sujet de l’accord de défense prévu le 20 janvier qui coïncide avec la fête de l’armée malienne, il a indiqué que cette date n’a pas été fixée par le gouvernement, mais par Jeans Yves le Drian lors de sa visite. C’est lui qui a affirmé qu’il reviendra le 20 janvier et il nous proposera un accord de défense. Le ministre demande aux hommes de médias de ne pas dramatiser cet accord et tout dépend des conditions dans lesquelles il sera signé. Cet accord s’inscrit dans le cadre de l’harmonisation de nos relations. S’agissant de l’occupation de Kidal, il a déclaré que la ville n’est pas sous occupation car la police et la gendarmerie font des patrouilles à l’intérieur de la ville et l’armée à l’extérieur de la ville. Ce qui reste comme prioritaire c’est de parvenir à la finalisation du cantonnement et cela passe, souligne t-il, par la détermination du statut des combattants, leur recensement en vue d’une insertion future.
Parlant de la réconciliation dans l’armée, il a estimé que la meilleure manière de favoriser l’entente au sein du corps militaire comme dans toute profession c’est de respecter l’éthique, que les gens soient recrutés sur la base de leurs aptitudes. « Si on bombarde des gens à des grades qu’ils ne méritent pas, ils ne peuvent pas commander, l’armée est un corps hiérarchisé » a-t-il dit. Actualité oblige, au regard des rumeurs sur les cas des députés transfuges de sa formation au profit du RPM, Soumeylou Boubèye Maiga s’inscrit en faux contre ces allégations sans fondement. Quand à la question du rôle du tribunal militaire pour juger les militaires détenus, il dira que les faits qui leur sont reprochés ne relèvent pas de la compétence du tribunal militaire.
Boubacar SIDIBE
